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LAZAR/JOURDAIN, La Grande Affabulation – Paris

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Spectacle
12 mai 2025
Résistance à la nuit

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Conception artistique par Geoffroy Jourdain et Benjamin Lazar
Production de l’Opéra-Comique, créée le 10 mai 2025.

Détails

Mise en scène
Benjamin Lazar
Chorégraphie
Gudrun Skamletz
Collaboration artistique
Elizabeth Calle
Décors et costumes
Adeline Caron
Lumières
Christophe Naillet

Chœur
Maîtrise Populaire de l’Opéra-Comique
Cheffe de chœur
Clara Brenier
Orchestre
Les Cris de Paris

Direction musicale
Geoffroy Jourdain

Opéra-Comique, samedi 10 mai, 20h00

L’Opéra-Comique est connu pour sa programmation entre création, répertoire et redécouverte d’œuvres oubliées, proposant régulièrement des approches nouvelles de l’art lyrique. La Grande Affabulation, dernier projet en date du metteur en scène Benjamin Lazar, y est actuellement à l’affiche.

Le genre de l’opéra-comique est hybride, alternant entre dialogues parlés et texte chanté – ce qui n’était pas sans se répercuter sur d’autres formes telles que le Singspiel allemand du XVIIIe siècle. Bien que l’institution située place Boieldieu n’ait plus de troupe fixe depuis plus de cinquante ans, la Maîtrise Populaire de l’Opéra-Comique dispense une formation pluridisciplinaire aux enfants recrutés, offrant des cours de chant, théâtre et danse. C’est dans cet esprit que Benjamin Lazar et le chef d’orchestre Geoffroy Jourdain ont conçu une sorte de fable musicale en étroite collaboration avec la Maîtrise.

De quoi s’agit-il ? Une jeune maîtrisienne fait un rêve : lors d’une répétition, elle raconte avoir recueilli une pieuvre qu’elle était obligée de jeter dans les toilettes afin que celle-ci puisse regagner la mer. L’adolescente se rend alors compte qu’elle a oublié de préparer la chanson imposée et la répétition tourne au cauchemar. À son réveil, on apprend qu’elle a perdu un cahier de son journal particulièrement précieux. Deux groupes d’oiseaux et de sorciers se décident à lui venir en aide et le chef de ces derniers lit à distance le contenu du cahier : l’histoire d’un prince et d’une princesse qui, ayant bu un philtre, commencent à douter de leur amour et s’égarent dans une forêt. Les animaux chimériques qui y vivent viennent à la rencontre de la maîtrisienne, devenue à son tour un personnage du conte afin d’apporter de l’aide. À ce moment-là, ils croisent le « Chevalier somnolent » et sa cour. Tout le monde ignore pourquoi il s’est endormi, et l’adolescente propose de chercher le sommeil pour rejoindre le Chevalier et lui parler d’amour. Celui-ci se réveille et souhaite aller voir la mer où la troupe est attaquée par un monstre, que la jeune fille reconnaît juste à temps comme étant sa pieuvre. Tout est bien qui finit bien, prince et princesse sont réunis, la maîtrisienne n’a pas retrouvé son cahier, mais peut désormais inventer une autre histoire…

L’argument évoque un certain nombre d’éléments féeriques classiques – qui ont déjà inspiré des compositeurs contemporains tels que George Benjamin ou Michaël Levinas –, dont Le Joueur de flûte de Hamelin, La Conférence des Oiseaux d’Attar ou encore Max et les Maximonstres de Maurice Sendak. En l’occurrence, la dramaturgie, certes sinueuse, est complétée par une suite d’œuvres françaises du baroque et de la Renaissance, entre Roland de Lassus et Claude Le Jeune, incluant toutefois des pages de Purcell, Mozart ou Britten, parfois dans un arrangement léger pour chœur et orchestre, conçu par Geoffroy Jourdain et destiné à l’ensemble Les Cris de Paris, qu’il dirige aussi avec beaucoup de sensibilité, créant des sonorités riches et contrastées.

Si Benjamin Lazar n’est pas à son premier projet collectif – Traviata, par exemple, met en œuvre le même type de refonte d’une œuvre préexistante –, l’enjeu est différent cette fois-ci. Les ingrédients sont plus hétérogènes, et il convient avant tout de mettre en valeur les facultés de la Maîtrise. C’est un succès : la qualité de l’interprétation musicale et dramatique est impressionnante, le jeu des enfants est jouissif. Lazar équilibre avec circonspection la démarche sincère de ses jeunes interprètes et les situations plus stylisées et symboliques. De même, les costumes d’Adeline Caron reflètent à la fois la vie quotidienne des enfants et une créativité débordante.

Un univers qui exclut les adultes – à l’image du Grand Meaulnes d’Alain-Fournier – a toujours un aspect anarchique et positivement libérateur. Ainsi, ce que l’on retient avant tout de ce spectacle est l’impression d’avoir assisté à un acte de résistance joyeuse à tous les maux de notre monde actuel. Tant que les hommes affabulent, il y a de l’espoir.

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Infos sur l’œuvre

Conception artistique par Geoffroy Jourdain et Benjamin Lazar
Production de l’Opéra-Comique, créée le 10 mai 2025.

Détails

Mise en scène
Benjamin Lazar
Chorégraphie
Gudrun Skamletz
Collaboration artistique
Elizabeth Calle
Décors et costumes
Adeline Caron
Lumières
Christophe Naillet

Chœur
Maîtrise Populaire de l’Opéra-Comique
Cheffe de chœur
Clara Brenier
Orchestre
Les Cris de Paris

Direction musicale
Geoffroy Jourdain

Opéra-Comique, samedi 10 mai, 20h00

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