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VERDI, Requiem — Parme

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Spectacle
8 octobre 2011
Prophètes en leur pays

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

Giuseppe Verdi

Messa di Requiem
Créée le 22 mai 1874 en l’église San Marco de Milan

Soprano
Dimitra Theodossiou
Mezzosoprano
Sonia Ganassi
Ténor
Francesco Meli
Basse
Riccardo Zanellato

Orchestra e coro del Teatro Regio di Parma
Chef des Choeurs
Martino Faggiani
Direction musicale
Yuri Temirkanov

Festival Verdi, Teatro Farnese, Parme, samedi 8 octobre 2011, 20h

 

 

 

Avec le Teatro Farnese, ce vaste hémicycle de bois édifié par Giovanni Battista Aleotti en 1618 au cœur du Palazzo della Pilotta, le Requiem de Verdi trouve une salle à sa dimension. Ni opéra, ni cathédrale, ni stade et tout cela un peu à la fois, hybride à l’image de cette partition gigantesque que l’on n’a finalement pas souvent l’occasion d’entendre dans des conditions idéales. Le théâtre en gomme le caractère sacré, l’église offre la plupart du temps une acoustique peu favorable. Quant au stade, n’en parlons pas.

Puis, qu’on le veuille ou non, il y a une part génétique dans l’interprétation musicale. Verdi est né ici, à une vingtaine de kilomètres de cette ville de Parme qui le célèbre chaque automne à travers un festival qui porte son nom. L’orchestre et le chœur du Teatro Regio sont imprégnés de sa musique. Ce n’est pas souvent que l’on peut entendre des cuivres aussi glorieux, des percussions aussi présentes qui assument crânement la pompe de l’écriture tout en sachant également la mettre en veilleuse le moment venu. Les chœurs se placent dans la même perspective : unis, justes et adéquats. L’artisan de cette réussite, Yuri Temirkanov, est le directeur musical du Teatro Regio depuis 2009. Il connaît ses musiciens et son Verdi sur le bout des doigts. Le « Kyrie » laisse d’abord entrevoir une direction très – trop – recueillie ; le « Dies Irae », pris à toute vitesse, balaye toutes les réserves. Le monument érigé par Verdi en l’honneur d’Alessandro Manzoni se dresse majestueux avec ses élans sauvages, ses doutes, les contrastes et les respirations indispensables à son élévation. La tension ne se retombera plus jusqu’aux dernières mesures salvatrices et apaisées du « Libera me ». 

 

De même qu’il n’est pas si courant de disposer d’une salle à la mesure de l’œuvre, il n’est pas fréquent d’avoir, comme ici, quatre voix suffisamment amples pour dominer la masse sonore et suffisamment solides pour triompher d’une écriture sans concession. Dans le premier quatuor vocal (le « Kyrie »), Sonia Ganassi et Riccardo Zanellato se laissent déborder par des partenaires dotés de voix plus puissantes. Mais ces déséquilibres s’effacent rapidement même si la basse reste légèrement en retrait. Question d’autorité plus que de volume. Francesco Zanellato a d’autres qualités à faire valoir : la douceur, la clarté et une intériorité bienvenue dans ce répertoire. Comme souvent, Sonia Ganassi s’échauffe peu à peu jusqu’à prendre littéralement possession de la partition : « Liber scriptus » qui se nourrit de son propre rayonnement, sentences du « Quid sum miser » quasi définitives, « Recordare » et « Agnus dei » dans lequel son timbre épouse à merveille celui de Dimitra Theodossiou. Avec ses aigus flottants et infinis, la soprane grecque nous fait songer à une illustre consœur espagnole. Certaines répliques du « Libera me » sont plus parlées que chantés sans que l’on puisse déterminer s’il s’agit d’un choix ou d’un effet destiné à pallier une faiblesse dans le grave. L’interprétation est engagée, plus opératique que mystique, mais jamais déplacée. Une fois libérée du léger vibrato qui l’affecte en début de concert, la chanteuse nous rappelle par son medium moelleux, ses aigus radieux, les raisons de la place privilégiée qu’elle occupe sur les scènes italiennes. Francesco Meli, que l’on retrouvera le lendemain dans Un ballo in maschera, vient remplacer au pied levé Roberto Aronica, annoncé souffrant. Toujours nerveux, le ténor froisse son plastron et ajuste son nœud papillon sans que le chant n’en paraisse affecté. Ni effort, ni dureté dans des interventions où s’imposent un sens de la dynamique et une gestion habile de la voix mixte avec l’éventail de nuances qui en découle. A se demander, face à tant d’évidence, pourquoi ces quatre chanteurs ne sont jamais invités à Paris.

Antoine Brunetto et Christophe Rizoud

 

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Messa di Requiem
Créée le 22 mai 1874 en l’église San Marco de Milan

Soprano
Dimitra Theodossiou
Mezzosoprano
Sonia Ganassi
Ténor
Francesco Meli
Basse
Riccardo Zanellato

Orchestra e coro del Teatro Regio di Parma
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