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Les cadeaux de Noël de la rédaction

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Actualité
12 décembre 2011

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Cette année encore, la rédaction de Forumopera.com est partie à la chasse aux cadeaux de Noël. Voici entourés de ruban dans un joli papier les présents pour votre meilleur ami et, tout aussi bien emballés, ceux que dans votre générosité magnanime vous ne manquerez pas d’offrir à votre meilleur ennemi.  

 

 

 

Les cadeaux de Noël de :

 

Christophe Rizoud

A mon meilleur ami, lyricomane averti et fidèle abonné des grandes maisons parisiennes, j’offre, prévenant, un abonnement à l’Avant-Scène Opéra. Avec les deux derniers numéros de la collection, Hyppolite et Aricie et La Muette de Portici, le voilà armé pour vivre intelligemment les temps forts de l’année prochaine. Et comme un bon geste est toujours récompensé, je fais une affaire (50€ de réduction en commandant avant le 31 décembre).

 

L’Avant-Scène Opéra, six numéros par an, 100€ au lieu de 150€ avant le 31 décembre 2011 [en savoir plus]

A mon meilleur ennemi, j’offre, cruel, The Maltese Tenor, le dernier récital au disque de Joseph Calleja. Du beau chant en mal d’expression dans un programme usé comme le col d’une vieille chemise. Quel gâchis !
 

Joseph Calleja, The Maltese Tenor – Decca [en savoir plus]

 

 

Brigitte Cormier

 

Aucune hésitation, à mon meilleur ami j’offrirai le livre qui m’a le plus enchantée cette année, celui qui m’a fait rire à voix haute : Les Grotesques de la musique d’Hector Berlioz. Ce petit ouvrage humoristique d’un grand compositeur « indigné » est à mettre entre les mains de tous les musiciens et mélomanes. Les « misérables critiques », comme les nomme l’auteur, étant peut-être les plus aptes à en déceler la finesse et le piquant.

 

 

Hector Berlioz, Les Grotesques de la musique – éditions Symétrie [en savoir plus]

Parce que le baryton et le pianiste y font preuve d’une entente exemplaire, j’offrirai à mon meilleur ennemi, dans une énième tentative pour le rendre plus humain et moins insensible, Voyage d’hiver de Franz Schubert dans une interprétation limpide qui sait être poignante sans pathos.

 

 Franz Schubert : Winterreise. Thomas Bauer (baryton), Jos van Immerseel (pianoforte) – Zig Zag Territoires [en savoir plus]

 

 

Camille De Rijck

À mon meilleur ami, j’apporterai sur un coussin pourpre, telle la toison d’or, le disque Vivaldi de Nathalie Stutzmann. Le contralto français y démontre bellement qu’un talent patiné, reposant sur des dons naturels incontestables et saupoudré d’une intelligence musicale superlative constitue probablement ce qu’il y a de plus rare et de plus enthousiasmant dans la discographie de l’année 2011. Dans une société toute vouée au jeunisme, c’est un magnifique pied de nez d’une voix vétérane qui n’a pas fini de nous surprendre.

Nathalie Stutzmann, Vivaldi Prima Donna – Deutsche Grammophon

[en savoir plus]

Mon meilleur ennemi est un rustre. Pour son édification, je lui offrirai le fabuleux enregistrement que Karine Deshayes et l’Ensemble Contraste consacrent à Gabriel Fauré. D’avance, je sais que les moirures du premier quatuor achèveront de consterner son gros esprit barbare et que la délicatesse un peu factice de La Bonne Chanson le navrera. Mais il boira jusqu’à la dernière lampée cet enregistrement que, personnellement, je vénère.

Gabriel Fauré : Premier Quatuor à cordes et La Bonne Chanson. Karine Deshayes, mezzo-soprano et l’Ensemble Contraste – ZigZag Territoires

  

 

Maximilien Hondermarck

Face au désenchantement de notre monde, j’offre à mon meilleur ami le cadeau d’un Noël enfin spirituel. Un Messiah ? Aucunement ! Un Weihnachtsoratorium ? Non point ! C’est à une toute autre messe que je le convie : la slovaquo-christique Edita Gruberova daignera bénir ses fidèles de ses aigus angéliques et de ses attaques abrahamiques, à l’occasion d’un récital unique avec piano. A écouter, et surtout à voir, pour la vénération toute sauf religieuse des fidèles viennois…

 

Liederabend, Edita Gruberova, Wiener Staatsoper, le 26 avril 2012 [en savoir plus]

Mon meilleur ennemi recevra quant à lui un panier-surprise à haute teneur calorique, où, glissé entre le foie gras et le sauternes, je n’aurai pas manqué de glisser le roboratif récital annuel de Roberto Alagna. Un bon gueuleton en perspective.

 

Roberto Alagna, Pasión – Deutsche Grammophon

 

 

Sylvain Fort

Mon meilleur ami ne jure que par le grand opéra français, Verdi, Wagner, Mozart, Rossini, toutes ces choses qu’on finit par connaître par cœur et qu’on accueille à la fin avec une franche lassitude ou bien, quand on est critique musical, avec la suffisance de celui qui sait. Changeons donc de registre et admirons les splendeurs que dans d’autres temps et d’autres lieux, Jordi Savall, la très regrettée Montserrat Figueras et leurs compagnons d’aventure sont allés exhumer. « La Sublime Porte, Voix d’Istanbul, 1430-1750 » nous porte à des confins musicaux qu’on pourrait penser dépaysants mais qui en somme sont aussi nos racines. Et puisque Noël, nativité chrétienne, est aussi la fête des hommes de bonne volonté, entendre côte à côte chants de Turquie, d’Arménie, sépharades, arabes, grecs, bulgares, n’est pas pour nous déplaire. 

