Si, si, on pourra (ré)entendre Jonas Kaufmann à Hambourg

A l’Elphi (c’est un peu plus court et plus facile à articuler que « Elbphilharmonie »), quand on occupe une place située à l’arrière de la scène, on n’entend pas très bien les chanteurs. Rien d’étonnant, c’est un peu pareil dans beaucoup d’autres salles modernes, mais à Hambourg, semble-t-il, les places en question coûtent à peine moins cher que celles qui sont bien mieux situées. Pas plus que les architectes Herzog et De Meuron, l’acousticien Yasuhisa Toyota n’a pu y remédier, et lors de l’inauguration en janvier 2017, d’aucuns avaient trouvé trop peu sonore la voix de Pavol Breslik dans l’œuvre de Wolfgang Rihm dont il assurait la création, en remplacement d’un certain Jonas Kaufmann. Samedi dernier, quand le ténor-star est venu y interpréter Le Chant de la Terre, certains spectateurs ont donc fini par exprimer tout haut ce que beaucoup pensent tout bas et se sont plaints de ne pas entendre sa voix. Se drapant dans sa dignité, Jonas Kaufmann a estimé qu’il s’agissait de « touristes » et non de véritables mélomanes. Et il a déclaré que la prochaine fois qu’il chanterait à Hambourg, ce serait dans le cadre plus intime et plus favorable de la Laeiszhalle (ex-Musikhalle), inaugurée en 1908, où l’on pourra donc vraiment l’entendre.