Rossini & Co. Airs et ensembles – Bad Wildbad

Parmi les concerts proposés à Bad Wildbad, celui des élèves de l’Académie de Belcanto est un des préférés du public. Outre satisfaire la curiosité et l’espoir de découvrir parmi les participants de futures étoiles de l’art lyrique, il offre la possibilité aux spectateurs de désigner leur favori. Cette année Filippo Morace présente, à l’issue de ses masterclasses, treize chanteurs, six hommes et sept femmes. Parmi ceux qui ont retenu notre attention chez les hommes : la basse Filiberto Bruno, à la voix bien placée et l’agilité satisfaisante, le baryton Francesco Bossi, à l’aigu un peu tendu mais qui projette bien et montre de l’autorité, le ténor Francesco Lucii, malgré un léger vibratello et quelques sons dans le nez mais à la voix vigoureuse et bien projetée, et le baryton Alexandru Suciu au timbre agréable, armé pour chanter Dandini une fois l’esprit du rôle approfondi. Chez les dames parmi les cinq sopranos se distinguent Blanca Vàzquez Canales, dont les aigus sonnent légèrement acidulés mais à la voix homogène, bien projetée, agile et volubile, et Viktoriiia Shamanska, voix longue, homogène  et bagage technique  (échelles, vocalises) maîtrisé. Remarquables les deux mezzo-sopranos. L’émission de Polina Anikina est ferme, la voix est souple, étendue et les sauts et les vocalises assurés. Quant à Camilla Carol Farias la vigueur de la projection, l’étendue de sa voix et l’évidence des agilités sont d’un impact certain. Tous sont accompagnés de main de maître par Gianluca Aschieri au piano. Le concert finit dans l’euphorie avec le sextuor de La Cenerentola, puisque l’entrée successive des autres chanteurs, auxquels se joint Filippo Morace, transforme le numéro vocal en happening des plus réjouissants. Le surintendant Jochen Schönleber procède alors à  la remise des prix : le trophée Bel canto est attribué à Francesco Bossi et à Camilla Carol Farias, qui remporte aussi le Prix du Public.