C’est l’existence, dans la campagne verdoyante d’Erl, d’une salle de théâtre ne servant qu’une année tous les six ans pour représenter la Passion, qui a donné à Gustave Kuhn en 1997 l’idée de l’utiliser le reste du temps pour un festival d’art lyrique et de musique. Il ne faut donc pas confondre les deux organismes qui sont totalement séparés, mais que nous présentons néanmoins ensemble ci-dessous, tant ils sont imbriqués : d’une part Le Jeu de la Passion, qui a lieu tous les 6 ans dans le théâtre blanc, et d’autre part le festival tyrolien d’Erl, qui a lieu maintenant tout au long de l’année, en hiver et à Pâques dans le nouveau théâtre, et en été en plus dans le théâtre de la Passion quand celui-ci n’est pas utilisé, 5 ans sur 6. Ainsi, à l’ancienne salle toute blanche visible de fort loin en été, répond la nouvelle salle sombre visible de fort loin sur la neige, confirmant son rôle essentiel d’abriter un festival d’hiver.
Adresse : Tiroler Festspiele Erl info@tiroler-festspiele.at ; billets karten@tiroler-festspiele.at ; téléphone +43 5373 8100020
Passionsspiele Mühlgraben 56, 6343 Erl ; info@passionsspiele.at ; téléphone +43 5373 8139
Institution lyrique hébergée : Tiroler Festspiele Erl [et Passionsspiele Erl]
Sites Web : Tiroler Festspiele Erl : https://www.tiroler-festspiele.at/
Passionsspiele : https://www.passionsspiele.at/
Années de construction : Passionsspielhaus en 1959, Festspielhaus en 2012.
Architectes :
Passionsspielhaus sur les plans de l’architecte Robert Schuler.
Simplifié à l’extrême, l’ensemble a la particularité de ne comporter aucun espace d’accueil, ni hall ni foyer. La salle de 1 500 places et la scène, tout en béton, ne disposent que d’une installation minimaliste : pas de fosse d’orchestre, et un ensemble de projecteurs réduit au strict nécessaire. Ce grand édifice blanc était à l’origine exclusivement destiné à accueillir les Jeux de la Passion qui ont lieu tous les six ans en été. À ce jour, le bâtiment n’est pas chauffé et ne peut donc être utilisé qu’en été. Surface de la scène : 450 m².
Festspielhaus par le cabinet d’architectes viennois Delugan Meissl Associated Architects
capacité de (seulement) 732 sièges, mais sa fosse d’orchestre était, lors de son inauguration, la plus grande du monde pour un théâtre non de plein air (160 mètres carrés). Les gradins en pente raide offrent une excellente visibilité depuis chaque place. Surface de la scène : 450 m².
Styles architecturaux : années 1950 pour la salle historique, contemporain pour le Festspielhaus.
Capacité :
Passionsspielhaus : 1 500 places
Festspielhaus : seulement 732 sièges.
Répertoire de prédilection : Jusqu’à présent, Wagner, Rossini et Verdi. Depuis quelques années, le répertoire s’est très largement ouvert (voir ci-dessous le paragraphe « Créations marquantes ».
Activités pédagogiques et culturelles : Les enfants des écoles de la région sont régulièrement invités à participer aux activités et à assister à des représentations qui leur sont réservées. L’association des amis du Festival tyrolien d’Erl compte aujourd’hui environ 400 membres actifs en Autriche et à l’étranger. Elle soutient financièrement certains projets du festival qui auraient du mal à voir le jour sans ces subventions. Une attention particulière est accordée aux activités qui s’adressent aux jeunes, comme le Junge Festspielhaus, le programme de médiation musicale du festival.
Association des amis du Festival tyrolien d’Erl, ZVR 4940 23058, Mühlgraben 56a 6343 Erl
+43 (0) 664 825 8169 (du lundi au vendredi, de 8 h à 14 h).
office@freunde-tiroler-festspiele.at www.freunde-tiroler-festspiele.at
Histoire :
Une très vieille tradition de représentations de La Passion, remontant à 1613, et qui se donnaient en plein air, a ensuite entraîné la construction de théâtres en bois dès le début du XIXe siècle. Celui construit en 1912 ayant été incendié en 1933, il fallut attendre 1959 pour voir utilisé le bâtiment de l’architecte Robert Schuler, toujours en fonction aujourd’hui.
