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Palazzetto Bru Zane 2025-26 : le plein de raretés

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Brève
6 juin 2025

Infos sur l’œuvre

Détails

La nouvelle saison du Centre de musique romantique française sera axée sur deux grandes thématiques. Le premier cycle présenté est intitulé « Folies parisiennes ». Ce cycle s’intéresse au répertoire léger, notamment à partir de la création de l’opérette au milieu du XIX siècle, en lien avec le succès de l’opéra bouffe sous le Second Empire et au début de la Troisième République. La saison s’ouvrira avec Le Petit Faust d’Hervé, né le 30 juin 1825 et dont on fête donc le bicentenaire cette année. Cette parodie avait été créée en 1869 à l’occasion de l’entrée de Faust au répertoire de l’Opéra. Ce Petit Faust sera d’abord  donné à l’Opéra de Tours, puis présenté à Reims et à l’Athénée en décembre prochain, en version allégée dans ce dernier théâtre. La mise en scène en a été confiée à Sol Espeche et s’inscrit dans une démarche de relecture contemporaine : l’œuvre est abordée comme un soap opera, la fiction se déroulant sur un bateau avec marins et romances, évoquant les telenovelas franco-argentines. Le PBZ proposera à cette occasion la première édition moderne de la partition complète de l’ouvrage, sans coupure musicale, avec une orchestration complète (sauf pour la reprise à l’Athénée) et dans sa forme la plus aboutie. Parallèlement, le PBZ coproduira le rare Robinson Crusoé de Jacques Offenbach (la dernière production parisienne professionnelle remonte à décembre 1986 à Favart). L’ouvrage sera donné au Théâtre des Champs-Élysées en décembre sous la direction de Mark Mikowski à la tête de ses Musiciens du Louvre. Le répertoire léger ne se limite toutefois pas à la comédie comme l’avait démontré la production du Voyage dans la Lune, féérie d’Offenbach donnée il y a 2-3 ans dans plusieurs théâtres. Dans le même esprit, le PBZ coproduit avec l’Opéra de Saint-Étienne la recréation de La Belle au bois dormant de Charles Silver, dont l’enregistrement studio paraitra à l’occasion des représentations stéphanoises. Julien Dran incarnera le prince charmant. Saint-Étienne proposera également une nouvelle production de La Périchole avec Marie-Andrée Bouchard-Lesieur dans le rôle-titre. La production de La Vie Parisienne créée à Rouen, puis reprise à Tours et au Théâtre des Champs-Élysées sera donnée à Versailles. Les productions de L’Arlésienne et du Docteur Miracle, étrennées au Châtelet, partiront en tournée jusqu’en 2026. On saluera le succès de cette politique de coproduction : créée à Rouen et reprise à Versailles, la mise en scène « historique » de Carmen sera ainsi donnée à Dallas (et avec les dialogues parlés au lieu des récitatifs !) après avoir transité par Hanoï et Hong Kong, et en pleine guerre de tarifs douaniers ! Marina Viotti chantera le rôle-titre. Le PBZ lancera également une tournée à petit budget intitulée Mise en goguette : Marc Mauillon, accompagné à la guitare romantique historique par Pascal Sanchez, interprètera une vingtaine de chansons bachiques et grivoises composées entre la fin du XVIIIe et le début du XXe siècle, illustrant ainsi une certaine tradition de la chanson et du café-concert, aujourd’hui largement oubliée.

