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5 questions à Madeline Bender

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Interview
25 juin 2003

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Vous êtes une jeune artiste, mais déjà, vous chantez Constance au festival d’Aix, sous la direction de Marc Minkowski. Que représente cette production pour vous ?

Travailler à Aix-en-Provence est une opportunité merveilleuse et passionnante pour moi. A mon avis, les festivals sont l’endroit idéal pour opérer une prise de rôle, comme se sera le cas pour Constance. D’abord parce que les répétitions sont plus longues, et que l’on ne se sent pas « précipitée ». Aussi, parce que Marc Minkowski est très généreux avec les jeunes chanteurs. Il crée une atmosphère particulière, qui donne au chanteur la liberté d’explorer les limites les plus extrêmes de leurs possibilités vocales. Il encourage les prises de risques, le courage. A Aix, il est possible de travailler lontemps, pour obtenir un pianissimo extraordinaire, ou une nouvelle couleur vocale jamais obtenue encore, ou alors prendre de plus grands « risques » scéniques, comme chanter une contre-note suspendue à une échelle de 6 mètres, ou en train de sauter en l’air. Bien sûr, certains choses ne fonctionnent pas d’emblée, et dans une autre production, nous n’aurions pas le luxe de répétitions suffisantes pour trouver des solutions. Au contraire, dans l’ambiance si particulière d’Aix, les chanteurs ont le temps qu’il faut pour être vraiment créatifs. Et c’est passionnant.

Dans votre répertoire, on croise de « doux sopranos », Mimi et Micaela, et des rôles plus tendus, comme Violetta Valery et Constance. Est-ce une volonté de versatilité ?

Je dois admettre qu’instinctivement, je suis particulièrement attiré par les personnages qui ont un vrai potentiel dramatique. Bien sûr, il est nécessaire de choisir avec précaution les rôles qui sont adaptés à sa voix, lui permettent une évolution naturelle, et bien entendu, je prends cela en considération. Cependant, pour moi, le vrai plaisir de l’opéra a toujours été le théâtre. Et dans ce sens, Contance et Violetta sont particulièrement attirantes. Ces deux femmes sont à la fois très fortes et incroyablement féminines. Il existe des façons infinies d’interpréter et leur musique, et leur personnage. En fait, je trouve que rien ne peut tarir l’intéret, ni le défi que représentent ces deux rôles. Les chanter, c’est un peu se sentir comme un enfant dans une confiserie !

Vous avez été l’Eurydice de Madelena Kozena, dans la production de Robert Wilson pour le Théâtre de Châtelet. Quel souvenir gardez-vous de cette expérience, gravée pour le dvd ?

J’ai en effet des souvenirs très forts de la production de Robert Wilson d’Orphée, et de la collaboration avec Magdalena, et avec Sir John Eliot Gardiner. Cependant, en y repensant, je ne surprend de penser que j’ai été si peu inhibée, alors que je faisais mes débuts à Paris, au Théatre du Châtelet, dans un rôle en français, alors que je pouvais à peine, à cette époque, me commander un café dans cette langue ! Heureusement, il s’agissait d’une autre de ces rares expériences ou la « luxueuse » durée des répétitions m’a permis de m’appropier la langue, le style de Wilson, et le rôle. J’ai d’heureux souvenirs du chant magnifique et intelligent de Magdalena Kozena, et après les répétitions, des nombreux déjeuners que nous avons passés toutes les deux dans le petit restaurant chinois près du théâtre (bien que je me demande toujours comment elle garde une silhouette si fine et élégante avec son goût imodéré pour les beignets à l’ananas !)

Pouvez vous nous parler de vos prochains engagements ?

Je vais chanter le rôle de Pamina à Toulouse cet automne, et au cours de l’hiver, j’aurai la chance de faire ma prise de rôle de Lucia dans une petite compagnie d’opéra, à Birmingham en Alabama. Je reviendrai ensuite à Constance pour une reprise de la production d’Aix à l’opéra de Rouen, et enfin, je chanterai à nouveau Violetta à Vancouver, au Canada. Constance, Lucia et Violetta dans une saison ! Cela parait trop beau pour être vrai !

Quels sont les rôles que vous rêvez d’aborder ?

Je suis plutôt chanceuse en ce moment, car trois de mes rôles rêvés seront à mon répertoire en 2004. En plus de Violetta, Contance et Lucia, j’aimerais, dans le futur, avoir l’occasion d’explorer le répertoire français, Manon et Juliette notamment. J’aimerais aussi poursuivre dans Haendel : Cléopatre et Semele, par exemple. Anne Truelove, du Rake’s Progress de Stravinsky fait aussi partie de la liste de mes « 10 rôles rêvés », de même que certaines héroïnes de Mozart plus sombres, comme Elektra. Peut-être avez-vous suivi mon fil conducteur … toutes ces femmes sont de fascinantes figures de théâtre !

Frédéric Théret
 

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