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Les 350 ans très people de l’Opéra de Paris

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Brève
9 mai 2019
Les 350 ans très people de l’Opéra de Paris

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Quand le Metropolitan Opera fête ses 100 ans, 125 ans, 150 ans, etc., tout le monde est là : le gratin new-yorkais dans la salle, et les plus grands chanteurs du monde sur scène, y compris ceux qu’on a tirés de leur retraite pour une photo finale. Le public comprend qu’il n’est pas chez n’importe qui, et les artistes le savent déjà. De toute évidence, malgré ses 350 ans, l’Opéra de Paris quant à lui, est plutôt comme ces adolescents pour qui ce qui compte, c’est le chèque d’anniversaire ! Car les temps sont durs et, en période de restrictions budgétaires, il faut trouver de nouvelles sources de financement pour combler des subventions qui s’amenuisent chaque année. Et quoi de plus sûr pour garantir la recette que d’inviter le soprano le plus en vogue du moment, accompagné bien sûr de son époux. Ironiquement, le couple vedette donnera le même spectacle dans 3 jours à Bakou. Mais de bas coûts, il n’en est pas ici question : pour un programme qui rappelle furieusement celui du concert donné à la Philharmonie en 2017, les tarifs sont jusqu’à 20 fois plus élevés. Et sans même un bis. De plus, le programme n’a aucunement été adapté à l’événement : les extraits choisis n’illustrent nullement le passé glorieux de la maison, et encore moins 350 ans de répertoire (on se dit que le Phantom of the Opera aurait été plus adapté). Le seul ouvrage en français, Louise, a été créé à l’Opéra-comique.

C’est d’ailleurs dans le rare « Depuis le jour » qu’Anna Netrebko nous aura le plus séduit. Colorations subtiles, piani magnifiques, la voix est en état de grâce. Mais on note quelques problèmes de soutien qui viennent parfois interrompre la ligne de chant, et l’articulation assez embrouillée ferait passer Joan Sutherland pour un modèle de diction. Yusif Eyvazov rappelle qu’il n’est pas un faire-valoir, mais un authentique artiste, avec de belles intentions, un beau legato et de superbes aigus qui rachètent un timbre un brin ingrat manquant de largeur dans le médium. Son air d’Andrea Chénier est sans doute ce qu’il réussit de mieux, mais les duos le voient souvent couvert par sa torrentielle partenaire. Lorenzo Viotti oscille du meilleur (une virevoltante ouverture de Rouslan et Ludmila) au plus convenu (une Forza del destino aux semelles de plomb et des véristes manquant de pathos). Les décalages sont nombreux, avec un duo de Iolanta, à la limite de l’accident.

L’organisation de l’AROP est une fois de plus exemplaire, et la décoration du grand escalier, exceptionnellement spectaculaire. Le dîner est suivi d’un bal, mais l’heure tourne. Il est minuit monsieur Louis Schweitzer, et les pipoles rentrent chez elles. Si celles-ci sont ravies, les authentiques amoureux de l’Opéra de Paris le sont moins devant cette nouvelle occasion manquée de démontrer la grandeur de leur institution et de lui rendre hommage. 

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