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ROSSINI, Il barbiere di Siviglia – New-York (streaming)

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Spectacle
2 juin 2025
A un rythme échevelé

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opera buffa en deux actes de Gioachino Rossini
Livret de Cesare Sterbini d’après Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais
Créé le 20 février 1816 à Rome au Teatro Argentina

Détails

Mise en scène
Bartlett Sher
Reprise par
Kathleen Smith Belcher
Décors
Michael Yeargan
Costumes
Catherine Zuber
Lumières
Christopher Akerlind

Rosina
Aigul Akhmetshina
Il conte d’Almaviva
Jack Swanson
Figaro
Andrey Zhilikhovsky
Bartolo
Peter Kálmán
Basilio
Alexander Vinogradov
Berta
Kathleen O’Mara
Fiorello
Joseph Lim
Ambrogio
Jay Dunn
Un notaro
Jonghyun Park

Orchestre et Chœurs du Metropolitan Opera
Chef des Chœurs
Tilman Michael
Direction musicale
Giacomo Sagripanti

Retransmission en direct du Metropolitan Opera de New-York
Paris, cinéma Pathé Wepler, le 31 mai 2025 à 19h

Pour sa dernière retransmission dans les cinémas de la saison, le Metropolitan Opera a choisi Le Barbier de Séville dans la production de Bartlett Sher. Ce spectacle, créé en 2006 et magistralement remis en scène par Kathleen Smith Belcher n’a pas pris une ride. Les décors ingénieux de Michael Yeargan sont essentiellement constitués d’une dizaine de portes en bois mobiles qui en changeant de position déterminent les divers lieux de l’action en même temps qu’elles suggèrent la claustration de Rosine imposée par son tuteur. Au premier acte apparaît un balcon amovible. Le sol est constitué d’un plancher qui fait le tour de la fosse d’orchestre permettant ainsi aux personnages de se déplacer autour des musiciens ce qui donne lieu à quelques jeux de scènes comiques. Quelques orangers en pots, disséminés sur le plateau évoquent un pays méditerranéen, impression renforcée par les teintes chaudes du bois et les couleurs claires des costumes élégants imaginés par Catherine Zuber. La direction d’acteurs est réglée avec une précision d’horlogerie notamment dans le grand ensemble qui conclut l’acte un, mené à un train d’enfer. Bartlett Sher accentue le côté burlesque de l’intrigue en incorporant à l’action de nombreux gags, le plus spectaculaire étant l’énorme enclume qui s’abat sur la scène à la fin du premier acte pendant que le chœur chante « Mi par d’essere con la testa in un orrida fucina dove cresce […] dell’incudini sonori, l’importuno strepitar. »* Les spectateur du Met s’amusent beaucoup si l’on en juge par les nombreux éclats de rire qui émanent de la salle.

© Ken Howard /Met Opera

C’est la seconde distribution que le Met a choisi de filmer. Pas de stars, mais une équipe de chanteurs enthousiastes dont certains font leurs premiers pas sur la prestigieuse scène new-yorkaise. Une équipe homogène jusque dans les plus petits rôles, tel Jay Dunn dont l’Ambrogio timoré semble atteint de narcolepsie chronique au point de déclencher l’hilarité à chacune de ses apparitions et Kathleen O’ Mara qui ponctue les siennes d’une salve d’éternuements, avant de mettre le public dans sa poche en interprétant superbement son air « Il vecchiotto cerca moglie » avec une voix sonore, bien timbrée et un style accompli : des débuts qui ne passent pas inaperçus. Joseph Lim exhibe un joli timbre de baryton léger durant ses quelques interventions en début de soirée. Alexander Vinogradov propose un Basile sobre et presque inquiétant au premier acte, où il nous gratifie d’un air de la calomnie somptueux, ponctué d’impressionnants forti sur la phrase « Come un colpo di canone ». Petit à petit la basse russe se révèle tout à fait désopilant surtout à partir de son apparition au deuxième acte et durant la scène du mariage. Autres débuts remarqués, ceux de Peter Kálmán qui campe un Bartolo haut en couleurs tant sur le plan théâtral que vocal. Son air « A un dottor della mia sorte » magistral, avec toutes les reprises et une maîtrise sans faille du chant syllabique, lui vaut une ovation bien méritée.   Andrey Zhilikhovsky fait son entrée assis sur l’espèce de charrette tirée par un âne, qui lui sert de boutique et entonne un « Largo al factotum » à gorge déployée qui laisse l’auditoire pantois. Son Figaro malicieux et agile, doté d’une voix souple, aguerrie au style rossinien, illumine constamment le plateau. Jack Swanson, qui a déjà incarné le Comte Almaviva à Pesaro et à Vérone l’été dernier, faisait également ses débuts in loco. Le ténor américain possède un timbre clair non dénué de séduction. Cependant les vocalises de son air d’entrée « Ecco ridente in cielo » le mettent partiellement en difficulté. Il se montre davantage à son affaire dans « Se il mio nome saper voi bramate » chanté avec un style impeccable et subtilement nuancé. A la fin de l’opéra il affronte crânement le redoutable « Cessa di più resistere » et s’en sort globalement avec brio compte tenu de la difficulté de cette page. Aigul Akhmetshina possède une voix large, couronnée par un registre aigu aisé qui lui permet d’atteindre le si avec facilité, et un registre grave opulent et sonore. Sa Rosine volontaire et malicieuse ne s’en laisse pas conter. Son « una voce poco fa » est éblouissant, elle exécute les trilles, les vocalises et les ornementations avec un naturel confondant et parvient à émouvoir le public lors de la leçon de chant. Après son envoûtante Carmen en 2024, La mezzo-soprano russe se révèle tout aussi convaincante dans la comédie que dans le drame. Les Parisiens pourront à leur tour applaudir sa Rosine sur la scène de l’Opéra Bastille à partir du 28 juin.
Enfin, pour sa première apparition au Met, Giacomo Sagripanti a reçu un accueil on ne peut plus chaleureux au rideau final. Il faut dire que sa direction spectaculaire s’appuie sur une large palette dynamique. Légère et transparente dans les passages langoureux, sa baguette imprime à l’orchestre et aux chanteurs une énergie frénétique dans les passages rapides comme en témoigne le final du premier acte, dirigé avec une précision redoutable malgré le rythme échevelé imposé à l’ensemble des protagonistes.  
La partition est donnée dans son intégralité avec les reprises subtilement ornementés par les solistes.

* « Il me semble avoir la tête dans une effroyable forge où s'accroît le vacarme insupportable des enclumes sonores ».

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Opera buffa en deux actes de Gioachino Rossini
Livret de Cesare Sterbini d’après Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais
Créé le 20 février 1816 à Rome au Teatro Argentina

Détails

Mise en scène
Bartlett Sher
Reprise par
Kathleen Smith Belcher
Décors
Michael Yeargan
Costumes
Catherine Zuber
Lumières
Christopher Akerlind

Rosina
Aigul Akhmetshina
Il conte d’Almaviva
Jack Swanson
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Paris, cinéma Pathé Wepler, le 31 mai 2025 à 19h

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