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OFFENBACH, Orphée aux enfers – Paris

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Spectacle
18 avril 2023
Enfer et passion

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opéra bouffe en deux actes et quatre tableaux d’Hector Crémieux et Ludovic Halévy, musique de Jacques Offenbach,
créé le 21 octobre 1858 au théâtre des Bouffes-Parisiens, puis dans une seconde version en quatre actes et douze tableaux le 7 février 1874 au théâtre de la Gaîté.
Production du Conservatoire Paul Dukas, Paris XIIe (direction Philippe Barbey-Lallia)
Atelier Lyrique du Conservatoire Paul Dukas (direction Catherine Dune).

Détails

Mise en scène
Catherine Dune
Costumes
Jean-François Pinto
Maquillage
Matteo Brini
Lumière
Anne Poitevin
Chef de chant
Augustin Gourdon

Orphée
Arthur Roussel
Eurydice
Ludmilla Bouakkaz
L’Opinion Publique
Clara Pecot
Jupiter
Maxime Martelot
Pluton
Timothée Moser
Diane
Lucie Pères
Cupidon
Anna Hornung
Vénus
Jasmine Gonella
Junon
Isabelle Prebet
Mercure
Raymi Bouquet
Mars et John Styx
Nicolas Hocquemiller
Les policewomen
Cécile Habibi, Jelena Arrouas, Hélène Laudinat et Mylène Cassan
La Sirène
Mylène Cassan
La violoniste
Nina Casati

Orchestre des Conservatoires des XIIe et XIIIe arrondissements
Direction musicale
Jean-Michel Ferran / Guillaume Roy (étudiant en direction)

 

Paris (Espace Reuilly), samedi 15 avril 2023, 20h

À l’instar d’une multitude d’écoles de musique et d’universités à travers le monde, les conservatoires de musique français sont également nombreux à avoir une classe d’art lyrique, et sont ainsi amenés à en présenter le travail. Mais fort curieusement, alors que plusieurs troupes d’amateurs aux activités régulières sont bien répertoriées, on connaît beaucoup moins le travail de ces conservatoires, qui ont tendance à ne communiquer que dans le cercle restreint de leurs activités d’enseignement. De fait, monter un opéra sur scène a d’innombrables vertus pédagogiques, que ce soit pour de jeunes futurs professionnels ou pour des amateurs se frottant, parfois toute leur vie, à cette pratique exigeante. Les œuvres susceptibles de permettre un tel exercice doivent proposer une importante distribution solistes et chœurs, afin de fournir des rôles à un maximum de participants. À cet égard, Offenbach, à l’instar de Gilbert et Sullivan dans les pays anglo-saxons, offre un large choix.

C’est en 1992 que Jean-Michel Ferran a créé avec Mady Mesplé l’Atelier Lyrique du conservatoire municipal Paul Dukas de Paris XIIe (CMA12, 1700 élèves, 150 enseignants, direction Philippe Barbey-Lallia), qui propose chaque année aux élèves chanteurs lyriques, à un orchestre de jeunes instrumentistes ainsi qu’à de jeunes chefs d’orchestre de monter ensemble une production d’opéra. Catherine Dune en a pris la direction en 2019, succédant à Didier Henry. Ce ne sont pas moins d’une trentaine d’œuvres lyriques, parmi lesquelles Don Giovanni, Faust, Carmen, six Offenbach et même La Mélodie du bonheur, qui ont ainsi été montées et présentées au public au fil des ans, faisant se côtoyer l’éclectisme et la difficulté. Les rôles solistes sont distribués, sur audition, aux étudiants et jeunes diplômés des classes de chant des Conservatoires de Paris et des Conservatoires régionaux, et les conditions d’encadrement et de travail s’approchent le plus possible de celles que connaissent les professionnels. Offenbach, sous une apparente facilité, est émaillé de difficultés en tous genres. Avoir choisi Orphée aux enfers était-il une bonne idée ? La passion qui anime toute la troupe va-t-elle avoir raison de toutes les embûches ?

©️ Ambro

Eh bien le résultat est tout simplement bluffant, avec un niveau tout à fait professionnel malgré des moyens (décors et costumes) somme toute limités, et une salle qui a l’avantage d’exister mais qui ne présente pas le confort que l’on pourrait en attendre (sonorité un peu difficile et absence de fosse). En tout cas, on passe une délicieuse soirée comme on n’en trouve plus très souvent dans les grandes salles officielles. C’est qu’ici, tout le monde joue avec ses tripes, tout le monde y croit, et cela se sent. Une grande part de la réussite revient à la mise en scène de Catherine Dune, pleine de vivacité et d’humour, bien dans la tradition d’un Georges Werler (je ne sais pas s’il y a un lien ?), avec des chorégraphies drôles, des ensembles vocaux parfaits, et une mise en situation modernisée juste ce qu’il faut pour que cela parle mieux au public d’aujourd’hui, y compris dans la boîte de nuit finale – et la salle comble répond présente. Et l’autre part revient à l’orchestre de jeunes musiciens, dirigé dans un style parfait par Jean-Michel Ferran. Mais alors que tant de chefs s’accrochent à leur baguette, celui de ce soir la transmet à l’entracte, en toute simplicité, à l’un de ses élèves, Guillaume Roy (étudiant en direction d’orchestre), qui termine la représentation aussi brillamment qu’elle avait commencé

