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Le Théâtre du Châtelet

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Actualité
13 novembre 2019
Le Théâtre du Châtelet

Infos sur l’œuvre

Détails

Après deux ans et demi de travaux, justifiés par une ambitieuse restauration, le Théâtre du Châtelet a rouvert ses portes en septembre dernier. Si son répertoire se veut désormais toujours plus éclectique, la salle n’en accueillera pas moins une (superbe) production d’opéra dès janvier 2020, avec le Saul de Haendel monté à Glyndebourne en 2015 par Barrie Kosky


Adresse : 2, rue Edouard Colonne, 75001

Institution lyrique hébergée : Après avoir abrité le Théâtre impérial, l’Opéra populaire (après la guerre de 1870), et bien plus tard le Théâtre musical de Paris, pour redevenir finalement le Théâtre du Châtelet, le bâtiment reste propriété de la VIlle, qui l’a confié depuis 2017 à Ruth Mackenzie et Thomas Lauriot-dit-Prévost.

Années de construction : 1860-1862

Architecte : Gabriel Davioud

Style architectural : Eclectique à tendance italienne. Napoléon III, serait-on tenté de dire, si Garnier n’incarnait pas le style en question dans sa version la plus fastueuse. La restauration récente a notamment permis le retour en façade des quatre statues (Danse, Drame, Comédie, Musique, supprimées à la fin du XIXe siècle), au-dessus de la grande loggia ornée depuis 1989 de fresques signées Valerio Adami et fermée de vitres à la même époque. De 1989 date aussi le rideau de fer peint par Gérard Garouste.

Répertoire de prédilection : La diversité semble être aujourd’hui le mot d’ordre, à en juger d’après la première saison de l’équipe actuellement en place, mais peut-être attendra-t-on encore un peu avant de formuler des conclusions, notamment sur la place qui sera réservée à l’opéra.

Activités pédagogiques et culturelles : des ateliers sont proposés pour permettre aux classes d’aller à la rencontre des artistes ; les enseignants et les « relais du champ social » peuvent également suivre une formation à l’application T@lenschool pour tablette et smartphone (trois applications de découverte et de pratique musicale pour enfants ou adultes n’ayant reçu aucune formation musicale). Certaines répétitions sont accessibles aux jeunes, ainsi que des matinées scolaires.

Histoire : C’est à la demande du baron Haussmann, dans le cadre des embellissements et modernisations de Paris, que Davioud conçut simultanément les plans du Théâtre Lyrique (actuel Théâtre de la Ville) et du Théâtre du Châtelet, deux édifices jumeaux, à la façade identique, avec la Fontaine du Palmier comme centre de symétrie. Comme son nom l’indique, le Théâtre Lyrique se consacre à l’opéra, et accueille la troupe dirigée par Carvailho, qui créera plusieurs chefs-d’oeuvre de l’opéra-comique français. Le Châtelet, lui, laisse espérer une grande diversité dans sa programmation, du fait de la présence sur son plafond de neuf cartouches annonçant les types de spectacle qu’il peut accueillir : danse, opéra, féerie, musique, drame, tragédie, comédie, vaudeville, pantomime. Pour l’inauguration, le 19 août 1862, on a repris une féerie musicale et chorégraphique, Rothomago. Mélodrames et opérettes à grand spectacle semblent s’imposer sur une scène qui est alors la plus vaste de Paris, avec une débauche de figurants, de costumes, de décors et d’effets spéciaux. Tel sera l’ordinaire du Châtelet jusqu’au début du XXe siècle, en alternance avec les concerts symphoniques donnés par la formation d’Edouard Colonne ou par d’autres orchestres invités.

En 1907, Gabriel Astruc prend la direction du théâtre, et impose une programmation plus ambitieuse. Il présente notamment les Ballets russes de Diaghilev, une saison d’opéras italiens avec Toscanini à la baguette et Caruso parmi les vedettes. Après la Première Guerre mondiale, le grand spectacle domine à nouveau, comme les indémodables Michel Strogoff ou Le Tour du monde en 80 jours, régulièrement à l’affiche depuis les années 1880 et donnés jusqu’en 1940. A côté des bluettes vite oubliées, deux saisons russes sont organisées en 1933 et 1934 autour de Fedor Chaliapine. Après la Deuxième Guerre mondiale, le Châtelet devient le temple de l’opérette : plus de 1700 représentations pour L’Auberge du cheval blanc, les grands succès de Francis Lopez, portés par Luis Mariano, Tino Rossi ou Georges Guétary. En 1971, dépôt de bilan et fermeture pour plusieurs mois. Jusqu’en 1979, la gestion est confiée à une société commanditaire. Commence ensuite l’ère du TMP, sous la direction de Jean-Albert Cartier : le Châtelet présente tous les ans une saison d’opéra, en version scénique ou en concert, interprétés par des artistes internationaux, mais aussi des comédies musicales, des récitals, des concerts symphoniques et de la musique contemporaine. Sous Stéphane Lissner, à partir de 1988, l’opéra reste majoritaire, toutes périodes confondues (le Châtelet utilise même l’Auditorium des Halles pour certains spectacles moins grand public, comme la création d’un opéra de Philippe Fénelon en 1992). Avec Jean-Luc Choplin, priorité est donnée à la comédie musicale américaine, ce qui a notamment permis de découvrir à Paris plusieurs œuvres de Stephen Sondheim.

