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TCHAÏKOVSKI, Eugène Onéguine – Verbier

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Spectacle
5 août 2025
La relève est prête : un superbe Eugène Onéguine par l’Atelier lyrique de Verbier

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Eugène Onéguine
Drame lyrique en trois actes et sept tableaux
Livret de Constantin Shilovsky et le compositeur, d’après le roman d’Alexandre Pouchkine
Première représentation au Petit théâtre du Collège impérial de musique à Moscou, le 29 mars 1879

Détails

Eugène Onéguine
Anton Beliaev
Tatyana
Mira Alkhovik
Lensky
Giorgi Guliashvili
Olga
Sofia Anisimova
Prince Gremin
Ossian Huskinson
Madame Larina
Annabel Kennedy
Filipyevna
Lily Mo Browne
Triquet
Hugo Brady
Zaretsky / Un capitaine
Maksim Andreenkov

Direction de liAtelier lyrique
Caroline Dowdle
Mise en espace
Tim Carroll

Verbier Festival Junior Orchestra
Direction musicale
Stanislav Kochanovsky

Verbier Festival & Academy
Salle des Combins
3 août 2025, 14h

 

Nous avions eu la chance d’être présent à la première lecture avec piano de la première scène. C’était le 26 juillet. Et tout semblait déjà en place, l’équilibre des deux voix de Tatyana et d’Olga, et davantage encore la caractérisation des deux personnages, la sérieuse et la légère. De même pour la mère et la nourrice, deux chanteuses anglaises auxquelles le chef petersbourgeois Stanislav Kochanovsky indiquait quelques détails de prononciation. À toutes les quatre, il donnait le conseil d’être naturelles et simples : « Ce n’est pas un opéra, ce sont des scènes lyriques… »

Une semaine plus tard c’est à un Eugène Onéguine superbe, sincère, grave, vibrant, qu’on a eu l’émotion d’assister. Donné par neuf membres de l’Atelier lyrique du Verbier Festival & Academy.

Mira Alkhovik (Tatyana) © Sofia Lambrou

Un festival qui peut avoir, vu de loin, l’image d’un festival de luxe, où défilent les stars du classique (c’est vrai aussi) mais qui est pour une bonne moitié un lieu de formation, ou de perfectionnement. On voit dans les rues de la station sportive et cossue passer à toutes heures des foules de jeunes musiciens portant les étuis de leurs instruments, et courant d’un cours à une répétition. Et qui croisent des hordes de VTTistes harnachés et casqués.
Les concerts de musique de chambre qu’ils donnent chaque soir pour clôturer une journée musicale ayant déjà proposé quatre ou cinq concerts se déroulent dans une atmosphère décontractée à nulle autre pareille. S’y côtoient des visages venus de partout, singulièrement d’Extrême-Orient, grâce à un système typiquement helvético-libéral de mécénat. Un tissu serré de sponsors et de fondations assure un financement qu’on imagine vertigineux.

Stanislav Kochanovsky et quelques membres du Junior Orchestra © Sofia Lambrou

À cette Academy, s’ajoutent deux orchestres de jeunes, le Verbier Festival Orchestra, qui donne une demi-douzaine de programmes du grand répertoire sous la direction de chefs prestigieux et le Junior Orchestra qui en donne trois. Sans oublier l’Orchestre de Chambre, orchestre professionnel, dont les tournées assurent le rayonnement de Verbier.

Bref une organisation qui en une trentaine d’années a connu un développement exponentiel, et qui, associée à Medici.tv, fut pionnière en retransmettant en direct ses concerts sur la toile.

Au-delà de ces considérations stratégico-managériales, l’essentiel est qu’on fait et qu’on entend à Verbier beaucoup d’excellente musique, singulièrement lors d’une édition 2025 particulièrement brillante, et ayant affiché des taux de fréquentation jamais atteints.

Stanislav Kochanovsky et Sofia Anisimova © Sofia Lambrou

La fougue de la jeunesse

Traditionnellement la dernière journée voit la présentation d’un opéra en version de concert, avec une légère mise en espace, fruit des travaux de l’Atelier lyrique. Cette année, Eugène Onéguine.

Un cast (parfait) de jeunes chanteurs, dont beaucoup ont moins de trente ans. Filipyevna, la nourrice, est un contralto de 24 ans ! Tatyana en a 28, Onéguine 27, Triquet 22 et ainsi de suite. Quant au Verbier Festival Junior Orchestra, il est formé de jeunes de moins de 18 ans, et on admire non seulement la qualité des solistes des vents qui se transmettront, de la clarinette au hautbois et à la flûte, les mélodies voyageuses de Piotr Ilitch, mais la cohésion des cordes, leur sonorité très fine, caressante, dans les délicats passages pianissimo de l’ouverture.

