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Un jour, une création : 10 septembre 1838, le naufrage de « Malvenuto Cellini ».

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10 septembre 2016

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En 1834, Berlioz entreprend d’écrire un nouvel opéra comique. Il avait découvert les Mémoires du célèbre sculpteur Benvenuto Cellini et demandé à Barbier et de Wailly d’en tirer un livret. Le directeur de l’Opéra-Comique rejette le projet aussitôt. Il faut dire que Berlioz compte alors nombre d’ennemis, de sa personne comme de sa musique. Charles Duponchel, le nouveau directeur de la salle le Peletier, siège de l’Opéra de Paris, accepte le livret à condition de ramener l’œuvre de 4 à 2 actes et de retirer les dialogues parlés. Berlioz compose la partition sur deux années et les répétitions, difficiles, durent 6 mois, au milieu desquels Berlioz tente de se porter candidat à la reconstruction et à la direction du théâtre des Italiens qui venait de brûler, ce qui provoque une violente cabale contre lui. Berlioz revient donc à son opéra dont la création, repoussée au 10 septembre 1838, est un désastre. Seule la merveilleuse ouverture est acclamée, mais « on siffla tout le reste avec un ensemble et une énergie admirables » comme le raconte Berlioz lui-même. Œuvre incomprise, parfois aujourd’hui encore où elle est malheureusement rarement représentée, elle a donné lieu tout de suite à l’une des caricatures les plus célèbres de Berlioz par Benjamin qui, au-dessous d’un dessin représentant la scène de l’Opéra façon théâtre de marionnettes sur lequel un Berloz échevelé compose et joue de plusieurs instruments en même temps, écrit : « Grrande (sic) représentation extraordinaire de MALVENUTO CELLINI avec pasquinades littéraires et arlequinades musicales… A la fin de la parade, une grrande  (sic) statue sera coulée… l’auteur aussi ». Quoi de plus symbolique, pour illustrer l’amère désillusion de Berlioz, que l’air « Seul pour lutter, seul avec mon seul courage… », suivi du célèbre « Sur les monts les plus sauvages » ici chantés par Nicolaï Gedda dans la version insurpassée de Colin Davis.

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