Robertissimo, une vie en 35 plages

Luciano avait son Pavarotissimo, sorti à la fin des années 1980. Alagna a désormais son « Robertissimo », ou comment résumer une vie en 35 plages et deux CD, après des best-of déjà sortis chez Emi et Deutsche Grammophon, ses deux maisons de disques successives. Seul le CD n°2 est consacré à l’opéra, sans inédit, de Donizetti à Puccini en passant par Verdi (Aida, Rigoletto et Trovatore) et des airs français (Massenet, Bizet, Lalo, Berlioz…). Faut-il y voir un signe de l’ordre de priorité dans les préoccupations actuelles d’Alagna ? Force est en tout cas de constater que le premier CD propose 16 titres qui promènent l’auditeur dans un cross-over très international, pioché dans les albums Luis Mariano, Sicilien et Pasión. Trois inédits familiaux attirent l’attention : l’adaptation de la valse n°2 de Chostakovitch ouvre le programme, sur des paroles de… Roberto Alagna ; la seconde plage diffuse une musique de… Frédérico Alagna et le troisième inédit, « Amour et printemps » vient de la plume de… David Alagna. Dans le mélange des genres, ce double CD est emblématique. Après tout, il reflète aussi la réalité très diversifiée de la vie d’artiste de Roberto Alagna. Et, à défaut d’aimer – car, décidément, on n’a pas envie de le voir en André Rieu du lyrique -, on peut lui faire crédit d’être sincère dans sa démarche. [Hélène Mante]