Tous sont placés sous la direction d’un tchaïkovskien de naissance, Stanislav Kochanovsky, actuel chef principal de l’orchestre de la NDR, qu’on verra chanter silencieusement tous les rôles. Tour à tour très net et très souple, indiquant les départs, mais ici et là (dans l’air de la lettre, par exemple) écoutant et suivant ses chanteurs. C’est une interprétation qui respire constamment, les interludes sont d’une très belle couleur, boisée, profonde, et participent du flot mélancolique où Tchaïkovski entraîne les personnages créés par Pouchkine. Quant aux pièces à effet, la valse, la mazurka, fougueuses et débridées, à l’évidence ces musiciens à peine sortis de l’enfance (le violoncelle solo paraît tout au plus quatorze ans…) s’y feront plaisir

Lily Mo Browne (Filipyevna) © Sofia Lambrou

Un opéra dont la puissance dramatique, la construction implacable, surprennent toujours, et encore davantage sans doute dans une version « semi-staged » comme celle-ci, où tout ramène au jeu des visages, des regards, des voix.

Se sentir moins seuls

Ces jeunes chanteurs sont à l’orée de la carrière, ils ont déjà chanté de petits rôles sur de grandes scènes. Plusieurs membres de cette distribution très russe se sont expatriés pour travailler à l’étranger. Anton Beliaev (Onéguine), formé d’abord à Ekaterinenbourg, poursuit un master à la Hanns Eisler Hochschule für Musik de Berlin et fait partie du Studio de l’Opéra de Dresde, Mira Alkhovik a terminé sa formation à Berne et fait partie de l’Opéra Studio du Volksoper de Vienne, Giorgi Gulashvili bénéficie d’un mécénat à l’Opéra de San Francisco, etc.

Quand on leur demande ce que Verbier leur apporte, beaucoup disent qu’ils ont plaisir à faire partie d’une communauté sans compétition (alors que le quotidien d’un chanteur c’est d’être jugé sans cesse) et à oublier un moment ce sentiment de solitude que connaissent les jeunes artistes lâchés dans le grand bain du métier.

Annabel Kennedy (Mme Larina) © Sofia Lambrou

L’art d’équilibrer un cast

On l’a dit, c’est l’équilibre et la justesse de la distribution qui donnent à cet opéra son aura de vérité.
Sofia Anisimova est dotée d’une voix de mezzo très homogène, impeccablement projetée, d’une densité étonnante chez une si jeune femme. Avec de beaux graves, et une impeccable ligne de chant, comme en témoigne son air de la première scène, « Je ne suis pas faite pour la tristesse, je n’aime pas rêver dans le silence », qu’elle chante l’œil brillant de malice. À ce chant elle ajoute beaucoup de rayonnement, d’aisance.
C’est un rôle qu’elle avait préparé à Kharkiv, elle était prête à le chanter, et puis elle dut quitter l’Ukraine en toute hâte, et sans rien emporter, arriver enfin en France après avoir traversé la Pologne et l’Allemagne, et entrer à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris.

Elle surjoue peut-être un peu la frivolité, d’autant que sa robe de soirée beige ornée de strass et de plumes d’autruche est un peu too much dans cette campagne perdue, loin des fastes de la capitale.

Sofia Anisimova (Olga) © Sofia Lambrou

Le thème du rêve revient souvent. Dans cette Russie profonde, on rêve comme les Trois Sœurs d’une vie exaltante à Moscou. Ainsi fait Tatyana, la brune Mira Alkhovik. L’œil noir, plutôt menue, elle est dotée d’une singulière présence. On oublie sa robe bleu ciel de communiante pour se concentrer sur ce visage volontaire et tendu. La gravité du personnage, c’est la voix qui la suggère, solide, projetée, d’une singulière puissance (l’école russe de chant ?), elle aussi très homogène et cultivant un legato sans faille. Il y a des couleurs dans ce timbre, et c’est intéressant, qui le rapprochent de celui de Sofia Anisimova, l’une mezzo, l’autre soprano. Là encore l’école de chant russe doit y être pour quelque chose, mais une école russe où l’on ne poitrinerait pas, où la voix ne serait pas engoncée ou vibrante, l’une et l’autre chantant très droit.

