Forum Opéra

WEBER, Der Freischütz – Bregenz

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
20 juillet 2025
Pas tout à fait autre mais loin d’être le même

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Singspiel en trois actes
Musique de Carl Maria von Weber
Livret de Johann Friedrich Kind, d’après le récit éponyme de Johann August Appel et Friedrich Laun (pseud. de F. A. Schulze) publié dans le premier volume de leur anthologie de l’horreur Gespensterbuch (1810), d’après le comte populaire Des Jägers Braut
Création à Berlin (Königliches Schauspielhaus) le 18 juin 1821
Version dialoguée de Jan Dvořák d’après un concept de Philipp Stölzl
Musique supplémentaire par Ingo Ludwig Frenzel

Détails

Mise en scène et décor
Philipp Stölzl
Costumes
Gesine Völlm
Lumières
Philipp Stölzl, Florian Schmitt
Mise en scène des cascades et des mouvements
Wendy Hesketh-Ogilvie
Collaboration scène
Franziska Harm
Son
Alwin Bösch, Clemens Wannemacher
Effets sonores
Jan Petzold

Ottokar
Johannes Kammler
Kuno
Franz Hawlata
Agathe
Irina Simmes
Ännchen
Katharina Ruckgaber
Kaspar
Oliver Zwarg
Max
Attilio Glaser
Samiel
Moritz von Treuenfels
Un ermite
Frederic Jost
Kilian
Michael Borth
Demoiselles d’honneur
Sarah Schmidbauer, Sarah Kling
Wired Aerial Theatre
Statisterie du Festival de Bregenz

Bregenzer Festspielchor, Prager Philharmonischer Chor
Wiener Symphoniker
Direction musicale
Patrik Ringborg

Bregenz, Scène sur le lac, 17 juillet 2025, 21h15

Lors de deux précédents comptes rendus, celui de la même production présentée en 2024 et celui du DVD qui a suivi, auxquels nous renvoyons pour plus de détails, nous avons rappelé les principes du festival de Bregenz en termes de durée (autour de deux heures), de réponse à certaines attentes supposées du public (du grand spectacle entre Broadway et les parcs d’attractions), des impératifs liés à la retransmission amplifiée de l’orchestre et des voix des chanteurs, et de manière plus générale tout ce qui est lié à une représentation en plein air (météo…). Et nous avons aussi regretté les modifications dans la partition, dans le texte et dans une certaine conception de l’œuvre. Aujourd’hui, oublions tout cela, carrons-nous bien dans notre fauteuil sous un ciel résolument clément, et jouissons sans arrières pensées d’un spectacle somptueux, agrémenté d’importants changements de distribution.

Si l’impression générale reste sensiblement la même, c’est dans quantité de domaines que l’on trouve des améliorations, ce qui fait au total qu’il semble que le spectacle – sans avoir véritablement changé – ait beaucoup évolué. Ces améliorations touchent à la fois le domaine technique et le domaine artistique. Et tout d’abord, pour le premier, la qualité sonore qui nous avait déçu l’an dernier, retrouve ce soir la quasi-perfection du passé (sauf un chœur qui a été un peu brouillé). Dès le début, les coassements des corbeaux qui paraissent survoler l’espace surprennent même les vrais oiseaux qui, l’espace d’un instant, dévient leur course. S’intercalent les hurlements des loups, le mugissement du vent, bref c’est du Disney, peut-être, mais tellement bien fait qu’on y croit. Comme on croit également, en cours de représentation, au fracas du tonnerre : toutes les têtes des spectateurs se lèvent, interrogatives, vers les cieux, à la recherche de quelque nuage annonciateur d’un déluge comme on en a connu en ce lieu. Mais non, rien, il ne s’agit que de la magie d’un son parfaitement réglé, comme l’est la spatialisation des voix des chanteurs. Enfin, excellente initiative, les sous-titres sont maintenant en deux langues (anglais et allemand), et couvrent la totalité des textes, qu’ils soient chantés ou parlés.

