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Juan Diego Flórez en récital – Baden-Baden

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Spectacle
3 janvier 2024
Happy Latin Lover New Year

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

Vincenzo Bellini (1801-1835)

I Capuleti e i Montecchi
Ouverture

« O di Capellio… È serbata… L’amo tanto e m’è si cara »
Récitatif et cavatine de Tebaldo, Acte I

« Oh ! quante volte »
Romance de Giulietta, Acte I

Charles Gounod (1818-1893)

Roméo et Juliette
Entr’acte, acte II

« Ah ! Lève-toi, soleil ! »
Cavatine de Roméo, acte II

« Ah ! Je veux vivre dans le rêve »
Ariette de Juliette, acte II

« Va ! Je t’ai pardonné… Nuit d’hyménée »
Duo de Roméo et Juliette, acte IV

Pause

Jacques Offenbach (1819-1880)

« Au mont Ida, trois déesses »
Couplet de Paris, La Belle Hélène

Emmerich Kálmán (1882-1953)

Ouverture, Gräfin Mariza

Franz Lehár (1870-1948)

« Dein ist mein ganzes Herz »
Air du Prince Sou-Chong, Das Land des Lächelns

« Freunde, das Leben ist lebenswert »
Air d’Octavio, Giuditta

Ermanno Wolf-Ferrari (1876-1948)

Ouverture
Il Segreto di Susanna

Giacomo Puccini (1858-1924)

La Bohème

« Che gelida manina »
Air de Rodolfo, acte I

« O soave fanciulla »
Duo de Rodolfo et Mimì, acte I

 

Rappels

 

Tomás Méndez (1927-1995)

Cucurrucucu Paloma

Anonyme

Auld lang Syne

Joseito Fernández (1908-1979)

Guantanamera

Giaccomo Puccini (1858-1924)

« O mio babbino caro », Gianni Schicchi

Giuseppe Verdi (1813-1901)

« La donna é mobile », Rigoletto

Manuel Penella (1880-1939)

« Me llamba Rafaelilo?… Torero quiero ser », de la Zarzuela El Gato Montés

 

Juan Diego Flórez, ténor

Marina Monzó, soprano

Philharmonie Baden-Baden

Guillermo García-Calvo, direction musicale

 

Baden-Baden, Festspielhaus, dimanche 31 décembre 2023, 16h

Dix ans qu’on ne l’avait pas entendu au Festspielhaus de Baden-Baden ! Eh oui, de toutes les stars qui viennent régulièrement se produire dans la ville thermale badoise, Juan Diego Flórez est l’une de celles qui s’est éclipsée le plus longtemps, sauf erreur de notre part, sa dernière venue datant de novembre 2013. Il faut croire qu’il a manqué aux mélomanes de la région car, à quelques heures du réveillon, le concert de la Saint-Sylvestre s’est joué à guichets fermés pour une immense salle de 2500 places, tout de même.

Une longue salve d’applaudissements a salué l’arrivée du ténor péruvien, aussi mince et séduisant que lors de la décennie précédente à quelques fils d’argent dans la chevelure près. La salle retient son souffle, déjà totalement conquise. Et les applaudissements s’éternisent dès la fin du premier air, la cavatine de Tebaldo des Capuleti e i Montecchi, fort joliment susurrée puis brillamment envoyée. Le charme du latin lover a irrémédiablement opéré. La maturité de l’artiste lui permet de se jouer de toutes les difficultés, dont le divo semble se soucier comme de sa première sérénade, tout occupé à restituer avec art les plus infimes subtilités de la partition. La ligne mélodique bellinienne, si sensuelle et voluptueuse, est servie à merveille. La magie se poursuit avec la cavatine du Roméo de Gounod : « Ah ! Lève-toi, soleil ! » est rayonnante et lumineuse au point de rendre jaloux le grand lustre de la salle, le tout dans un français éblouissant de clarté, avec une facilité apparente qui devrait achever d’énerver ceux qui s’évertuent vainement à essayer de devenir polyglottes. Pas une once d’accent dans cette diction pour une langue de Molière digne des comédiens les plus chevronnés.

© Andrea Kremper

Après les atermoiements de Roméo et Juliette et la pause, c’est à un répertoire plus festif et léger que l’on s’adonne, Saint-Sylvestre oblige. Juan Diego Flórez nous avait laissé un souvenir impérissable avec son interprétation de Pâris « Au mont Ida », dans un précédent récital ici-même. Armé cette fois d’une pomme Granny Smith dans laquelle il ne croquera pas, le séducteur se fait badin et provoque l’hilarité du public, en irrésistible fanfaron, aussi fat que les histrions des caricatures de Daumier, très parisien, très Second Empire, avec en prime une gestuelle des mains en miroir de ses vocalises, élégante et gracieuse. Les francophones ou francophiles de la salle se régalent. Puis, ce sont des standards germaniques, avec surtout « Dein ist mein ganzes Herz », qui achèvent de faire fondre le public. On termine avec des extraits de la Bohème, culminant dans le finale de l’acte I, sur un départ des deux amoureux. Tout entier dédié à l’amour, le programme est très cohérent. C’est alors qu’un assistant apporte une chaise et un petit tabouret, accueilli par une rumeur de satisfaction, car tout le monde a compris que le ténor allait revenir avec sa guitare.

