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Une critique crottée à Hanovre

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Brève
14 février 2023

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La vie du critique n’est pas toujours de tout repos. On se souvient de la carte postale furibarde et sans enveloppe que, parmi d’autres lettres assassines et grossières, Erik Satie avait envoyée au critique Jean Poueigh qui avait descendu la ballet « Parade » en 1917 : « Monsieur, et cher ami, vous n’êtes qu’un cul. Pire, vous êtes un cul sans musique. » Cet outrage avait failli l’envoyer en prison pendant quelques mois.

À l’Opéra de Hanovre, le directeur du ballet, Marco Goecke, est resté assez proche de la sortie de Satie sur le plan anatomique, mais en allant, lui, jusqu’à l’agression physique. Lors de l’entracte de la premère du ballet Glaube – Liebe – Hoffnung, dont il est l’un des auteurs, Goecke, qui avait son chien avec lui, s’est approché de la critique Wiebke Hüster, du Frankfurter Allgemeine Zeitung, dans le foyer du théâtre et l’a prise à partie pour avoir écrit qu’elle s’était ennuyée à mourir devant le spectacle selon plusieurs articles repris dans la presse européenne. Puis, joignant le geste à la parole, il lui a jeté au visage un de ces petits sachets noirs utilisés pour ramasser les déjections canines qu’il avait pris soin, semble-t-il, de laisser ouvert de manière à ce que l’infortunée victime n’en perde rien. Mme Hüster a déposé plainte. Très gêné, le théâtre a dû se fendre d’un communiqué contrit que nous reproduisons ci-dessous dans une traduction libre :

Lors de la première de Glaube – Liebe – Hoffnung, un incident s’est produit dans le foyer pendant le premier entracte entre le directeur du ballet Marco Goecke et la critique Wiebke Hüster du Frankfurter Allgemeine Zeitung. À cette occasion, Mme Hüster a été blessée de manière inqualifiable dans son intégrité personnelle. Nous sommes horrifiés par ce qui s’est passé et regrettons vivement cette escalade. Immédiatement après l’incident, nous avons cherché à entrer en contact avec la journaliste et nous nous sommes excusés personnellement auprès d’elle.
 
Par sa réaction impulsive envers la journaliste, Marco Goecke a enfreint tous les principes de comportement de l’Opéra d’État de Hanovre et a ainsi particulièrement déstabilisé le public et les équipes du théâtre. Il a ainsi porté un préjudice considérable à l’Opéra d’État et au Ballet d’État de Hanovre. C’est pourquoi la direction du théâtre le suspend avec effet immédiat et lui interdit l’accès à l’établissement jusqu’à nouvel ordre, afin de protéger la troupe de ballet et le Staatstheater de nouveaux dommages. Le Théâtre national de Basse-Saxe a demandé au directeur du ballet de présenter des excuses complètes dans les prochains jours et de s’expliquer auprès de la direction du théâtre, qui statuera sur les mesures à prendre.
 
Nous présentons nos excuses à nos invités de la première et à l’ensemble de notre public.

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