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Gala lyrique Anthony Roth Costanzo – Paris (Garnier)

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Spectacle
16 novembre 2025
L’art en pièces détachées

Note ForumOpera.com

2

Détails

Georg Friedrich Haendel (1685-1759), Tolomeo, re d’Egitto, « Inumano Fratel » et « Stille Amare »

Philip Glass (1937 – ) Songs From Liquid Days, « Liquid Days (Part One) »

Georg Friedrich Haendel, Flavio, re di Longobardi, « Rompo I Lacci »

Philip Glass, No More, You Petty Spirits

Georg Friedrich Haendel, Rinaldo, « Lascia ch’io pianga »

Philip Glass, Monsters of Grace, « In The Arc Of Your Mallet »

Georg Friedrich Haendel, Rodelinda, « Vivi, tiranno »

Philip Glass, The Fall of The House of Usher, « How All Living Things Breathe »

Georg Friedrich Haendel, Amadigi di Gaula, « Pena tiranna »

Philip Glass, 1001 Airplanes On The Roof, « The Encounter »

 

Conception
Anthony Roth Costanzo, Cath Brittan, Visionaire

Costumes
Raf Simons

Lumières
Brandon Stirling Baker

Chorégraphie
Pam Tanowitz

 

Anthony Roth Costanzo, contre-ténor

Glenn Brown, peinture en direct

Sabisha Friedberg, interludes sonores

Zach Gonder, Daisy Jacobson, Victor Lozano, Ryan Pliss, Anson Zwingelberg, danseurs

 

Orchestre de l’Opéra national de Paris

Direction musicale
Karen Kamensek

Paris, Palais Garnier, vendredi 14 novembre 2025, 20h

Pour son gala lyrique, l’Opéra de Paris a choisi l’ovni Glass/Haendel d’Anthony Roth Costanzo, crée en 2018 dans la foulée de la sortie de son CD réunissant des airs des deux compositeurs. L’idée de ce spectacle est de confronter et de faire dialoguer des airs de G.F. Haendel et Philip Glass, au sein d’un dispositif scénique total où dialoguent peinture, vidéo et danse et bien sûr musique et chant lyrique.

Au plan scénique, la greffe ne prend malheureusement pas, face au foisonnement visuel qui disperse plus qu’il n’éclaire. Le dispositif conçu avec Cath Brittan et Visionaire juxtapose dix vidéos réalisées par des noms prestigieux, une peinture exécutée en direct et des chorégraphies. Le résultat manque toutefois de cohérence et s’apparente à une forme de collage d’éléments autonomes. La toile peinte en direct par Glenn Brown n’apporte pas de contrepoint métaphorique clair à la musique, occupant l’espace sans le prolonger. Les vidéos posent le même problème : trop hétérogènes pour construire un propos unifié, elles détournent l’attention au point d’éclipser – voire d’écraser – la performance scénique. Les interludes sonores de Sabisha Friedberg n’apportent justement pas l’unité et le liant souhaités et n’ont pas de réelle valeur ajoutée.

Les chorégraphies, signées Pam Tanowitz, en revanche, ont le mérite d’essayer d’instaurer un dialogue sincère avec le contre-ténor et, mêlant danse classique et contemporaine, de tisser des liens entre Haendel et Glass. Si les costumes des danseurs sont loin de convaincre, il faut souligner toutefois que le premier costume d’Anthony Roth Costanzo, un enveloppant manteau rouge surmonté d’un grand nœud, signé Raf Simons, est somptueux.

Le volet musical de la soirée est également contrasté, mais davantage réussi. Il faut d’abord dire que le projet, en tant que tel, de rapprocher Glass et Haendel est une très belle idée :  les deux compositeurs ont ce même attrait pour la voix de contre-ténor, la répétition des motifs et, parfois, une forme de minimalisme. L’alternance de ces airs que plus de 250 ans séparent dessinent, non pas tant une homogénéité, mais de fécondes interactions. Anthony Roth Costanzo y est évidemment dans son élément, lui que Haendel « a défini » et que Glass « a changé ».

Le contre-ténor est toutefois plus à l’aise ce soir dans le répertoire contemporain que baroque. Les airs de Liquid Days, Monsters of Grace ou The Fall of the House of Usher sont un succès, par la tenue du motif, la précision de la ligne et la patience du souffle. L’émission est très bien contrôlée et les aigus cristallins et bien dosés. Roth Costanzo s’épanouit dans ces portées qu’il connaît bien et affectionne tant, habitué de ce répertoire et principal titulaire actuel du rôle d’Akhnaten. Il s’apprête en outre à prendre le rôle, à compter d’avril, à Garnier, de Gandhi dans Satyagraha. Le contre-ténor est un peu moins convaincant pour ce qui est des airs de Haendel. La ligne de chant apporte une impression mécanique, donne à voir les coutures et les transitions entre registres. C’est particulièrement palpable dans les mediums qui créent une forme de rupture et manquent de rondeur. Il faut toutefois souligner un réel engagement scénique et une expressivité engagée.

La direction de l’orchestre national de Paris par Karen Kamensek est au global pertinente mais manque parfois de relief. Elle connaît parfaitement le répertoire de Glass et réalise un sans faute pour ses airs, alors que ceux de Haendel marquent davantage une forme de retenue. L’équilibre rythmique est net mais le souffle dramatique vient parfois à manquer –  il faut aussi dire que l’exercice du récital a ses limites intrinsèques.

C’est donc au total une forme de frustration qui domine, face au décalage entre l’ambition d’un récital-installation faisant dialoguer les arts et la multiplication d’effets juxtaposées sans fil rouge qui ne parvient pas à faire éclore l’émotion.

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❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

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Paris, Palais Garnier, vendredi 14 novembre 2025, 20h

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