© Andrea Kremper

Et l’orchestre reste sagement en formation, le chef assis sur le côté, pendant que le mariachi de luxe nous ensorcèle d’une Paloma au « Cucurrucucu » en délicates roucoulades dont une note tenue à l’infini, performance qui est en train de devenir sa marque de fabrique, avec une longueur de souffle qui est en soi un vibrant hommage à Maria Callas. Lorsqu’il entonne Auld lang Syne (Ce n’est qu’un au revoir), on se dit que c’est déjà fini, mais non, on continue, avec Guantanamera, repris avec ferveur par tout le théâtre… Et c’est sa partenaire du soir, la soprano Marina Monzó, qui revient pour un « O mio babbino caro » à se pâmer, traditionnelle clôture de récital, à cela près qu’on aura droit encore à un air entraînant de zarzuela en duo. La voix puissante de la jeune espagnole s’accorde à merveille avec celle de son compagnon. Les qualités de la jeune femme fascinent ceux qui la découvrent : son timbre radieux, son legato somptueux et les éclats de ses aigus s’imposent ici encore. En revanche, sa diction laisse plus qu’à désirer, ce qui est d’autant plus gênant qu’elle accompagne un phénomène de mimétisme linguistique en la personne de Juan Diego Flórez… Elle devait également chanter la chanson d’Olympia qui figurait au programme mais qu’elle a sacrifié. Cela dit, ne boudons pas notre plaisir. L’artiste est en devenir et nul doute que son évolution est à suivre de très près.

Le Philharmonique de Baden-Baden prend visiblement beaucoup de plaisir à accompagner les deux chantres de l’amour, mais ils sont bien davantage à leur aise avec le répertoire léger qu’avec le bel canto italien. Le chef madrilène Guillermo García-Calvo les conduit avec discrétion mais poigne. C’est un public en liesse qui quitte la salle, ravi de ces retrouvailles augurant de nouvelles rencontres. Vous nous avez manqué, Juan Diego, permettez-nous cette familiarité en période de fêtes de fin d’année…

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Vincenzo Bellini (1801-1835)

I Capuleti e i Montecchi
Ouverture

« O di Capellio… È serbata… L’amo tanto e m’è si cara »
Récitatif et cavatine de Tebaldo, Acte I

« Oh ! quante volte »
Romance de Giulietta, Acte I

Charles Gounod (1818-1893)

Roméo et Juliette
Entr’acte, acte II

« Ah ! Lève-toi, soleil ! »
Cavatine de Roméo, acte II

« Ah ! Je veux vivre dans le rêve »
Ariette de Juliette, acte II

« Va ! Je t’ai pardonné… Nuit d’hyménée »
Duo de Roméo et Juliette, acte IV

Pause

Jacques Offenbach (1819-1880)

« Au mont Ida, trois déesses »
Couplet de Paris, La Belle Hélène

Emmerich Kálmán (1882-1953)

Ouverture, Gräfin Mariza

Franz Lehár (1870-1948)

« Dein ist mein ganzes Herz »
Air du Prince Sou-Chong, Das Land des Lächelns

« Freunde, das Leben ist lebenswert »
Air d’Octavio, Giuditta

Ermanno Wolf-Ferrari (1876-1948)

Ouverture
Il Segreto di Susanna

Giacomo Puccini (1858-1924)

La Bohème

« Che gelida manina »
Air de Rodolfo, acte I

« O soave fanciulla »
Duo de Rodolfo et Mimì, acte I

 

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Tomás Méndez (1927-1995)

Cucurrucucu Paloma

Anonyme

Auld lang Syne

Joseito Fernández (1908-1979)

Guantanamera

Giaccomo Puccini (1858-1924)

« O mio babbino caro », Gianni Schicchi

Giuseppe Verdi (1813-1901)

« La donna é mobile », Rigoletto

Manuel Penella (1880-1939)

« Me llamba Rafaelilo?… Torero quiero ser », de la Zarzuela El Gato Montés

 

Juan Diego Flórez, ténor

Marina Monzó, soprano

Philharmonie Baden-Baden

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Baden-Baden, Festspielhaus, dimanche 31 décembre 2023, 16h

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