Aujourd’hui, 13 août à 15h30, le Teatro Rossini accueillera le premier des Concerti lirico-sinfonici de la 46ᵉ édition du Rossini Opera Festival. À l’affiche : Vasilisa Berzhanskaya, artiste russe à la carrière internationale, accompagnée par l’Orchestra Sinfonica G. Rossini sous la direction de François López-Ferrer.
Le programme, éclectique et ambitieux, ne tranche pas la question qui intrigue nombre de lyricomanes : Berzhanskaya est-elle soprano ou mezzo-soprano ? Lors de ce concert, elle abordera aussi bien Lucia di Lammermoor que Semiramide, Amina de La sonnambula, Armida (de Rossini, évidemment) ou encore Medora du Corsaro. Un éventail qui brouille les frontières entre les registres, et qui témoigne de cette souplesse vocale propre à certaines voix d’exception.
Depuis ses débuts à l’Accademia Rossiniana en 2016, Vasalisa Berzhanskaya est revenue régulièrement au ROF, incarnant notamment Sinaïde (Moïse et Pharaon) et Corinna (Il viaggio a Reims), deux rôles habituellement dévolus à deux tessitures différentes. Cette ambiguïté nourrit le débat en même temps qu’elle séduit les plus grandes scènes : de Vienne où la chanteuse est régulièrement invitée, à Milan et New York encore sous le charme androgyne de son Nicklausse dans Les Contes d’Hoffmann la saison dernière.
Reste que la classification stricte des voix, popularisée par le système Fachs, est une invention post-romantique : Rossini, Donizetti ou Bellini se souciaient moins des étiquettes que de la personnalité et de la virtuosité de l’interprète, ce que Vasalisa Berzhanskaya rappelle aujourd’hui avec un brio qui donne le frisson.