Certains textes parlés additionnels semblent toujours un peu longs, mais le rythme général s’est beaucoup amélioré, et le plateau a trouvé sa vitesse de croisière. Et même si les effets kitsch font encore un peu grincer des dents (les nageuses synchronisées à la Esther Williams, le traineau à la Louis II de Bavière, la lune animée façon Méliès ou encore l’ermite qui apparaît à la fin en Vierge de la Macarena), cela s’intègre dans une vision d’ensemble dont la Gorge aux loups, avec son gigantesque serpent cracheur de feu, constitue la pièce maîtresse. Et même si le concept global avec son narrateur (l’excellent Samiel de Moritz von Treuenfels) paraît encore un peu lourd, il fonctionne plutôt bien, le diable s’attachant beaucoup plus nettement à chacun des personnages que lors de la première de l’an dernier.

Attillio Glaser (Max) et Moritz von Treuenfels (Samile) © Photos Bregenzer Festspiele / Daniel Ammann

Enfin, ce ne sont pas moins de sept rôles qui ont changé de titulaire, plus le chef, et si ceux de l’an dernier ne déméritaient pas, on a ce soir un ensemble vraiment excellent. Rappelons toutefois qu’il y a trois distributions en alternance, et que le choix, fait par la direction artistique du festival, se fonde essentiellement sur les accords des voix et du jeu entre les interprètes. Le rôle principal féminin, Agathe, a été confié à Irina Simmes. On avait déjà remarqué cette jeune cantatrice, lorsqu’elle interprétait à Erl, dans la Tétralogie de Brigitte Fassbaender, les rôles de Sieglinde (Die Walküre 2022), Gutrune (Götterdämmerung 2023), et les deux rôles lors de la présentation complète des quatre volets en 2024. Je notais alors « on est subjugué par la voix claire et la belle prononciation d’Irina Simmes, aux aigus assurés et à la belle ligne de chant, égale sur toute la tessiture ». Elle confirme ce soir toutes ces qualités, auxquelles on peut joindre celle d’une interprétation pleine de sentiment. À ses côtés, Max trouve en Attilio Glaser un interprète quasi idéal, mêlant puissance et sens du phrasé, et donnant au personnage le relief qui lui manque souvent. Le Kaspar d’Oliver Zwarg était non moins impressionnant, de même que les autres chanteurs, qu’ils viennent de la distribution de l’an dernier ou soient nouveaux ce soir, parmi lesquels l’Ännchen décidée de Katharina Ruckgaber et l’excellent Ottokar de Johannes Kammier. . Mais il faut également noter que le chef Patrick Ringborg a vraiment réussi à insuffler à l’ensemble un irrésistible allant, grâce à une battue énergique, des tempi soutenus et des nuances nettes. Au total donc, un plaisir de retrouver ce spectacle rafraîchi et amélioré, garant d’une excellente soirée.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Singspiel en trois actes
Musique de Carl Maria von Weber
Livret de Johann Friedrich Kind, d’après le récit éponyme de Johann August Appel et Friedrich Laun (pseud. de F. A. Schulze) publié dans le premier volume de leur anthologie de l’horreur Gespensterbuch (1810), d’après le comte populaire Des Jägers Braut
Création à Berlin (Königliches Schauspielhaus) le 18 juin 1821
Version dialoguée de Jan Dvořák d’après un concept de Philipp Stölzl
Musique supplémentaire par Ingo Ludwig Frenzel

Détails

Mise en scène et décor
Philipp Stölzl
Costumes
Gesine Völlm
Lumières
Philipp Stölzl, Florian Schmitt
Mise en scène des cascades et des mouvements
Wendy Hesketh-Ogilvie
Collaboration scène
Franziska Harm
Son
Alwin Bösch, Clemens Wannemacher
Effets sonores
Jan Petzold

Ottokar
Johannes Kammler
Kuno
Franz Hawlata
Agathe
Irina Simmes
Ännchen
Katharina Ruckgaber
Kaspar
Oliver Zwarg
Max
Attilio Glaser
Samiel
Moritz von Treuenfels
Un ermite
Frederic Jost
Kilian
Michael Borth
Demoiselles d’honneur
Sarah Schmidbauer, Sarah Kling
Wired Aerial Theatre
Statisterie du Festival de Bregenz

Bregenzer Festspielchor, Prager Philharmonischer Chor
Wiener Symphoniker
Direction musicale
Patrik Ringborg

Bregenz, Scène sur le lac, 17 juillet 2025, 21h15

Vous pourriez être intéressé par :