France Musique rend hommage à Martine Dupuy qui fêtera ses 70 ans en décembre

Un jour Garbo disparut. Et bien que son cœur continuât de battre, sa silhouette s’effaça des écrans, des glaçures des journaux et, peut-être un peu, des mémoires. Demeurèrent à New York une poignée d’irréductibles qui, un appareil photo à la main, scrutèrent ses apparitions dans les rues, un bonnet vissé sur la tête. Martine Dupuy est la Garbo de l’opéra, en ce sens qu’un jour, elle quitta les scènes et refusa obstinément de s’exprimer. Anticipant de quelques mois son soixante-dixième anniversaire, France Musique et l’INA explorent dans l’émission Une heure, une voix de Jérémie Rousseau les archives de la mezzo-soprano. Avec une précision vibrante, qui trahit le fan, le producteur de Radio France revient sur quelques moments forts de la carrière de Martine Dupuy, notamment un Armano (Il Crociato in Egitto – Meyerbeer) à Montpellier, un Arbace (Semiramide – Rossini) Parisien, un Malcolm (La Donna del Lago – Rossini) niçois face à l’éternelle Lella Cuberli, surenchérissant de superlatifs ; rappelant que Sergio Segalini tenait la chanteuse marseillaise comme la seule véritable belcantiste de l’Hexagone (elle a, depuis, fait des émules) et soulignait comme cette voix d’ambre était à la fois virtuose et explosive ; en témoigne un « Oh quante lagrime » simplement contondant.