C’est en 1997 que le chef d’orchestre Gustav Kuhn fonde le festival et l’organise avec succès pour la première fois à l’été 1998. Outre de nombreux concerts, le programme comprenait alors « L’Or du Rhin » de Richard Wagner. Encouragé par ce premier succès, il enchaîne avec les autres volets du Ring jusqu’en 2001, avant de présenter pour la première fois la tétralogie complète en 2003. En 2005, il fait sensation à l’échelle internationale avec la représentation du « Ring 24 heures ». Jusqu’en 2012, il a mis en scène les 10 grands drames musicaux de Wagner à Erl, tout en présentant d’autres œuvres telles que Elektra, Fidelio, La Flûte enchantée, etc. Avec l’orchestre du Festival du Tyrol, qu’il a fondé en 1999, il a interprété au fil des ans toutes les symphonies d’Anton Bruckner et de Ludwig van Beethoven.
En décembre 2012, le Festspielhaus Erl, deuxième salle du festival, a été inauguré, et une saison d’hiver instaurée. Kuhn a dirigé le festival jusqu’à l’été 2018, date à laquelle, suite à divers graves problèmes, il a dû démissionner.
Avec la refonte de la saison 2018/2019, Andreas Leisner a pris la direction artistique par intérim, puis Bernd Loebe (directeur général de l’opéra de Francfort) s’est vu confier la direction du Festival du Tyrol de 2019 à 2024. On a pu apprécier pendant sa direction les mises en scène novatrice d’œuvres peu souvent représentées, qui ont culminé avec la Tétralogie mise en scène par Brigitte Fassbaender.
Le 1er septembre 2024, Jonas Kaufmann a pris ses fonctions de directeur artistique du Festival du Tyrol, accompagné d’une équipe formée du chef d’orchestre Asher Fisch et du conseiller artistique et directeur de casting Ilias Tzempetonidis. Alors que par le passé, chaque saison (fête de la moisson, hiver, Pâques et été) était présentée isolément, l’ensemble sera maintenant unifié sur l’année, de septembre à août, permettant ainsi au public de planifier sur le long terme sa venue. L’accent a par ailleurs été mis sur une interface entre musique folklorique et musique classique avec l’« Ausklang » en octobre.
Premier opéra représenté : L’Or du Rhin (Das Rheingold), en 1998.
Créations marquantes : De nombreux Ring y ont été donnés depuis 2003, les derniers de l’ère Kuhn en 2016, 2017, et plus récemment 2021 à 2023 : le Ring de Brigitte Fassbaender sur 3 ans, avec une reprise groupée en 2024.
On note par ailleurs outre l’ensemble du répertoire wagnérien ; Guillaume Tell, Semiramide, Ermione, Bianca et Falliero de Rossini ; le Requiem et Aida de Verdi ; Königskinder de Humperdinck ; Le Roi Arthus de Chausson, Mazeppa de Tchaïkovski, La Voix humaine de Poulenc et Le Château de Barbe-Bleue de Bartók.
Meilleures places : Dans l’un comme l’autre des deux théâtres, les places du centre vers le 8e rang paraissent le meilleur compromis. Mais il faut convenir qu’en dehors des questions d’éloignement, toutes les places sont de face et l’on voit parfaitement de partout.
Acoustique : Excellente dans les deux théâtres aux dires des meilleurs spécialistes. Dans le Festspielhaus, des murs indépendants en bois d’acacia canadien permettent à l’architecture de résonner.
Tarifs 2025-26 : Opéra : de 30 à 150 € ; opéra en concert : de 40 à 130 € ; concerts : 30 €. Abonnements. Remises importantes pour les jeunes.
Tenue : Les premières sont plutôt très habillées. Les représentations suivantes sont mêlées, de la veste habillée au jean et à la culotte de peau bavaroise, de la robe longue à la jupette.
