Mort du baryton-basse Robert Hale

C’est quelque jours après ses 90 ans, survenus le 22 août dernier, que nous apprenons la disparition de Robert Hale, une des voix américaines les plus versatiles et les plus prodigues de sa génération. Après une enfance passée en Louisiane, et des études de musique qui le conduisent notamment à l’University of Oklahoma, à la Boston University et au New England Conservatory of Music, Robert Hale commence une carrière de récitaliste qui le mène aux quatre coins des Etats-Unis. L’opéra arrive plus tard, à partir de 1967, avec le rôle de Colline dans La Bohème ; dès lors, Robert Hale le servira pendant 40 ans. Le Metropolitan Opera de New-York, le Royal Opera House de Londres, les opéras de Vienne, Berlin, Munich, San Francisco, ou encore la Scala de Milan applaudissent ses figures wagnériennes, dont il se fait une spécialité : le Hollandais du Vaisseau Fantôme, Wotan dans le Ring, qu’il enregistra avec Sawallisch et Dohnanyi, trouvent dans cette voix profonde et intègre une de leurs plus nobles incarnations de ces années 1980 et 1990.
Mais cet artiste profondément éclectique ne pouvait se limiter à un seul répertoire, aussi dense soit-il ; ainsi Strauss (Jochanaan dans Salome, un Barak bouleversant pour Georg Solti dans une Femme sans ombre salzbourgeoise immortalisée par les caméras), Puccini (Scarpia dans Tosca), Schreker (Die Gezeichneten) eurent-ils dans sa carrière une place aussi importante que la mélodie ou les songs évangélistes, qu’il chanta en compagnie du ténor Dean Wilder, puis de son épouse Julie Davies, avec qui il continua de tourner inlassablement.