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Pas de sacre pour Britten

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8 juin 2023
Il y a 70 ans, Gloriana choque la bonne société anglaise

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Comme on le sait, lors des couronnements des souverains britanniques, il est d’usage d’utiliser des musiques récurrentes (Haendel et son Zadok the Priest en sont un exemple significatif), ou de commander pour la cérémonie quelques pièces à des compositeurs contemporains. Ainsi, pour celui d’Elizabeth II le 2 juin 1953, Walton, Vaughan Williams ou encore Bliss proposeront des partitions. L’autre gloire de la musique contemporaine anglaise, Benjamin Britten, s’est vu quant à lui commander un nouvel opéra, son septième, à l’occasion du couronnement.

Sur la suggestion d’un ami, Lord Harewood, Britten avait choisi d’adapter un roman de Lytton Strachey, Elizabeth and Essex, pour évoquer l’autre Elizabeth, glorieuse devancière de la nouvelle reine, et sa relation avec Robert Devereux, comte d’Essex, rappelant l’opéra de Donizetti. Il en confie le livret à William Plomer, qui lui écrira plus tard ses superbes Trois paraboles d’église. Le nom finalement choisi pour cet opéra, Gloriana, est celui par lequel le poète Edmund Spencer, contemporain de la reine, désignait cette dernière, jusqu’à en faire un surnom resté dans la mémoire collective outre-Manche.

La première a lieu voici 70 ans à Covent Garden en présence de toute la famille royale. Peter Pears, compagnon de Britten, interprète Essex, et Joan Cross la reine sous la direction de John Pritchard. Britten avait peu de temps auparavant été très rassuré par l’accueil que la jeune reine elle-même avait fait à son opéra lors d’une audition privée. Elizabeth s’était dite flattée et même ravie de ce qu’elle avait entendu.

Mais ce soir du 8 juin, une grande partie du public goûte très peu la partition et le livret. La reine Elizabeth I est représentée vieillissante, indécise, gouvernée par ses passions. Beaucoup trouvent que pour rendre hommage à une jeune reine dans la fleur de l’âge, cette idée était pour le moins saugrenue. Les critiques sont également déçus, trouvant Britten en manque d’inspiration. Il fait pourtant des portraits d’une grande finesse, avec une musique qui a pu dérouter. Britten lui-même passera bien vite à autre chose et on ne ressortira Gloriana que bien des années plus tard, par exemple pour en faire un opéra filmé, signé ici Phillida Lloyd, avec Josephine Barstow dans le rôle titre.

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