Celles qui ne rêvent plus

Malheureusement la chanson des paysans est coupée, faute d’un chœur pour la chanter. Une chanson qui plonge Madame Larina, dans la nostalgie. Elle aussi rêva jadis, puis elle s’est résignée : « L’habitude est un don du ciel / Qui nous tient lieu de vrai bonheur ! » Le mezzo-soprano anglais Annabel Kennedy (qui ici a le même âge que ses filles…) est membre de l’Opera Studio du Deutsche Oper am Rhein à Düsseldorf. Elle a chanté à Garsington et à Glyndebourne notamment. Sa voix, un peu couverte pendant les premières répliques, prendra son essor dès qu’elle pourra lui donner un certain volume, mais il est vrai que le rôle, fait de courtes phrases s’inscrivant dans la conversation générale, offre peu matière à envols.

En revanche, le Nourrice Filipyevna est servie par la voix, étonnante chez une chanteuse de 24 ans, de Lily Mo Browne, un timbre de mezzo dont l’émission est plutôt d’un contralto et qui, n’en doutons pas, gagnera encore en densité. Dotée d’un physique assez imposant, qu’elle fait oublier par son naturel à se déplacer en scène, elle dégage dans ce rôle de niania russe tendre et indulgente une belle humanité (notamment dans les prémisses de l’air de la lettre où elle évoque son Ivan, qu’elle épousa à l’âge de treize ans).

Giorgi Guliashvili (Lenski) © Sofia Lambrou

Le quatuor des quatre amoureux est une nouvelle très belle chose. Il suffit de quelques allers-retours des deux couples en coulisse ou derrière l’orchestre pour que la situation théâtrale fonctionne.

D’autant que là encore les deux rôles sont vocalement parfaitement distribués. Le ténor géorgien Giorgi Guliashvili, qui a fait récemment ses débuts italiens au San Carlo de Naples en chantant Mario Cavaradossi dans Tosca (et qu’on a entendu récemment à Verbier dans un petit rôle de Cavalleria rusticana) possède une voix de ténor lyrique d’une belle expansion. Justement il ne chante pas Lenski à l’italienne mais avec de beaux phrasés soutenus, très nobles de ligne, un cantabile exemplaire. Si son physique un peu enveloppé n’est peut-être pas idéal pour incarner un poète russe mourant d’amour pour une coquette qui tisonne sa jalousie, il dégage une sincérité, une ferveur, qu’il transmet avec ce beau timbre très plein, sans forcer jamais et en appuyant sur les mots du texte. Son premier air « Ya lyublyu vas, Olga – Je vous aime, Olga » est magnifiquement sobre et vrai.

Pendant ce temps, Onéguine débite des banalités à la malheureuse Tatyana. Anton Beliaev est un baryton à la voix claire, dans un rôle où l’on entend souvent des voix plus opulentes et graves, mais il dessine un Onéguine jeune et vif, se souciant peu de charmer Tatyana, que cette indifférence évidemment trouble encore davantage. Et Mira Alkhovik le suggère avec finesse.

Anton Beliaev (Onéguine) © Sofia Lambrou

Habiter les sentiments de Tatyana

En arrière-plan l’orchestre bavarde et commente. Stanislav Kochanovsky, sur les pizz des contrebasses, assure la solidité de cet ensemble délicat et ne perd jamais de l’œil les quatre jeunes gens.

Mais c’est bien sûr l’air de la lettre qu’on attend, grande scène complexe, avec ses parties en récitatif, avec les ponctuations du hautbois, du basson, des cors. Beaucoup de sauts de notes périlleux, de notes hautes émaillant cette manière d’arioso. Mira Alkhovik y est brillante et vaillante, et le chef lui laisse vivre la musique selon son tempo personnel. La jeune voix passe avec brio et surtout avec effusion cette épreuve. On admire cette technique solide, ce placement de voix, qui lui permet de projeter toutes les notes avec égalité. Mais surtout d’habiter les sentiments de Tatyana.
Ce qu’on pourrait regretter c’est que Tim Caroll, responsable de la mise en espace, la fasse arpenter le plateau. Sa présence dramatique est telle qu’on l’imagine immobile les yeux au loin, concentrée, plutôt que baissant les yeux et nous privant souvent de son regard.

