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Isabelle Druet fait chanter la terre à Clermont-Ferrand

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Brève
9 octobre 2013
Isabelle Druet fait chanter la terre à Clermont-Ferrand

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Le Chant de la Terre ou la volonté revendiquée de clarté, loin d’une hyper dramatisation vocale et orchestrale noyant les subtilités chromatiques, gommant les fameux ralentendos ou squeezant l’assise des pédales de basses : on était aux antipodes de la surcharge post romantique vendredi 4 octobre dernier à la Maison de la Culture de Clermont-Ferrand. A l’écoute d’un duo de solistes au diapason – Isabelle Druet et Donald Litaker – Roberto Forés Veses a su conduire l’Orchestre d’Auvergne sur des chemins plus subtils qui appartiennent aussi à l’émotion mahlérienne. Contre toute attente, le chef ibérique qui nous avait habitués à un style plus fusionnel, joue ici sur la lumière et les chatoiements de la partition sans pour autant occulter la densité de la matière harmonique. Sa battue se fait leste, presque nerveuse sans perdre d’ampleur. Donald Litaker, au timbre corsé et riche de résonnances sensuelles, joue autant sur la révolte et la véhémence que sur la déploration et l’intériorité dans la « Chanson à boire ». La prouesse est aussi qu’il y parvient dans un Allemand irréprochable. Ses aigus possèdent suffisamment de soutien pour inspirer « L’homme ivre au printemps » tout en le colorant d’une fluide mélancolie. Le ténor, habitué du rôle, ne pouvait pas davantage décevoir dans « De la jeunesse » jouant sur la transparence des détails et la sublimation des nuances. La surprise vient de la mezzo Isabelle Druet, au chant d’une grande objectivité, que l’on n’attendait pas en lieu et place d’une alto requise originellement. Elle développe des graves chaleureux, exemplairement caractérisés dans « De la beauté », empreint d’une suave tendresse. Elle compense avantageusement une absence de profondeur dramatique par l’élégance du timbre et la probité de l’engagement. Son « Solitaire en automne » n’a pas à rougir comparativement à d’illustres références. Elle ne cède en rien à la transparence des détails, pas plus qu’à l’exacerbation des contrastes dans « L’Adieu ». Elle s’y révèle poignante suggérant l’écroulement d’un monde sur le mode d’une déploration contenue et pudique, ce qui ne contredit en rien le tragique crépusculaire de ce bouleversant testament mahlérien. [Roland Duclos]

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