Sur la page Facebook du contre-ténor français.
James Bowman est mort.
Son Stabat Mater de Vivaldi avec Christopher Hogwood sort en 1976. A la fin de l’adolescence je vis assez mal une mue tardive qui me cloue chez les mezzos du Choeur d’Enfants de Paris jusqu’à 16-17 ans. Quand je le découvre au début des années 80 c’est une révélation. Je serai donc contre-ténor, c’est quand même plus classe que attardé hormonal.
Plus tard vers 1987-88, en tant que lauréat de la fondation Menuhin j’ai la chance de profiter de quelques jours de cours avec lui et Olivier Baumont dans un château en Touraine, cette masterclass me fait faire un bon en avant colossal, on parle un peu de technique mais il me met surtout en garde sur les rôles d’opéras trop lourds, trop graves ou trop aigus. Il me donne des conseils sur l’interprétation, sur la manière de saisir le public et de donner à chacun l’impression que l’on ne chante que pour lui. Je n’ai pas toujours suivi ses précieuses recommandations à la lettre mais aujourd’hui encore je continue de les transmettre à mes élèves.
En 2012 j’ai chanté à Gaveau pour ses adieux parisiens, une soirée magnifique, drôle et émouvante. Mais ce n’étaient que des adieux de circonstances car dans les années qui ont suivies je l’ai encore vu programmé des dizaines de fois, comme un glorieux pied de nez d’un artiste qui se refusait à quitter la scène.
Aujourd’hui j’aimerais beaucoup que cet adieu à la vie terrestre soit aussi peu définitif que celui de cette soirée de 2012.