Forum Opéra

WAGNER, Parsifal — Berlin

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
28 octobre 2012
Frissons garantis

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

Richard WAGNER Parsifal Festival scénique sacré en trois actes (1882) Livret du compositeur Mise en scène Philipp Stölzl Décors Conrad Moritz Rheinhardt, Philipp Stölzl Costumes Kathi Maurer Lumières Ulrich Niepel Amfortas Thomas Johannes Mayer Titurel Stephen Bronk Gurnemanz Albert Pesendorfer Parsifal Klaus Florian Vogt Klingsor Thomas Jesatko Kundry Evelyn Herlitzius Chœur et ochestre du Deutsche Oper Berlin Direction musicale Donald Runnicles Deutsche Oper, Berlin, dimanche 28 octobre 2012, 16h

 

Cette nouvelle production de Parsifal au Deutsche Oper peut être qualifiée de remarquable à plus d’un titre.

Remarquable de clarté tout d’abord. La mise en scène de Philippe Stölzl, fidèle au livret, permet une lecture relativement aisée de l’œuvre. N’en déplaise aux amateurs de scénographies déstructurées ou avant-gardistes qui nécessitent un troisième degré de lecture pour en déchiffrer toutes les subtilités ; Ici les décors sont cohérents (chaos minéral avec château des chevaliers du Graal en arrière plan aux actes I et III, façade d’un temple Maya pour figurer le repère de Klingsor et son jardin des délices à l’acte II), les costumes sont ceux de moines-chevaliers tels qu’on se les imagine à l’époque des croisades à l’exception de Parsifal qui porte un costume contemporain matérialisant sa singularité d’être l’élu. A l’acte III, tous les personnages sont habillés de façon contemporaine symbolisant ainsi l’intemporalité de la rédemption par le biais d’un saut à travers les siècles. Le seul bémol de la production porte sur un éclairage blafard et aveuglant provenant d’une douzaine de rampes néons suspendues au dessus du décor emprisonné dans une cage de scène apparente.

 

Remarquable de justesse ensuite, car la mise en scène – en faisant volontairement le choix de présenter une succession de tableaux vivants dans lesquels les protagonistes se figent dans des poses extatiques (à l’image des interprétations picturales de descentes de croix, de processions de pèlerins ou d’actes de contrition) et en invitant les sujets de ces tableaux à reprendre leur mobilité sur un mode ralenti – rompt avec la fâcheuse habitude de multiplier les gesticulations scéniques pour tenter de distraire le public face à une partition réputée longue ou difficile. Le souffle de réalisme que porte cette mise en scène va jusqu’à gommer les invraisemblances miraculeuses de l’argument ; ainsi lorsque Parsifal plonge la Sainte Lance dans la plaie d’Amfortas, cela a pour effet non pas de la refermer mais de le plonger dans un sommeil éternel, traduisant ainsi que la miséricorde divine lui est accordée. De même, le baptême de Kundry n’a pas pour effet de la foudroyer mais celui de lui rendre son humanité à part entière. Quant à l’épisode magique du château de Klingsor, il gagne en crédibilité en se transformant en une cérémonie vaudou au cours de laquelle les parades de séduction des filles-fleurs s’apparentent à des transes.

 

Remarquable, enfin, pour sa qualité d’exécution. Sous la baguette de Donald Runnicles, l’orchestre du Deutsche Oper est admirable de fluidité et de majesté. Il déroule sans heurt l’enchaînement des leitmotiv tel un ruban musical soyeux et brillant. La page de l’enchantement du Vendredi Saint est une merveille d’amplification d’un thème musical jusqu’à son paroxysme puis de transformation. Les chanteurs nous font vivre des moments de grâce, Thomas Johannes Mayer incarne un Amfortas torturé mais d’une grande noblesse, Albert Pesendorfer (Gurnemanz) réussit la performance de chanter également le rôle de Titurel depuis les coulisses (Stephen Bronk, malade, se bornant à le jouer), Klaus Florian Vogt prête à Parsifal une émission vocale d’une grande fraîcheur et d’une étonnante douceur sans perdre pour autant en sonorité. Evelyn Herlitzius habite véritablement le personnage de Kundry, ses gémissements, ses rires hystériques, ses cris la porte véritablement aux confins de l’humanité et de la bestialité. Thomas Jesatko (Klingsor) en habitué du rôle depuis 2008 ne dépare pas une distribution d’une telle qualité.

 

Version recommandée :

Wagner: Parsifal – Highlights | Richard Wagner par Simon Estes

 

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

4

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Richard WAGNER Parsifal Festival scénique sacré en trois actes (1882) Livret du compositeur Mise en scène Philipp Stölzl Décors Conrad Moritz Rheinhardt, Philipp Stölzl Costumes Kathi Maurer Lumières Ulrich Niepel Amfortas Thomas Johannes Mayer Titurel Stephen Bronk Gurnemanz Albert Pesendorfer Parsifal Klaus Florian Vogt Klingsor Thomas Jesatko Kundry Evelyn Herlitzius Chœur et ochestre du Deutsche Oper Berlin Direction musicale Donald Runnicles Deutsche Oper, Berlin, dimanche 28 octobre 2012, 16h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

L’arbre généalogique de Wagner
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Synesthésie du sacré
Cyril AUVITY, Romain BOCKLER, Anouk DEFONTENAY
Spectacle