Forum Opéra

CHOSTAKOVITCH, Lady Macbeth de Mtsensk — Zurich

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
10 avril 2013
Teodor Currentzis fait son cirque !

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

Dmitri CHOSTAKOVITCH

Lady Macbeth de Mzensk
Opéra en quatre actes et neuf tableaux
Livret d’Alexander Preis et Dmitri Chostakovitch

Mise en scène
Andreas Homoki
Décors
Hartmut Meyer
Costumes
Mechtild Seipel
Lumières
Franck Evin

Katerina Ismaïlova
Gun-Brit Barkmin
Boris
Kurt Rydl
Zinovy
Benjamin Bernheim
Sergueï
Brandon Jovanovich
Aksinia
Kismara Pessatti
Sonyetka
Julia Riley
Une ouvrière
Lydia Filevich
Le miteux / Le cocher / Premier contremaître
Michael Laurenz
Le dirigeant / Le politicien
Valery Murga
Le Deuxième contremaître / Le Pope
Pavel Daniluk
Le chef de police / Le gardien / Le Sergent
Tomasz Slawinsky
Le valet
Christoph Seidl
Le professeur
Ilker Arcayürek
Deuxième contremaître
Roberto Ortiz
Troisième contremaître
Benjamin Russel
L’ouvrier
Robert Weybora

Chœurs et Orchestre de l’Opernhaus
Chef des chœurs : Ernst Raffelsberger
Direction musicale
Teodor Currentzis

Zürich, Opernhaus, 10 avril 2013

 

On le pressentait (voir notre spot de rentrée), Teodor Currentzis allait dynamiter Lady Macbeth de Mzensk et on n’a effectivement pas été déçu ! Le chef s’empare de cette musique en en magnifiant la noirceur tout en nous prenant à la gorge lors les moments les plus intenses (dans les interludes notamment) au point que l’on s’écrase dans son fauteuil sous les déferlements de cette musique tellurique. Prodigieux. Malgré quelques solos délicats et une timbalière décidément sans grand caractère, l’orchestre se montre admirable, notamment un superbe premier violon.

« Cet opéra est une comédie » nous dit Teodor Currentzis dans le programme, un constat qu’il partage avec le metteur en scène Andreas Homoki qui nous propose un deuxième Nez, mais au cirque : décor (étrange) figurant un huis clos, costumes aux couleurs acidulées, troupe de clowns jouant des cuivres (et participant à certains interludes), beau-père de Katerina en dompteur de fauves, etc. Homoki joue la carte du grotesque, de l’absurde, de la satire mais aussi du sordide avec quelques images particulièrement crues (toutes les scènes de sexe, prévues ou non par le livret). L’œuvre inclut indéniablement ces dimensions, mais ne comporte-t-elle que cela ? Pas vraiment. Ce parti pris, aussi parfaitement assumé et réalisé soit-il, ne fonctionne donc pas tout à fait dans les moments foncièrement tragiques, notamment le dernier tableau où Homoki se retrouve un peu prisonnier de son étrange décor et de son univers foutraque. L’approche n’en reste pas moins très intéressante et permet d’aborder l’œuvre sous un éclairage nouveau.
  
Si cette vision fonctionne bien, c’est aussi grâce à une extraordinaire troupe de chanteurs, extrêmement engagés et dont la plupart d’entre eux réalisent une prise de rôle, ce qui est d’autant plus impressionnant. On reste ainsi coi devant la performance de Gun-Brit Barkmin, époustouflante dans le rôle-titre : beauté et solidité de la voix, énergie phénoménale, aplomb vocal et scénique extraordinaire, ce n’est qu’aux saluts que la chanteuse craque d’épuisement. Mémorable. Mêmes qualités vocales et scéniques chez Brandon Jovanovich qui incarne un exceptionnel Sergueï. La puissance et la parfaite projection de la voix conviennent particulièrement bien à ce personnage séducteur et opportuniste. Kurt Rydl se montre tout à fait ignoble en Boris et impressionne par l’impact d’une voix encore en très bonne forme à près de 40 ans de carrière. Tous les seconds rôles sont admirablement tenus, particulièrement Benjamin Bernheim qui donne un poids réel au personnage couard du mari de Katerina ou encore Pavel Daniluk qui trouve dans l’inénarrable Pope un rôle parfaitement taillé pour sa voix rocailleuse. Les chœurs se montrent de même d’une efficacité redoutable.

Alors, trois ou quatre cœurs ? Malgré les réserves sur la mise en scène, surprenante mais finalement passionnante, les quatre semblent de mise, surtout si l’on considère le niveau musical exceptionnel de la soirée. On se demande, à entendre la mollesse de sa réaction, si le public zurichois en mesure la rare splendeur…

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

4

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Dmitri CHOSTAKOVITCH

Lady Macbeth de Mzensk
Opéra en quatre actes et neuf tableaux
Livret d’Alexander Preis et Dmitri Chostakovitch

Mise en scène
Andreas Homoki
Décors
Hartmut Meyer
Costumes
Mechtild Seipel
Lumières
Franck Evin

Katerina Ismaïlova
Gun-Brit Barkmin
Boris
Kurt Rydl
Zinovy
Benjamin Bernheim
Sergueï
Brandon Jovanovich
Aksinia
Kismara Pessatti
Sonyetka
Julia Riley
Une ouvrière
Lydia Filevich
Le miteux / Le cocher / Premier contremaître
Michael Laurenz
Le dirigeant / Le politicien
Valery Murga
Le Deuxième contremaître / Le Pope
Pavel Daniluk
Le chef de police / Le gardien / Le Sergent
Tomasz Slawinsky
Le valet
Christoph Seidl
Le professeur
Ilker Arcayürek
Deuxième contremaître
Roberto Ortiz
Troisième contremaître
Benjamin Russel
L’ouvrier
Robert Weybora

Chœurs et Orchestre de l’Opernhaus
Chef des chœurs : Ernst Raffelsberger
Direction musicale
Teodor Currentzis

Zürich, Opernhaus, 10 avril 2013

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Le bal de l’Amérique contemporaine
Rafael R. VILLALOBOS, Anna PIROZZI, Francesco MELI
Spectacle