Un second cycle sera consacré à la compositrice Louise Farrenc et au romantisme français, décomposé en deux temps forts : le premier se concentre sur la deuxième partie du XIXe siècle ; le second cycle, prévu au printemps, portera sur les années 1810-1840, cœur du romantisme musical français. Louise Farrenc, compositrice, pianiste virtuose, professeur au Conservatoire et éditrice, née sous Napoléon en 1804, et ayant atteint sa maturité artistique autour de 1830-1840, y sera mise à l’honneur. La compositrice fut l’une des premières femmes à voir ses symphonies données publiquement, notamment par la Société des Concerts du Conservatoire. La programmation sera étendue sur plusieurs pays : Canada, Allemagne, Italie et France et comprendra des symphonies, ouvertures, de la musique de chambre, des œuvres pour deux pianos, dont des variations sur I Capuleti e i Montecchi de Bellini ou des pièces pour violon. Farrenc a également composé des variations sur Zampa de Ferdinand Hérold, ouvrage qui ne dispose d’aucun enregistrement officiel. Comme on le devine, ce sera chose faite grâce au PBZ et au travers de son partenariat avec la radio bavaroise : Cyrille Dubois, Julien Dran, Pierre Derhet et François Rougier défendront les quatre rôles de ténor (!) aux côtés d’Hélène Carpentier, Héloïse Mas et Lukas May. L’orchestre sera placé sous la direction d’Erik Nielsen. Le concert se tiendra au Prinzregententheater de Munich le 30 novembre. Le PBZ coproduira également avec l’Opéra-comique Lucie de Lammermoor, jouée sur instruments historiques sous la direction de Speranza Scappucci. Rappelons aux indécis qui hésiteraient devant ce qu’ils pensent être une simple traduction inférieure à la version italienne que l’ouvrage n’est pas une adaptation de l’original mais une œuvre au climat différent en raison de ses nombreux remaniements. Sabine Devieilhe interprètera Lucie, Étienne Dupuis sera son frère Henri, Léo Vermot-Desroches chantera Edgard aux côtés d’Edwin Crossley-Mercer (Raymond), Sahy Ratia (Arthur), Yoann Le Lan (Gilbert, personnage maléfique qui n’existe pas tel quel dans la version italienne). La production de La Damnation de Faust (avec Benjamin Bernheim) qui sera donnée au Théâtre des Champs-Élysées fera également appel aux instruments historiques avec l’orchestre Les Siècles. La formation profitera de ce temps fort pour tourner à la même époque avec la Symphonie fantastique et un concerto de Beethoven s’appuyant sur la partition de violon annotée par Pierre Baillot, lequel aurait dû créer l’ouvrage à la Société des Concerts du Conservatoire s’il n’était pas tombé malade. Créée à Aix pour le festival, Louise sera reprise à Lyon. La Montagne Noire d’Augusta Holmès, récemment recréé à Dortmund, sera enregistrée préalablement aux représentations à l’Auditorium de Bordeaux : la mise en scène sera signée par Dominique Pitoiset mais reprendra une partie des costumes typés de la production de Dortmund (la montagne noire en question est le Montenegro). Aude Extrémo reprendra l’éprouvant rôle-titre et sera notamment accompagnée de Julien Henric, l’orchestre étant placé sous la baguette de Pierre Dumoussaud. Il s’agit d’un des rares opéras composés par une femme et créés à l’Opéra de Paris. La première recréation scénique de Mazeppa de Clémence de Grandval (ouvrage déjà enregistré en concert à Munich) aura lieu à Dortmund. Le 11 février 2026, une version concert particulièrement originale de la Médée de Cherubini sera donnée au Théâtre des Champs-Élysées, avec la participation de Marina Rebeka. On sait l’ouvrage difficile à donner dans sa forme originale française en raison des alexandrins du texte parlé. La version allemande comporte pour sa part des récitatifs composés par Franz Lachner en 1855 pour la création à l’Opéra de Francfort. Cette version a ensuite été traduite en italien par Carlo Zangarini et créée à la Scala de Milan en 1909 : cette version est devenue un standard international classique (Maria Callas s’y est notamment illustrée). L’ouvrage original avait été créé au Théâtre Feydeau en 1797 : toutefois, à partir de 1801, Cherubini retravaille la partition avec l’intention de la proposer à l’Opéra, en incluant ballets, récitatifs en place des dialogues, et une nouvelle réorchestration. Mais ce projet n’aboutit pas. En 1833, Cherubini tentera encore de faire jouer cette version, sans succès. La version proposée au Théâtre des Champs-Élysées tentera de donner vie à cette révision, en incluant les récitatifs composés par Alan Curtis (version créée à Ulm en 2015) et une nouvelle orchestration comprenant 2 trompettes, 3 trombones et 4 cors des passages comprenant originellement 1 trombone et 4 cors. Parmi les autres projets, on citera Jean de Nivelle de Léo Delibes, des mélodies de Massenet avec Marie-Andrée Bouchard-Lesieur et Pierre Dumoussaud, dont certaines n’avaient jamais été enregistrées dans leur version orchestrale et bien d’autres raretés.

Le PBZ organisera parallèlement un grand nombre d’événements au Canada et également dans le cadre de sa saison vénitienne (rappelons que la fondation est installée dans la Sérénissime), ainsi que des activités éducatives, dont on trouvera le détail sur le site de l’institution.

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