Alors que l’étau se resserre autour des artistes russes sommés par bon nombre d’institutions musicales de désavouer l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour ne pas voir leurs contrats dénoncés, les déclarations et actes de résistance, individuels ou collectifs, se multiplient, plus particulièrement du côté de l’ex-bloc soviétique (cf. la déclaration conjointe des opéras de Lituanie et d’Estonie). Ainsi le ténor polonais Piotr Beczala et la mezzo-soprano lettone Elina Garanča ont annoncé annuler leurs prochains concerts en Russie. La soprano roumaine Angela Gheorghiu a exprimé sa solidarité avec le peuple ukrainien et s’est dite fière de l’aide apportée par son pays. La mezzo-soprano géorgienne Anita Raschvilishvili continuera de chanter la musique russe qu’elle considère comme une des meilleures de la planète, partout dans le monde sauf en Russie. De Milan où elle triomphe dans Thaïs, la soprano lettone Marina Rebeka a confié prier Dieu pour que cesse « cette guerre inutile et arrogante ». Bien qu’originaire d’Omsk, le chef d’orchestre Kirill Petrenko a condamné « l’attaque insidieuse de Poutine contre l’Ukraine » qu’il compare à « un couteau dans le dos de tout le monde pacifique ». Etc.
A New York, avant la première de Don Carlos, hier lundi 28 février, le chœur et l’orchestre du Metropolitan Opera ont entonné l’hymne ukrainien devant une salle debout, en hommage au courage du peuple ukrainien et aux victimes innocentes de la guerre.