Spectacles marquants :

19 octobre 1893 : Le Chat du diable, d’Offenbach, version française de Whittington and his Cat, créé à Londres en 1874

8 mai 1907 : création française de Salomé de Strauss (en allemand), avec Emmy Destinn dans le rôle-titre

22 mai 1911 : Le Martyre de saint Sébastien, de Debussy

18 mai 1917 : Parade, musique d’Erik Satie, décors et costumes de Picasso

19 février 1950 : création française d’Annie du Far West

15 décembre 1951 : Le Chanteur de Mexico, de Francis Lopez

17 décembre 1955 : Méditerranée, de Francis Lopez

janvier 1992 : Le Chevalier imaginaire de Philippe Fénelon

4 février 1994 : Cassandre, de Michael Jarrell

25 novembre 1994 : création français de Reigen, de Philippe Boesmans

23 novembre 2004 : Angels in America, de Peter Eötvös

Nombre de places : 2500 à l’inauguration en 1862, 2010 selon les derniers calculs (et après rénovation des sièges)

Meilleures places : Un premier tri peut être fait entre les places qui offrent une visibilité parfaite et les autres (voir plus loin, rubrique « le bémol »). Après, c’est une question de goût, mais les places de la corbeille sont, comme dans presque tous les théâtres à l’italienne, celles qui offrent le plus grand confort visuel et acoustique.

Tarifs : de 15 à 129 euros pour Saul, de 19 à 79 euros pour le concert Fauré dirigé par Teodor Currentzis en mai. Pour la saison 2019-2020, 10 000 places à 10 euros sont proposées aux moins de 25 ans.

Anecdote : En 1955, pour Méditerranée, il fallut pour la première fois truffer le décor de micros, car la voix de Tino Rossi n’était pas assez puissante pour être entendue dans la salle par-dessus l’orchestre…

Vestiaire : Gratuit, au rez-de-chaussée, sous les escaliers.

Toilettes : à tous les étages.

A l’entracte : le bar ouvre une demi-heure avant le début du spectacle, et il est bien sûr accessible à l’entracte.

Le bémol : les colonne(tte)s qui supportent les étages supéieurs ou le plafond sont autant d’obstacles à la visibilité, avec lesquels il faut parfois jouer à cache-cache. Sans parler des rambardes du poulailler.

Le dièse : une splendeur depuis peu retrouvée, minutieusement reconstituée grâce aux décors originels redécouverts sous les couches successives de badigeon tout beige ou tout blanc.

Accessibilité handicapés : Un contingent de place à tarif réduit est réservé aux PMR, et le théâtre propose des ascenseurs, ainsi que des toilettes adaptées. Des casques amplificateurs sont à la disposition des spectateurs malentendants. Sur certains spectacles, un système d’audiodescription, ainsi que des programmes en gros caractères et en braille, sont proposés aux spectateurs malvoyants (tarif réduit pour le spectateur et son accompagnateur).

Accès : stations de métro Châtelet (lignes 1, 4, 7, 11 et 14), Châtelet-Les Halles (RER A, B et D). Difficile de faire plus central ! Parking Forum des Halles ou Rivoli-Sébastopol.

Boutique : au rez-de-chaussée, sur la gauche.

Où dîner à proximité ? Des deux cafés qui occupent le rez-de-chaussée de l’édifice, à la sortie du théâtre, on avouera une préférence pour le décor fin-de-siècle du Zimmer (ouvert en 1896), avec ses moulures, ses miroirs, ses rideaux de velours rouge…

Où dormir à proximité ? L’hôtel le plus proche est peut-être le Victoria Châtelet (***), mais le quartier regorge d’établissements moins chers ou, au contraire, beaucoup plus onéreux, selon les goûts et les porte-monnaie.

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