Forum Opéra

ROSSINI, L'italiana in Algeri — Clermont-Ferrand

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
16 janvier 2020
Une nuit à l’opéra

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Dramma giocoso en deux actes, livret d’Angelo Anelli

Créé à Venise, Teatro San Benedetto, le 22 mai 1813

Détails

Mise en scène

Pierre Thirion-Vallet

Décors

Frank Aracil

Costumes

Véronique Henriot

Lumières

Véronique Marsy

Isabella

Maria Ostroukhova

Mustafà

Eugenio Di Lieto

Lindoro

Joseph Kauzman

Elvira

Sophie Boyer

Taddeo

Rémi Ortega

Zulma

Anne-Lise Polchlopek

Haly

Florian Bisbrouck

Les Métamorphoses

Direction musicale

Amaury du Closel

Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand, jeudi 16 janvier 2019, 20h

L’intrigue de l’Italienne à Alger, aussi loufoque que celle d’un film des Marx Brothers, a inspiré un Pierre Thirion-Vallet en grande forme pour cette séduisante production clermontoise. Transposée dans le milieu du cinéma hollywoodien des années 50, son Isabella, glamour à souhait dans son ensemble léopard, affronte le tout-puissant producteur Mustafa pour retourner dans sa chère Italie flanquée de son amant Lindoro, acteur vedette des studios Mustafa, et d’une cohorte de machinistes italiens, le tout sur fond (déjà) de conflit sur la réforme des retraites. Le résultat, porté par une distribution quasiment impeccable, est tout à fait convaincant, de la pantomime burlesque jouée pendant l’ouverture à la reconversion d’un irrésistible chœur masculin en danseurs des Ziegfeld Follies en passant par des jeux de scènes complexes et très soignés, notamment dans la chorégraphie qui clôt le premier acte et dans le maniement virtuose d’un poireau dans l’acte II par Mustafa. Le parti-pris de la farce cinématographique, réussi si l’on en croit les rires fréquents du public, a néanmoins pour effet d’atténuer certains moments d’émotion, notamment dans l’acte I quand Lindoro se retrouve juché sur un dromadaire face à la caméra de Mustafa pour sa cavatine. « Languir per una bella » se transforme alors en un air comique, ce que l’on peut regretter.


© Yann Cabello

Est-ce pour cela que le ténor Joseph Kauzman a paru un peu en retrait durant le premier acte ? Sa présence physique et vocale s’est en revanche affirmée dans le second, où il se hisse à la hauteur de l’excellent Taddeo de Rémi Ortega, aussi bon acteur que chanteur, d’Eugenio Di Lieto en Mustafa, dont le manque de profondeur vocale parfois est plus que compensé par une réjouissante présence scénique, d’une Elvira que Sophie Boyer parvient à rendre à la fois drôle et touchante, et de l’Isabella magistrale de Maria Ostroukhova. La contralto russe, tornade pulpeuse et magnétique, endosse le rôle avec un entrain jubilatoire ; avec son timbre riche, sa tessiture étendue et la souplesse de sa voix, elle se joue des vocalises les plus acrobatiques et emporte l’adhésion dans les récitatifs et les passages plus méditatifs, tandis que son aplomb et son sens dramatique lui permettent d’accomplir la performance de séduire avec une tête recouverte de bigoudis, ce qui, reconnaissons-le, n’est pas donné à tout le monde. Dans le petit rôle de Zulma, transformée en une délicieuse script-girl, Anne-Lise Polchlopek fait plus que tirer son épingle du jeu, tandis que Florian Bisbrouck livre une prestation irréprochable en Haly, assistant roublard du producteur Mustafa. Tous donnent l’impression de s’amuser sur scène, ce qui ne contribue pas peu au plaisir du public.

Ils sont en cela grandement aidés par l’orchestre Les Métamorphoses, dirigé par Amaury du Closel. Cordes moelleuses, bois et cuivres pleins de charme, les musiciens se laissent porter par la musique de Rossini pour impulser une bonne humeur communicative. Dans un décor où trône une caméra géante, les éclairages habiles de Véronique Marsy savent faire ressortir les détails les plus farfelus ou susciter l’illusion d’un plateau de cinéma, tout en sublimant des costumes pimpants parfaitement adaptés aux rôles et aux chanteurs. Même les discours des édiles à l’entracte pour annoncer le nouveau nom du Centre Lyrique Clermont-Auvergne, dorénavant baptisé Clermont Auvergne Opéra, ne sont pas parvenus à atténuer le plaisir que procure ce spectacle enthousiasmant. Qu’elle soit à Alger, à Hollywood ou à Clermont-Ferrand, cette Italienne triomphe décidément de tout !

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Dramma giocoso en deux actes, livret d’Angelo Anelli

Créé à Venise, Teatro San Benedetto, le 22 mai 1813

Détails

Mise en scène

Pierre Thirion-Vallet

Décors

Frank Aracil

Costumes

Véronique Henriot

Lumières

Véronique Marsy

Isabella

Maria Ostroukhova

Mustafà

Eugenio Di Lieto

Lindoro

Joseph Kauzman

Elvira

Sophie Boyer

Taddeo

Rémi Ortega

Zulma

Anne-Lise Polchlopek

Haly

Florian Bisbrouck

Les Métamorphoses

Direction musicale

Amaury du Closel

Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand, jeudi 16 janvier 2019, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

L’arbre généalogique de Wagner
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Un Tristan sans Tristan, c’est attristant (pancarte)
Daniel BRENNA, Annemarie KREMER, Alexandre DUHAMEL
Spectacle