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5 questions à Gaële Le Roi

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Interview
5 août 2003

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Gaële Le Roi, vous chantez Tebaldo, Jemmy, Oberto, L’Enfant… finalement, très souvent à l’opéra, vous portez un pantalon. Aimez-vous particulièrement ces rôles masculins ?

Je n’aime pas « particulièrement » les rôles masculins, je les aime tout court, comme tous les rôles que j’ai eu la chance d’interpréter jusque là. Je suis une femme (petite, certes, mais une femme quand même!) et je suis attirée, comme toutes les chanteuses vers des rôles où je peux révéler les différentes facettes de la nature féminine, dans ce qu’elle a de complexe et de touchant. Mais il est vrai que je serais ingrate en ne reconnaissant pas que mes Yniold, Enfant, Jemmy…, m’ont donné de grands moments de joie et d’intenses émotions! J’ai eu la chance d’avoir des « Papa » comme José Van Dam, Willard White, Thomas Hampson qui me tapaient sur l’épaule et m’appelaient « Son » ou « Fils »; lire la satisfaction sur des visages comme ceux de Sellars, Wernicke, Johns, ou dernièrement Zambello face au travail que je leur proposais pour ces rôle travestis, tout cela a contribué à me montrer que ces personnages, un peu « boudés », avaient eux aussi le droit qu’on leur accorde un soin particulier pour les rendre toujours plus crédibles sur scène! Etre un enfant ou un « ado », est un peu devenu une seconde peau, dans laquelle je me trouve à l’aise; j’ai un plaisir énorme à trouver, dans les moindres détails, ce qui caractérise ces personnages dans leurs gestes, leurs attitudes… et si je me suis ainsi créée un sorte de spécialité, j’en suis très fière, j’espère seulement que je ne sauterai pas directement des rôles d’enfants à ceux de petites vieilles!

On salue non seulement vos talents de chanteuse, mais aussi vos dons d’actrice. C’est important, pour vous ?

Merci , c’est gentil de me dire ça! Pour moi les deux sont indissociables et essentiels; même en concert ou en récital, on a toujours un personnage à intérpréter, ce n’est pas une question d’espace! La scène est un endroit où je me défoule, où je me libère de moi-même, en fait, je ne pense pas à jouer la comédie, je pense à être juste, c’est mon diapason à moi! Le moment des répétitions est vraiment celui que je préfère, où une complicité s’établit entre le metteur en scène, le chef et l’interprète: nous sommes à notre niveau et en toute modestie des bâtisseurs: nous construisons de l’émotion, des ponts entre la musique et l’histoire qu’elle porte; quelle chance nous avons là, non?

Qu’a représenté pour vous votre prise de rôle dans Mélisande, à l’Opéra de Massy, l’année dernière?

C’était un rêve que je m’étais juré de réaliser, et je remercie Jacques Mercier de m’avoir donné cette chance. J’ai eu très peu de répétitions en fait, puisqu’il s’agissait d’une reprise de la production (superbe) de Yanis Kokkos, mais j’ai eu la chance d’avoir W.Burden comme Pelléas, et François Le Roux en Golaud, ce qui fut un double cadeau! Comme vous le dites dans votre première question, j’ai fait beaucoup de rôles d’enfants: Mélisande était exactement le rôle de transition qu’il me fallait, une « femme- enfant »! J’ai plongé avec délice dans la complexité de ce « petit être mystérieux, comme tout le monde », c’est un personnage qui est là, au creux de mon ventre, enraciné, qui permet en quelques heures, de traverser tout une palette de sentiments et d’émotions, il faut seulement faire très attention à garder une certaine distance nécessaire au chant, même si la tentation est grande de se laisser submerger par un tel personnage. Je ne suis qu’au début de mon aventure avec Mélisande, j’espère que je pourrai approfondir ma relation avec elle très bientôt!

Pouvez nous parler un peu de votre actualité : Quels seront vos prochains rôles ?

Je pars pour Drottningohlm ce mois- ci, où je vais chanter Oberto dans Alcina de Haendel, je retrouve Christophe Rousset à la direction Pierre Audi à la Mise en scène, à la rentrée, je serai Zaïre dans les Indes Galantes à l’Opéra de Paris, dirigé par William Christie. A plus long terme, je dois faire le rôle de Aljeja, dans De La Maison des Morts de Janacèk, à la Bastille en 2005. Vous voyez, je reste fidèle à mes premiers amours! Plus proche, je dois également chanter une Clarissa dans Il Mondo della Luna de Haydn , à Washington, et faire « mes adieux »à Papagena dans la production de Wilson de la Flûte en 2004!

Et le disque ?

J’ai eu la chance d ‘enregistrer Le Martyre de Saint-Sébastien de Debussy; l’ayant fait assez souvent en concerts, j’étais heureuse de pouvoir avoir une trace de cette oeuvre: quand vous chantez le moment où l’âme de Sébastien s’élève, vous ne demandez plus rien à la vie! J’ai également enregistré des extraits de Cantates de Bach pour Hautbois et Soprano, un très beau souvenir, avec, entre autres, Olivier Doise, Hautbois solo de l’Opéra de Paris, et Jérôme Pernoo au violoncelle; nous étions entre amis et nous avons juste essayé de transmettre dans ce disque , la joie que nous avons eu , à faire cette musique ensemble; tout récemment, les Fées du Rhin d’Offenbach est sortie, une production du Festival de Radio France à Montpellier, où je chante un Fée!

Frédéric Theret
 

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