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Questionnaire de Proust : Eleonora Buratto « Ma première grande émotion fut pour La chambre nuptiale d’Andrea Mantegna à Mantoue »

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Interview
9 novembre 2022

Infos sur l’œuvre

Détails

Prima donna par excellence, Eleonora Buratto s’illustre en 2022 grâce à un record (non répertorié) de quatre prises de rôle : Madama Butterfly au Met, Desdemona dans Otello de Rossini au Rossini Opera Festival de Pesaro, Anna Bolena au Palau de Les Arts de Valence et Elisabetta dans Don Carlo, toujours au Met.


Mon meilleur souvenir dans une salle d’opéra ? 
C’est un souvenir récent : mes débuts dans le rôle de Madama Butterfly au Metropolitan de New York. C’est un rôle que j’attendais avec impatience et dont je rêvais depuis longtemps, et il est arrivé au bon moment et au bon endroit.

Mon pire souvenir sur scène ? 
La mort soudaine et abrupte de ma mère en 2019 alors que je participais aux répétitions d’Idomeneo au Teatro Real de Madrid.  

Le livre et le film qui ont changé ma vie ? 
J’ai trouvé « The Kite Runner » (Les Cerfs-volants de Kaboul) de Khaled Hosseini très émouvant. Je ne vais pas souvent au cinéma (malheureusement) mais j’aime regarder en streaming des films recommandés par des amis cinéphiles. J’aime les films qui dépeignent les bonnes et mauvaises habitudes de la société italienne, alors La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino me vient à l’esprit.

Le chanteur du passé avec lequel j’aurais aimé me produire.
Piero Cappuccilli.

Mon plus grand moment de grâce face à une œuvre d’art. 
J’adore l’art et je suis toujours ravie de visiter des musées. J’aime particulièrement les expressionnistes, le futurisme et la Renaissance. Ma première grande émotion m’a laissée sans voix. J’étais très jeune et je me souviens avoir levé les yeux pour admirer « La chambre nuptiale » d’Andrea Mantegna au Palazzo Ducale dans ma ville natale, Mantoue.


Fiordiligi – Teatro Regio Torino © Silvia Lelli (2021)

La ville où je me sens chez moi ? 
Je trouve paix et harmonie partout où je me produis. Je me suis aperçue que je suis encore plus heureuse dans les théâtres où je me sens « chez moi ». C’est particulièrement le cas à Madrid et à New York.

La ville qui m’angoisse ? 
Nulle part.

Ce qui, dans mon pays, me rend le plus fier ? 
C’est une question complexe pour les italiens ! La beauté de mon pays me touche : son climat et ses paysages, sa culture, son histoire, son opéra (bien sûr) et son excellente cuisine. Oui, je suis fière d’être italienne.

Le metteur en scène dont je me sens le plus proche ? 
Rosetta Cucchi.

Mon pire souvenir avec un chef ? 
C’était en 2009. J’étais au début de ma carrière et après un concert, j’ai tendu la main au chef d’orchestre qui, au lieu de la saisir, est allé droit dans sa loge sans même m’adresser un regard. Je ne me souviens même pas de son nom.

Le chef ou la cheffe qui m’a le plus appris ? 
Le chef d’orchestre qui m’a le plus souvent engagée et m’a aidé à me développer en tant qu’artiste est, sans aucun doute, Riccardo Muti.

À part chanter, ce que j’ai dû faire de plus compliqué sur scène ? 
J’aime m’amuser et j’ai adoré jouer avec un rouleau à pâtisserie en faisant des culbutes au Metropolitan Opera dans la mise en scène de Don Pasquale par Otto Schenk. 

Si je pouvais apprendre un instrument du jour au lendemain, lequel serait-il ? 
Le trombone ! C’est mon instrument préféré. Et ensuite, le basson.

Le chanteur du passé dont l’écoute m’a le plus appris ? 
Il n’y en a pas qu’un, bien sûr. S’il est question d’inspiration directe, alors je citerais Freni, Caballé et Tebaldi.

Le chanteur du présent que je trouve d’une générosité rare ?
Ermonela Jaho.

Si j’étais un personnage de Disney ? 
Mulan, une jeune fille pleine de courage, qui défie les lois de son pays en se déguisant en homme pour empêcher son père de partir à la guerre. Elle est extrêmement proche de sa famille, indépendante, déterminée et modeste.

Mon plus grand moment d’embarras ? 
Un jour je n’ai pas reconnu un collègue avec lequel j’avais précédemment travaillé. C’était affreux.


Desdemona ROF © Amati Bacciardi (2022)

Une cause qui me tient à coeur ?
Les enfants papillons et leurs familles qui ont tant besoin de soutien. Je défends l’association Debra Südtirol – Alto Adige depuis de nombreuses années et, en décembre prochain, mon premier grand événement en leur nom, le Gala Papillon, aura lieu dans un important théâtre italien. C’est une information exclusive pour les lecteurs de Forumopera !

Le compositeur auquel j’ai envie de dire « mon cher, ta musique n’est pas pour moi » ? 
John Cage, mais ne me tirez pas dessus.

Ma personnalité historique préférée. 
Isabella d’Este.

Si l’étais un Lied ou une Mélodie. 
Adelaïde de Beethoven et, de temps en temps, Anche fragile d’Elisa.

Mon pire souvenir historique des 40 dernières années. 
J’étais enfant, mais je me souviens de deux événements dramatiques : la catastrophe de Tchernobyl et la guerre en Irak.

Le rôle que je ne chanterai plus jamais. 
Ersilia dans Romolo ed Ersilia de Hasse.

Ma devise
Celui qui dort n’attrape pas de poisson.

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