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OFFENBACH, La Grande-duchesse de Gérolstein — Bruxelles

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Spectacle
21 décembre 2011
Rule Flandria !

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Jacques Offenbach

La Grande Duchesse de Gerolstein
opéra-bouffe en 3 actes et 4 tableaux de Jacques Offenbach, sur un livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy

La Grande-Duchesse
Joëlle Charlier
Wanda
Marie de Roy
Fritz
Stephan Adriaens
Le Général Boum
Matthew Zadow
Le Prince Paul
Dick Vandaele
Le Baron Puck
Jean-Michel Van Oosten

Mise en scène
Lieven Baert
Direction musicale
Stijn Saveniers
Chef de choeur
Linde Devos

Kaaitheater, Bruxelles
Le 21 décembre 2011 à 20h00

 

D’abord un peu de géopolitique. Le Royaume de Belgique, à l’instar du Grand-Duché de Gerolstein est régi par un monarque clément et doux, soucieux avant tout du bonheur de son peuple. Mais alors que tout semble sourire à La Grande Duchesse de Gerolstein, le Roi des Belges s’enlise -lui- dans la tourbe visqueuse de problèmes linguistiques. Tout acte culturel, à Bruxelles, se pare d’un enjeu communautaire. Les Flamands, qui possèdent Bruxelles au nom du Jus Soli, y sont minoritaires, ce qui les contrarie. Cette représentation de La Grande Duchesse de Gerolstein, montée par le Brussels Operettetheater -une troupe bigarrée composée de professionnels comme d’amateurs- n’est pas qu’un épiphénomène lyrique destiné à distraire un agglomérat de vieillards séniles à la veille des fêtes, c’est quelque part une coquetterie que s’offre la Flandre, dans cette capitale qui ne lui appartient qu’à moitié. Incongrue, la présence de deux ministres Flamands dans ce Kaaitheater archi-bondé ? Plutôt revigorante : le politique sait s’intéresser à la chose lyrique quand ses enjeux dépassent le cadre de la partition.

Disons-le franchement, ce spectacle monté par le Brussels Operettetheater est une franche réussite. On reste interdit face à une réalisation aussi convaincante quand on connaît les réalités économiques de la troupe. Le niveau du plateau, des décors et des costumes se hissant à hauteur d’un bon théâtre subventionné. Pourtant, tout ici sent le bout de ficelle, l’ingénierie et le cache-misère. Sans l’humour et le dynamisme de tous, la soirée basculerait inexorablement dans le précipice du spectacle de patronage.
 

 

Joëlle Charlier est assurément l’atout majeur de la soirée. À mi chemin entre Jacqueline Maillan et Rosy Varte, sa Grande Duchesse opte crânement pour l’option du boulevard. Truculente et douée d’une vis comica impayable, la jeune chanteuse -pourtant annoncée souffrante- se promène dans cette partition qui ne la prend jamais à défaut, y compris dans le descente diatonique partant du si-bémol qui ponctue son air d’entrée et que toutes ses consoeurs tronçonnent habituellement.

Le Fritz de Stephan Adriaens se situe un cran en dessous. Très attachant dans ce rôle d’imbécile heureux, il en maîtrise toutes les difficultés mais butte sur la langue, qu’il semble dompter de justesse. Convenablement coaché, son Fritz pourrait gagner en naturel et en spontanéité. L’accent de Matthew Zadow est, en revanche, un atout pour le Général Boum, ici sosie du General Montgomery et il n’y a que des compliments à adresser au Frère Puck inquiétant et malsain de Jean-Michel Van Oosten qui, comme Franz Liszt, est en curé avec une calotte. On entendra peu du Prince Paul de Dick Vandaele (souffrant) qui ira jusqu’à mimer son couplet final mais dont le jeu savoureux est indéniablement un autre atout de la soirée. La Wanda de Marie de Roy chante toujours fort et souvent faux.

L’orchestre minimaliste réuni atour de Stijn Saveniers a les défauts de ses qualités : beaucoup d’enthousiasme et peu de discipline. Les cuivres sont particulièrement calamiteux et semblent s’en amuser. Pourquoi pas ? La mise en scène de Lieven Baerts louche souvent du côté de Pelly mais parvient à se nourrir des personnalités de chacun; le déplacement du choeur, la chorégraphie et le travail d’acteur sont particulièrement soignés. Du bel ouvrage.

Au final, une salle comblée et la démonstration convaincante que l’enthousiasme est parfois un excellent palliatif aux moyens.

 

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La Grande Duchesse de Gerolstein
opéra-bouffe en 3 actes et 4 tableaux de Jacques Offenbach, sur un livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy

La Grande-Duchesse
Joëlle Charlier
Wanda
Marie de Roy
Fritz
Stephan Adriaens
Le Général Boum
Matthew Zadow
Le Prince Paul
Dick Vandaele
Le Baron Puck
Jean-Michel Van Oosten

Mise en scène
Lieven Baert
Direction musicale
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Le 21 décembre 2011 à 20h00

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