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MONTEVERDI, Les Vêpres de la Vierge – Chantilly

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Spectacle
18 avril 2023
Les Coups de cœur baroques de Chantilly

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

«Vespro della beata Virgine » (SV 206 et 206 bis)

de Claudio Monteverdi (1567 – 1643)

Création en 1610 à Mantoue (hypothèse de Jordi Savall)

 

Détails

Mariana FLORES, soprano

Gwendoline BLONDEEL, soprano

Leandro MARZIOTTE, contre-ténor

Valerio CONTALDO, ténor

Mathias VIDAL, ténor

Alejandro MEERAPFEL, basse

Rafael GALAZ RAMIREZ, basse

Chœur de chambre de NAMUR

CAPPELLA MEDITERRANEA

Leonardo GARCÍA ALARCÓN, direction

Spectacle du 16 avril 2023 à 17h

Ce nouveau festival, créé il y a seulement deux ans, entend mettre à l’honneur un artiste et son travail pendant un week-end. En 2023 l’ambitieuse manifestation se déploie désormais en quatre volets (deux week-ends au printemps et deux en automne) et ce, toujours dans le cadre somptueux du Château de Chantilly, sa Galerie de peintures, ses Grandes Ecuries, son Jeu de Paume et sa Maison de Sylvie. C’est au chef, claveciniste, organiste et compositeur Leonardo García Alarcón accompagné de ses musiciens et interprètes fidèles que ce dernier volet était consacré.

Au programme les magnifiques Vêpres de la Bienheureuse Marie (si on traduit exactement le titre original), ce chef-d’œuvre de la musique sacrée peut-être destiné à la Basilique Saint-Marc de Venise (trois ans avant que Monteverdi y soit nommé Maestro di Cappella) mais créé à Mantoue en 1610 selon l’hypothèse de Jordi Savall. Dans cette somme de psaumes, prières, hymnes avec un Magnificat final, Monteverdi met en oeuvre sa « seconda prattica », un style mélodique inédit avec la subordination de la musique au texte poétique ; non sans conserver cependant des procédés de la polyphonie traditionnelle.

Ces Vêpres destinées au service du soir, suite donc de motets avec instruments dont deux seulement évoquent explicitement le culte marial, impliquent dans leur réalisation une grande virtuosité des instrumentistes et des solistes, et la capacité pour le chef à faire exister des climats aussi différents que ceux induits par la prière intime et l’élan ascensionnel du cri, mais aussi à relier les volets d’un triptyque mettant en scène austérité religieuse, rituel baroque et somptuosité opératique d’une oeuvre unique à son époque. C’est ce que réussit admirablement Leonardo García Alarcón à la tête de son ensemble Cappella Mediterranea, du Chœur de chambre de Namur, et de ses solides solistes. Il connaît cette œuvre parfaitement et pourtant c’est à une recréation que nous avons l’impression d’assister.

Avec une mise en espace et en lumières inspirée prenant en compte la spécificité des lieux, le chef parvient à recréer les conditions d’un culte spectaculaire. Les chanteurs et la vingtaine de choristes se répartissent en effectifs variés et font mouvement de nord en sud et d’est en ouest dans le manège des impressionnantes Ecuries du Prince de Condé. Ils chanteront parfois des travées de ce théâtre aux gradins étagés. Mathias Vidal faisant ainsi superbement entendre par exemple du haut des gradins la voix de Dieu dans la dixième section « Audi coelum ». Favorisés par la très bonne acoustique du lieu, les chanteurs et les principaux musiciens, tel le chœur de la tragédie grecque, vont et viennent donc, offrant une version vivante de cette sorte d’opéra religieux.

Dès l’introduction à la fois emphatique et noble (« Deus in adjutorium »), dont Charpentier et Lully se souviendront, la dimension grandiose de cette sorte de messe opératique s’impose. Ces plages instrumentales, inspirées et toutes teintées d’un vif sentiment de théâtre et de spiritualité, se font aussi dignes et subtiles accompagnatrices des parties vocales : les solistes au violon et au cornet à bouquin, à la harpe discourent parfois avec brio ou font leur bon office de basse continue. Le Chœur de chambre de Namur (dont tous les chanteurs sont mis à l’honneur pendant le spectacle) évidemment très sollicité, se révèle précis, et ses pupitres homogènes. Ecrites pour un double chœur, les Vêpres lui donne l’occasion de montrer sa maîtrise. Il faut noter que l’engagement de leur chef est passionnant, soignant dynamiques et couleurs sans jamais oublier le récit. Ensemble, ils créent les effets sonores soigneusement sollicités par l’écriture monteverdienne (décalages rythmiques parfaits, syllabisme, vocalises aériennes, beaux ornements dont le quilisma, et la bouleversante utilisation de l’écho par exemple avec les « Amen » ). Tout fait événement : antienne, plain-chant et autres formes vocales parfaitement réglées.

Les solistes, au sein d’une distribution de grande qualité, participent bien sûr à l’excellence du concert. On y distinguera la soprano belge Gwendoline Blondeel lumineuse à l’instrument souple, souvent en duo avec Mariana Flores, dont le soprano à la fois charnu et clair est toujours un enchantement. Outre le chant pur de Mathias Vidal déjà mentionné, le ténor Valerio Contaldo a aussi frappé les coeurs par la sûreté de sa ligne de chant et son timbre d’or. Tous ces artistes ont nourri une ferveur dont on reste frappé.

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Infos sur l’œuvre

«Vespro della beata Virgine » (SV 206 et 206 bis)

de Claudio Monteverdi (1567 – 1643)

Création en 1610 à Mantoue (hypothèse de Jordi Savall)

 

Détails

Mariana FLORES, soprano

Gwendoline BLONDEEL, soprano

Leandro MARZIOTTE, contre-ténor

Valerio CONTALDO, ténor

Mathias VIDAL, ténor

Alejandro MEERAPFEL, basse

Rafael GALAZ RAMIREZ, basse

Chœur de chambre de NAMUR

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Spectacle du 16 avril 2023 à 17h

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