Clara Pecot (L’Opinion Publique) et Arthur Roussel (Orphée) ©️ Ambro

Bien sûr, tous les interprètes ne sont pas de même niveau, et il est un peu difficile de juger tel ou tel sans connaître son parcours. Mais il y a quand même deux protagonistes de ce soir (il y a une double distribution) qui forcent l’admiration par leur jeunesse et leur talent, et qui ont déjà un pied dans le monde professionnel. Tout d’abord Ludmilla Bouakkaz, qui campe une Eurydice parfaite, à la fois naturelle et fort drôle. Sa voix n’est pas immense, mais il ne faudrait pas forcer plus un si bel instrument qui fait un peu penser à Erna Berger. Elle commence d’ailleurs un beau parcours (on l’a déjà entendue notamment à l’Opéra Comique dans le rôle de Fantasia du Voyage dans la Lune dans la mise en scène de Laurent Pelly). Une personnalité riche de promesses qu’il faudra suivre avec attention. Et puis Arthur Roussel qui est de son côté un Orphée épatant, à la fois lunaire et virevoltant, ajoutant au rôle un côté sympathique qu’il n’a pas toujours, un peu hurluberlu dépassé par les évènements, jouant de tous ses potentiels d’acteur, de chanteur et de danseur déjà bien assurés. À suivre donc, on attend avec intérêt de pouvoir les revoir bientôt.

Nicolas Hocquemiller (John Styx) ©️ Ambro

Mais le reste de la troupe est également de grande qualité, bien qu’il soit impossible de nommer ici tout le monde. Maxime Martelot campe un Jupiter mêlant l’autorité à une certaine bonhomie, là où d’autres présentent plus d’agressivité. Aussi bon acteur que chanteur, il est tout bonnement sensationnel dans le duo de la mouche. Timothée Moser est de son côté un Pluton plein de duplicité comme il se doit, campant parfaitement le personnage, tant scéniquement que vocalement. Raymi Bouquet est un Mercure à roulettes difficile à contrôler avec sa trottinette, tandis que Nicolas Hocquemiller est un John Styx vraiment hors du commun, quasi inénarrable de retenue et de second degré. Du côté des dames, on a bien apprécié l’Opinion Publique de Clara Pecot, un rôle particulièrement délicat dont elle se sort fort bien, et le Cupidon d’Anna Hornung, vif argent omniprésent. Que tous les autres rôles me pardonnent de ne pouvoir les citer, ils n’ont en rien démérité, et s’intègrent merveilleusement dans ce beau travail de troupe.

La série de représentations de cette année est déjà terminée, mais notez bien la même période en 2024 et surveillez les activités du conservatoire du XIIe pour venir applaudir sa prochaine production (d’autant que c’est gratuit sur réservation préalable).

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Opéra bouffe en deux actes et quatre tableaux d’Hector Crémieux et Ludovic Halévy, musique de Jacques Offenbach,
créé le 21 octobre 1858 au théâtre des Bouffes-Parisiens, puis dans une seconde version en quatre actes et douze tableaux le 7 février 1874 au théâtre de la Gaîté.
Production du Conservatoire Paul Dukas, Paris XIIe (direction Philippe Barbey-Lallia)
Atelier Lyrique du Conservatoire Paul Dukas (direction Catherine Dune).

Détails

Mise en scène
Catherine Dune
Costumes
Jean-François Pinto
Maquillage
Matteo Brini
Lumière
Anne Poitevin
Chef de chant
Augustin Gourdon

Orphée
Arthur Roussel
Eurydice
Ludmilla Bouakkaz
L’Opinion Publique
Clara Pecot
Jupiter
Maxime Martelot
Pluton
Timothée Moser
Diane
Lucie Pères
Cupidon
Anna Hornung
Vénus
Jasmine Gonella
Junon
Isabelle Prebet
Mercure
Raymi Bouquet
Mars et John Styx
Nicolas Hocquemiller
Les policewomen
Cécile Habibi, Jelena Arrouas, Hélène Laudinat et Mylène Cassan
La Sirène
Mylène Cassan
La violoniste
Nina Casati

Orchestre des Conservatoires des XIIe et XIIIe arrondissements
Direction musicale
Jean-Michel Ferran / Guillaume Roy (étudiant en direction)

 

Paris (Espace Reuilly), samedi 15 avril 2023, 20h

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