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22 mai 1813 : à l’ombre de Bach

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22 mai 2023
Joyeux 210e anniversaire, Wilhelm Richard Wagner !

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Le 22 mai 1813, dans une petite rue du centre de Leipzig, au sein de ce qui constitue alors le quartier juif de la grande cité saxonne, voit le jour Wilhelm Richard Wagner. L’immeuble du n°3 a été détruit quelques années après la mort du compositeur, mais celui-ci changera dans son enfance tant de fois d’adresse – bougeotte prémonitoire ! – qu’on ne saurait où poser l’inévitable plaque commémorative.

Wagner est le neuvième enfant d’une grande famille où le père, Carl Friedrich, travaille au sein de la police de la ville ; et où la mère, Johanna Rosine Paetz, fille de boulanger, doit s’occuper de toute cette fratrie. Au mois d’août suivant, le petit Wilhelm Richard est baptisé à l’église luthérienne de Saint-Thomas, qui n’abrite pas encore les restes de Jean-Sébastien Bach, qui y fut Cantor pendant 27 ans jusqu’à sa mort. Premier coup du sort, son père meurt à la fin de cette même année, frappé par le typhus qui s’était déclaré dans la ville après l’épouvantable carnage de la Bataille des Nations, qui du 16 au 19 octobre, oppose tout près de là les armées de la 6e coalition à celle de Napoléon et ses quelques alliés – dont, précisément, les Saxons, qui rejoignent le camp adverse en pleine bataille.

La mère de Richard se remarie avec un proche ami de la famille, un certain Ludwig Geyer. Dramaturge, grand amateur de théâtre, Geyer va initier le futur compositeur à la scène jusqu’à sa mort en 1821. La petite famille déménage à Dresde vers 1814-1815 et Wagner pensera toujours que son véritable père – y compris au sens biologique – était cet homme, dont il portera même le nom jusqu’en 1827, mais dont il est difficile de dire qu’il en gardera un souvenir heureux, certains affirmant que son antisémitisme proviendrait de la haine de ce beau-père d’origine juive.

En tous les cas, le jeune Wagner dépend désormais largement de l’argent que rapporte à la famille sa soeur Rosalie, de dix ans son ainée, actrice de théâtre, qui elle aussi mourra prématurément en 1837. Les Wagner déménagent donc souvent et naviguent entre Dresde, Prague et, à nouveau, Leipzig à son adolescence. Une double aubaine va l’amener – tardivement – à la musique et au théâtre : son oncle Adolf, authentique érudit, philosophe, mais aussi mélomane, ouvre les portes de sa bibliothèque à Richard, qui l’adore. Ce dernier se rêve en nouveau Shakespeare et se destine au théâtre. C’est grâce à son oncle qu’il lira l’histoire de Tannhäuser, par exemple.

Mais il découvre aussi la musique : il a un premier choc en 1824, en allant voir Der Freischütz de Weber, dont il ressort ébloui et décidé à suivre la voie artistique. C’est l’année 1828 qui constituera un pivot majeur : il entend d’abord la Septième symphonie de Beethoven, à l’occasion de laquelle il apprend tout de la surdité du compositeur, disparu l’année précédente, et dont il se fait l’idée d’une sorte de surhomme. Puis en mars de cette même année, la Neuvième, qui constitue le grand choc musical de sa vie, allant jusqu’à mobiliser ses maigres connaissances pour composer une transcription pour piano de la symphonie qu’il tente même de faire publier. C’est quelques mois plus tard qu’il décide secrètement de suivre des cours auprès de Christoph Gottlieb Müller, professeur d’harmonie et de contrepoint auprès de qui il restera pendant 3 ans tout en contestant systématiquement son enseignement, parallèlement à des études qu’il bâcle allègrement et auxquelles il renonce en 1830. En 1831, Wagner s’inscrit pour de bon à l’université de Leipzig pour y apprendre la musique, à laquelle il est résolu à vouer sa vie. Ce qui ne l’empêche pas de consacrer ses soirées à des discussions politiques enfiévrées et révolutionnaires avec des étudiants de Leipzig dans le cadre d’une corporation à laquelle il adhère, Saxonia, qu’il trouve vite trop tiède. Il joue aussi, et fort imprudemment, jusqu’à perdre toute la maigre pension de sa mère, ce qui le guérira du jeu, mais pas de l’amour de l’argent…

C’est dans ce contexte chaotique qu’il compose ses premières oeuvres, des sonates pour piano, des ouvertures pour orchestre notamment. Parmi ces dernières, celle en si bémol majeur, sa première oeuvre créée (anonymement) à Noël 1830. Mais il se tourne très vite vers l’opéra. Il ébauche un Amant capricieux d’après Goethe en 1830, puis commence à écrire le livret et la musique des Noces après une autre ouverture en ré mineur – qui remporte un certain succès –  et une symphonie, en 1832. Enhardi par ces premiers succès, il montre ses premiers pas lyriques, dont il semble très content, à Rosalie. Elle le rabroue et lui dit de bruler tout cela bien vite, ce qu’il fait. C’est sans doute également sa soeur qui l’oriente vers une pièce de Gozzi, La Donna serpente, dont il va tirer un livret et qui constituera son premier opéra achevé, Die Feen, Les Fées.

Il compose l’essentiel des Fées, en recyclant sans doute des pages des Noces, voici 190 ans cette année, mais il s’en détachera très vite et la partition ne sera créée qu’en 1888. Les 210 ans de Richard nous donnent donc l’occasion de célébrer aussi l’anniversaire de cette œuvre très inspirée par Weber notamment, mais où s’entendent déjà des évocations de ce qui viendra bientôt et qui est une autre histoire… Comme par exemple cet air d’Ada, au deuxième acte.

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