Mira Alkkhovik (Tatyana) © Sofia Lambrou

La prestance et le détachement (et la muflerie) d’Onéguine

La lettre sera accueillie avec dédain par Onéguine. Ses palinodies (« Je suis pas fait pour le bonheur, mon âme lui est étrangère »), ce monologue morose sera déclamé avec intelligence, de cette voix claire qui met en lumière les mots (et l’humiliation de Tatyana sera indiquée par elle avec délicatesse). La prestance un peu détachée du baryton est idéale, et ce sourire un peu narquois qu’il a. Même si on pourrait souhaiter une voix plus sombre, plus veloutée.

La valse, menée avec un panache et un rebond, des accents d’une étonnante netteté (et chantée avec le concours des alumni de l’Atelier non distribués), amènera l’étonnant air de M. Triquet, toujours chanté par des vétérans, mais ici donné par Hugo Brady, sorte d’adolescent monté en graine, avec un charme touchant, et beaucoup de goût, sur un tempo très lent, et le chef se calera en souriant sur ses rallentandos.

Un Kuda, kuda crépusculaire

Après une mazurka non moins preste, et la querelle des deux hommes, vient l’autre grand moment effusif de l’opéra, le » Kuda, kuda » de Lenski, qu’annonce un sombre prélude aux trombones, puis la reprise du thème de la lettre par les violoncelles, – et une fois encore la cohésion, la sonorité charnue des cordes graves témoigneront du travail des chefs de pupitre venus d’orchestre prestigieux pour préparer l’orchestre (à la naissance du festival, ils venaient tous du Met).
Cet air, Giorgi Guliashvili le chante en voix de poitrine sans recourir à la voix mixte, nous a-t-il semblé, mais il le fait avec un tel goût, une telle délicatesse, et un registre supérieur tellement aisé, sans jamais rien de forcé (magnifiques contrepoints du basson, de la flûte) que la mélancolie de cet air s’exhale dans une lumière de crépuscule, magnifique.

Hugo Brady (Triquet) et Mira Alkhovik (Tatyana) © Sofia Lambrou

Métamorphosée par son mariage, la réussite sociale, un strict chignon et une robe bleu nuit, la princesse Gremine reverra Onéguine après de longues années, dans cet opéra des amours manquées.

Mais d’abord dire la belle voix d’Ossian Huskinson, qu’on avait apprécié en Simone dans Gianni Schicchi. Il n’a peut-être pas encore la voix profonde du Prince (il n’a que trente ans), mais il en a les graves, même s’il va les chercher précautionneusement. Surtout il en a le style, la ligne, la noblesse et ce sourire plein de bonté qui est le personnage même.

La dernière scène, celle des retrouvailles impossibles sera bouleversante et verra les deux protagonistes principaux montrer leur maturité d’interprètes. Moment où Tchaïkovski récapitule tous les thèmes de l’opéra (cette subtilité de faire chanter à Onéguine la mélodie de la lettre…)

Ossian Huskinson (Grémine) © Sofia Lambrou

C’est surtout Mira Alkhovik qu’on verra se transcender, particulièrement touchante et expressive dans le dernier de ses grands airs, « Onéguine, je vous aimais de tout mon cœur», avec à la fin un magnifique accelerando fermement mené par Stanislav Kochanovsky. Anton Beliaev semblera rester un peu en retrait, soignant son chant même dans ce moment d’ultime débordement qu’est son « Souffrir par vous, voilà mon rêve et mon seul bonheur ! »

Allant au bout d’elle-même dans son dernier aveu, « À quoi bon mentir, je vous aime », on verra Mira Alkhovik hisser son partenaire jusqu’à elle dans leur dernier unisson, les corps s’approchant enfin, un baiser s’esquissant, avant qu’elle ne s’enfuie, le laissant abasourdi.

Mira Alkhovik et Anton Beliaev © Sofia Lambrou

Fin formidable d’un opéra monté, on le rappelle, en une semaine par des chanteurs qui tous se risquent à une prise de rôle.

Le public de Verbier se lèvera comme un seul homme pour une longue standing ovation, sans attendre que s’éteigne la dernière résonance.
Une ovation aux airs de « tout n’est pas perdu »…

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Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Eugène Onéguine
Drame lyrique en trois actes et sept tableaux
Livret de Constantin Shilovsky et le compositeur, d’après le roman d’Alexandre Pouchkine
Première représentation au Petit théâtre du Collège impérial de musique à Moscou, le 29 mars 1879

Détails

Eugène Onéguine
Anton Beliaev
Tatyana
Mira Alkhovik
Lensky
Giorgi Guliashvili
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Lily Mo Browne
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3 août 2025, 14h

 

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