Le baryton-basse allemand, né le 14 janvier 1940 est mort le 14 septembre à l’âge de 85 ans. Après quelques concerts dès 1965, Siegmund Nimsgern avait fait des débuts scéniques à Sarrebruck en 1967 et avait rapidement enchainé sur une carrière internationale. Il débute à Covent Garden (Amfortas en 1973), à la Scala, à l’Opéra de Paris (Amfortas en 1974 et 1976), à San Francisco (Jokanaan en 1974), au Met (Pizarro en 1978)… À Bayreuth, il chante Wotan sous la direction de Georg Solti (de 1983 à 1985). Outre le Parsifal déjà mentionné, Nimsgern s’est produit à l’Opéra de Paris dans Die Zauberflöte (deux saisons en 1977), Le Château de Barbe-Bleue (1977, Pierre Boulez), Œdipus Rex (1979 et 1980, Seiji Ozawa), Lohengrin avec Peter Hoffmann et Anna Tomowa-Sintow (1982, Christoph von Dohnanyi), Fidelio face à Jon Vickers et Hildegard Behrens (1982, Seiji Ozawa), Carmen avec Teresa Berganza ou Nadine Denize et Alain Vanzo (1983, à Favart), Das Rheingold (1983), Tristan und Isolde avec (en vrac et suivant les soirs) William Johns, René Kollo, Kurt Moll, Siegfried Vogel, Gwyneth Jones, Ute Vinzing, Nadine Denize ou Waltraud Meier (1985, Marek Janowski), Salome avec Edda Moser dans ke rôle-titre (1986, dirigé par Kent Nagano), La Damnation de Faust avec Sofie von Otter et Thomas Moser (1990, Colin Davis dirigeant la Radio bavaroise). Heureuse époque. On a également pu l’entendre régulièrement aux Chorégies d’Orange qui, en ce temps-là, n’avaient pas non plus de problèmes de remplissage : Lohengrin avec James King (1976, Marek Janowski), Samson et Dalila avec Plácido Domingo et Elena Obraztsova (1978, Daniel Barenboim), Macbeth avec Grace Bumbry (1978, Nello Santi), Parsifal avec René Kollo, Martti Talvela et Leonie Rysanek (1979, Wolfgang Sawallisch). La voix du chanteur était claire, puissante, incisive et bien articulée, assez typique d’une certaine école de chant germanique qui forme plus volontiers des Helden Baryton que des belcantistes. Son Escamillo était ainsi un peu débraillé. Le chanteur était également une bête de scène (son Pizzaro ou son Telramund étaient idéalement antipathiques). Ces talents d’acteurs feraient oublier qu’il pouvait être aussi un fin mélodiste, d’un grand éclectisme musical. Siegmund Nimsgern a également beaucoup enregistré, et avec les plus grands chefs : Parsifal avec Karajan, Le Château de Barbe-bleue avec Boulez, le Ring avec Marek Janowki, Fidelio avec Kurt Masur, Lohengrin avec Georg Solti, sans compter nombre d’oratorios, de pièces sacrées ou d’ouvrages rares (pour ne citer qu’un titre, particulièrement exotique même aujourd’hui, la musique de scène de Lully pour Le Bourgeois gentilhomme sous la direction de Gustav Leonhardt !).
