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Un fauteuil pour deux au San Carlo de Naples

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Brève
15 septembre 2023

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En mai dernier, Stéphane Lissner se voyait signifier son congé à la tête du San Carlo de Naples, en vertu d’un tout nouveau décret du gouvernement de Giorgia Meloni. Ce décret, en date du 4 mai, impose le départ en retraite de tous directeurs de théâtre étrangers de plus de 70 ans. Objectivement, le décret ne fait qu’aligner la réglementation applicables aux directeurs étrangers sur celle existante pour les directeurs italiens. D’autre part, la législation française est encore plus contraignante puisque l’âge limite en France est fixé à 65 ans : Stéphane Lissner avait déjà dû se soumettre à cette règle lorsqu’il était à la tête de l’Opéra de Paris (c’est pas de veine). Si Dominique Meyer, directeur de la Scala, n’est pas concerné à court terme (mais il le sera dans 2 ans), il n’en est pas de même pour Stéphane Lissner. Celui-ci avait déjà fêté ses 70 printemps en janvier et tombait immédiatement sous le coup du décret en dépit d’un contrat qui courait jusqu’en 2025. Après s’être vu notifier la fin anticipée de son mandat, Lissner a été remplacé par l’ancien administrateur délégué de la RAI, Carlo Fuortes, un jeunot de 64 ans. Stéphane Lissner ne l’a toutefois pas entendu de cet oreille : même avec une carrière commencée il y a 46 ans, dans un contexte de réforme des retraites, il est en effet possible qu’il lui manque quelques trimestres. Toutefois, par un coup de théâtre digne de l’opéra de Verdi dont il ne faut pas dire le nom, l’instance napolitaine du tribunal du travail a tranché il y a quelques jours en faveur de sa réintégration immédiate, jugeant l’application rétroactive du décret comme abusive. Alors que l’éventuel départ de son successeur n’est pas acté, le San Carlo se retrouve donc aujourd’hui avec deux directeurs. Comme le salaire annuel de Carlo Fuente est de 210 000 euros (non compris une enveloppe de 30 000 euros pour les frais de bouche) et que celui de son prédécesseur (et peut-être successeur) se situe vraisemblablement dans les mêmes eaux, la plaisanterie risque de peser sur les finances de l’institution napolitaine. Verrons-nous Stéphane Lissner, tel Silva dans Ernani, jouant lugubrement du cor dans le hall du San Carlo tandis que Carlo Fuortes absorberait un poison ? Une affaire à suivre en tout cas !

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