Du chêne sacré du temple d’Irminsul à la cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris, le parcours de cette Norma est judicieux. D’abord parce que, bien que néo-gothique (Jules-Godefroy Astruc, 1893), l’édifice rappelle que Chateaubriand comparait la cathédrale gothique à une forêt pleine de mystère, propre donc à donner à ce prototype de l’opéra romantique un cadre à sa mesure. Ensuite, parce que cette église est réputée pour son acoustique, qui en a fait pendant la seconde moitié du XXe siècle le studio d’enregistrement de prédilection d’Erato.
Le concert de ce soir constitue un lourd challenge, tant la partition présente de difficultés. Pourtant, malgré nombre d’imperfections, on passe une excellente soirée, du fait de la lisibilité et de la clarté du propos musical. Bien sûr, l’orchestre sous la direction de Léonard Ganvert a connu des problèmes, et quelques pains, ici et là, on fait sourire. Mais il s’agit d’un orchestre de jeunes – voire très jeunes – élèves de conservatoires, alors il faut surtout parler de performance. Les chœurs de VociHarmonie auraient encore à travailler l’articulation, mais ils tiennent leur place avec assurance.