Vestiaire : Dépend de la salle ; pas de vestiaire dans la salle historique Passionsspiele ; vestiaire normal dans la nouvelle salle.
Toilettes : Nous sommes dans un pays de buveurs de bière, donc toilettes largement dimensionnées n’entraînant pas de files d’attentes.
À l’entracte : Bars normalement accessibles. Ne pas prévoir pouvoir y manger, sauf pour la Passion.
Le bémol : Le confort relatif de la salle historique, avec une barre de bois en guise de dossier : les personnes fragiles devront prévoir des coussins (comme dans beaucoup de festivals…). Jusqu’à présent, un solide travail de troupe. Mais l’avenir présage des productions souvent venues d’ailleurs.
Le dièse : La nouvelle salle est décorée de quelques œuvres d’art contemporain de qualité : Parzival par Giselbert Hoke (1991), Neues Weltbild – New World View, par Alois Köchl (2007), et Kruzifix par Walter Nagl (1966-1968).
Accessibilité : Peut poser des problèmes pour les personnes ayant des difficultés à se déplacer. Mais comme dans tout théâtre, en prévenant très à l’avance, des places pour fauteuils roulants peuvent être prévues. Pour la salle historique, des rampes extérieures permettent de contourner les escaliers. Pour la nouvelle salle, un ascenseur permet de gagner, depuis la rue, le hall d’accueil, de plain-pied avec la partie basse de la salle. Un autre ascenseur permet de gagner les derniers rangs tout en haut. Mais entre les deux, pas de solution autre que les escaliers très en pente qui longent les murs de la salle, où malgré les rampes, les chutes de personnes âgées peuvent se produire.
Accès : https://www.tiroler-festspiele.at/service
En voiture. Au risque de décevoir les écologistes anti-voitures, c’est le mode de transport idéal privilégié à juste raison par l’immense majorité des festivaliers. Pendant les premières années, les parkings étaient organisés dans les prés. Mais au bout d’une dizaine d’années, il a fallu prévoir plus grand et plus pérenne. Un parking très discret, sur plusieurs étages, a été construit à 400 mètres des théâtres, pouvant accueillir (gratuitement) quelques centaines de véhicules. Une navette assure le déplacement entre les théâtres et les parkings pour ceux qui ne pourraient marcher jusque-là. Quelques places de parking pour handicapés sont disponibles à quelques dizaines de mètres du nouveau théâtre.
En transports en commun. Une navette est prévue aller-retour pour Kufstein, et une autre pour Oberaudorf. À lire le compte rendu de Jean-Michel Pennetier, il semblerait que le voyage à Erl par train puisse être qualifié de Charybde en Scylla, et qu’il faille donc le déconseiller. Pour ceux qui se trouveraient à Munich ou dans d’autres grandes villes, ne pas hésiter à vérifier auprès des agences de tourisme les possibles déplacements par autocars dédiés.
Boutique : CD, vidéos, cartes postales et parapluies, ainsi que souvenirs divers, tout est prévu pour le festivalier.
Où dîner à proximité : Selon les années et les prestataires de services, boissons et sandwiches sont proposés avant le spectacle et à l’entracte. Les spectacles se terminant assez tard, il est illusoire d’espérer trouver un restaurant encore ouvert. Mais lorsqu’un concert se termine vers 21 h, notre meilleure adresse est l’hôtel restaurant Bernhard’s, à 5 km du côté allemand : Oberaudorf, Marienplatz 2. Téléphone : 0049 8033 30570. www.bernhards.biz
Où dormir à proximité : Selon le système autrichien (et allemand de l’autre côté de la rivière Ill), habiter une chambre chez l’habitant est l’idéal, car on dénombre peu d’hôtels proches. Il faut aussi prévoir de réserver près d’un an à l’avance, car l’offre reste limitée et ne peut répondre à la soudaine affluence générée par les périodes d’activité du festival.
© Photos Tiroler Festspiele Erl, Passionsspiele et Jean-Marcel Humbert