Julie de Maupin, la cantatrice qui maniait (bien) l’épée

Le premier spectacle de la mezzo Camille Merckx, « Julie M. » met à l’honneur l’héroïne du roman de Théophile Gautier, Mademoiselle de Maupin, qui a réellement existé. Née en 1673, cette cantatrice fit les belles heures de l’Académie royale de Musique (ancêtre de l’Opéra national de Paris) en interprétant Lully, Quinault, Destouches ou Campra. C’est d’ailleurs ce dernier qui lui donna l’occasion de créer en 1702 le rôle de Clorinde dans Tancrède, le premier rôle solo de bas-dessus (entre mezzo et alto) de l’histoire de l’opéra français. Non contente d’avoir contribué à forger le grand style français, Julie d’Aubigny alias Julie de Maupin fascina ou choqua ses contemporains par les péripéties de son style de vie extravagant : enlèvement d’une nonne, aventures sentimentales bisexuelles tumultueuses, sans oublier de nombreux duels à l’épée livrés en habits masculins. Cette intéressante personnalité sera donc au coeur du spectacle imaginé par Camille Merckx, « Julie M. en garde et en scène» avec la compagnie Les Perles de verre. Sur une piste d’escrime pour la durée d’une répétition de chant, s’affronteront la chanteuse et son metteur en scène (le comédien David Migeot) accompagnés de deux instrumentistes, le claveciniste Chloé Sévère et le violoncelliste Stanley Smith dans une scénographie de J. M. Fournereau. A découvrir dès le 4 août au Festival du Temps suspendu (Indre), en octobre à l’Opéra de Rennes puis en mars en tournée pour la Biennale de la Cité de la Voix.