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Jean-Pierre Rousseau : « Je n’ai aucun regret sauf celui de n’avoir pu étancher une soif inextinguible de répertoires méconnus »

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Interview
25 juillet 2022
Jean-Pierre Rousseau : « Je n’ai aucun regret sauf celui de n’avoir pu étancher une soif inextinguible de répertoires méconnus »

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Avant de clore l’édition 2022 du Festival Radio France Occitanie Montpellier et d’en passer les clés à son successeur Michel Orier*, Jean-Pierre Rousseau partage bilan et perspectives d’une des manifestations phares de l’été lyrique.  


Après 8 années passées à la tête du Festival Radio France Occitanie Montpellier, quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier?

Difficile de dire parmi ses enfants celui que l’on préfère ! Quelques dates peut-être : la relance opérée en 2015 pour les 30 ans du festival, un Fantasio chanté par Marianne Crebassa, ou La Jacquerie de Lalo ; en 2016, les Goldberg de Beatrice Rana ou Iris de Mascagni avec Sonya Yoncheva ; en 2017, la cantate Octobre de Prokofiev avec le vétéran Fedosseiev et à nouveau avec Yoncheva Siberia de Giordano ; en 2018, l’intégrale des 555 sonates de Scarlatti ; en 2019, Kremer, Neeme et Krystian Järvi et Fervaal avec Michael Spyres ; en 2020 et 2021, des concerts malgré la pandémie et 2022 la révélation Jodie Devos dans Hamlet version ténor ou l’Eurovision des jeunes musiciens.

Avez-vous des regrets ?

Aucun regret sauf celui de n’avoir pu étancher une soif inextinguible de répertoires méconnus, comme cette année sur une thématique « So British » de n’avoir fait qu’entrevoir la richesse du répertoire choral, lyrique et symphonique britannique. Peut-être aussi l’idée d’avoir un orchestre du festival composé des meilleurs jeunes éléments de la région. 


Après une Sea Symphony perturbée (malaise de Jodie Devos sur scène pendant le 1er mouvement) avec de gauche à droite, Sibyle Veil, Jean-Pierre Rousseau, Jodie Devos, Gerald Finley, Cristian Macelaru © DR

Quels conseils donneriez-vous à votre successeur ? 

Je me suis toujours gardé de porter une appréciation sur ceux qui m’ont succédé dans mes différents postes, encore moins de leur donner des conseils – sauf s’ils me les demandent ! En l’occurrence, Michel Orier m’avait déjà succédé à la direction de la musique de Radio France, il me succède à nouveau à la direction du Festival. Je précise, pour éviter les mésinterprétations, que cette transition a été préparée et annoncée en plein accord entre nous… et de mon plein gré ! 

Le Festival annonce vouloir se recentrer sur la ville de Montpellier. Comment interprétez-vous cette volonté ?

C’est en réalité un retour à la source : le Festival a été fondé en 1985 par la volonté de deux hommes : Georges Frêche maire de Montpellier et Jean-Noël Jeanneney, alors PDG de Radio France. Il s’est ensuite étendu en Languedoc-Roussillon, puis dans la grande région Occitanie à partir de 2017, mais le cœur battant du Festival est toujours resté à Montpellier. Ce qui est neuf dans le projet annoncé pour 2023-2025, c’est un réinvestissement massif des forces de Radio France, après plusieurs périodes d’hésitation des PDG successifs de la Maison ronde quant à l’opportunité de demeurer au sein du Festival.

Ce recentrage n’est-il pas antinomique avec le souhait formulé de renouveler et rajeunir le public ? 

Non, je sens au contraire la volonté des « piliers » du Festival, la Ville et la Métropole de Montpellier, la région Occitanie et bien entendu Radio France d’amplifier un mouvement déjà amorcé notamment depuis la sortie de la pandémie. La gratuité pour les moins de 30 ans que j’ai décidée cet été pour les soirées du Festival – celles qui pouvaient peut-être éloigner ou rebuter les plus jeunes – s’est révélée un fantastique accélérateur : plus de 15% du public avait moins de 30 ans!

Nonobstant des problèmes de santé qui vous ont contraint à renoncer à votre mandat de directeur, quels sont vos projets ?

Il est vrai qu’après l’accident cardiaque que j’ai subi à la fin de l’année dernière, les médecins m’avaient imposé d’arrêter.. en me laissant achever le festival 2022 ! Il faut dire que, depuis très jeune, j’ai toujours eu des postes à responsabilité, que j’ai sans doute « pris trop à cœur » comme me le disait le cardiologue qui m’a opéré ! Le 1er août s’ouvre pour moi une période de grande liberté, sans contrainte. Un cher ami organiste me disait l’autre soir à Montpellier : « je ne te vois pas t’arrêter ». Je n’arrête donc pas, et comme par exemple Forum Opéra a eu la bonté, ou l’inconscience, de me confier quelques chroniques, je vais être plus libre pour m’y consacrer davantage. J’aimerais « confesser » – sous forme de podcasts – les chefs d’orchestre que je connais bien, et peut-être aider le lecteur/auditeur à mieux comprendre le dessous des cartes (et des quartes), la fabrique de la musique. 

* Voir brève du 23 juillet dernier

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