 

La Sublime Porte, Voix d’Istanbul – Alia Vox 2011

Mon meilleur ennemi aussi aime les ailleurs qui chantent. Tu en veux ? Tu en auras, vil chacal ! Et pour te consoler de ta médiocrité, écoute donc le disque qui cette année nous aura fait le plus penser à du vide posé sur du néant : le « Melancolia » de la dame Petibon. La melancolia, tu en auras ta dose, à franchir ce désert de sentiments et de tartignolades. Ca te rappellera moins Grenade, Cordoue et Séville que les pires supplices de l’Inquisition. Ah ah ah !

 

Patricia Petibon, Melancolia – Virgin Classics [en savoir plus]

 

 

Anne Le Nabour

 

Ô toi, mon meilleur ami, tu devras faire preuve de patience et attendre le mois de juin pour apprécier ce splendide Hippolyte et Aricie donné au Palais Garnier. Mais ta patience se verra récompensée par un moment de pure poésie et d’enchantement. Patience et longueur de temps…

Jean-Philippe Rameau, Hippolyte et Aricie, Opéra nationale de Paris, du 9 juin au 9 juillet 2012 [En savoir plus]

 

Quant à toi, cher meilleur ennemi, je te réserve un moment « cuisant »… Une invitation à dîner dans ce glacial endroit nouvellement ouvert, l’Opéra Restaurant, honteusement caché à l’arrière du Palais Garnier ! Le lieu aurait pu être romantique et quelque peu suranné à l’image du café Sacher de Vienne où l’on ne se lasse pas de traîner. Non, le parti pris est celui de la cuisine minimaliste et de l’architecture épurée qui te feront (rapidement) quitter les lieux non seulement affamé mais surtout déprimé !

L’Opéra restaurant, Palais Garnier, place Jacques Rouché, 75009 Paris [En savoir plus]

 

 

Julien Marion

A mon meilleur ami, je crois que j’offrirais le CD consacré à Irmgard Seefried publié au début de cette année par Relief. Un de mes absolus coups de coeur de l’année 2011 ! Le Libera me hanté du Requiem de Verdi enregistré à Vienne en 1944, sous la baguette fiévreuse de Karl Böhm, vaut à lui seul le détour. Mais que dire de la scène finale de Suor Angelica, de la même année ? Un prodige ! C’est chanté en allemand, certes. La voix n’est pas typiquement puccinienne, j’en conviens. Et alors ? Le timbre est inentamé, d’une pureté troublante. L’engagement dramatique est inoui, une femme se consume dans une sorte d’extase mystique, qui n’est pas sans rappeler ce que, la même année, dans la même ville, Ljuba Welitsch faisait de la scène finale de Salomé. Un choc, un vrai, comme le disque en offre peu.

   

 

Irmgard Seefried, Rarities – Relief

 

Quant à mon meilleur ennemi, je l’emmènerai voir la nouvelle production de Tannhäuser à Bayreuth, avec sa mise en scène inepte, qui situe l’oeuvre dans une usine de traitement des excréments humains, ses décors laids et repoussants (les spermatozoïdes géants qui s’agitent frénétiquement pendant le tableau final!), ses chanteurs pour certains hors sujet: un monument de cuistrerie prétentieuse. Et pour m’assurer qu’il ne remettra plus jamais les pieds sur la Colline sacrée, je l’emmènerai voir, deux jours après, les Maîtres chanteurs de Nurenberg mis en scène par Katharina Wagner !

Richard Wagner, Tannhäuser, Festival de Bayreuth, du 28 juillet au 27 août 2012 [en savoir plus]

 

 

Laurent Bury

Afin de faire enfin voir les lumières de la vérité à mon meilleur ami pour qui l’opéra se résume encore à Zeffirelli et à la Castafiore, je lui offre une place pour une œuvre qui pousse presque tous les metteurs en scène à se surpasser : La Femme sans ombre, montée par Claus Guth à la Scala de Milan au printemps prochain. La superbe production donnée au Châtelet en 1994 était sans doute ce qu’Andreas Homoki a fait de mieux, la mise en scène de Robert Carsen au Staatsoper de Vienne est bouleversante, même Bob Wilson ne s’en est pas trop mal tiré à la Bastille, alors on imagine ce que devrait nous montrer celui qui a déjà transfiguré la trilogie Da Ponte à Salzbourg et auquel on doit entre autres un Parsifal sublime. Et si j’arrive à convertir mon meilleur ami encore rétif à l’opéra, il pourra même aller revoir ladite production à Covent Garden qui la coproduit.

Richard Strauss, Die Frau ohne Schatten, Scala de Milan, du 11 au 27 mars 2012 [En savoir plus]

A mon meilleur ennemi, qui crache sur tout l’opéra français et pour qui l’art lyrique se limite au XIXe siècle en Italie et en Allemagne, j’offre le livre de Peter Conrad, Verdi et/ou Wagner. Il pourra se préparer à une année 2013 où on fêtera le double bicentenaire de « Wagner le terroriste » et de « Verdi le thérapeute » (c’est monsieur Conrad qui le dit). Il pourra y lire plein de méchancetés sur son cher Richard, dont les goûts vestimentaires étaient « ceux d’une drag-queen » et dont le perroquet répétait à longueur de journée « Richard Wagner, tu es un grand homme ». Il découvrira que « les Italiens sont troublés par Verdi parce qu’ils se sentent indignes de lui ». Il n’apprendra peut-être pas grand-chose sur les livrets ni sur la musique, mais peu lui importe, il lui suffit d’être conforté dans ses préjugés. Mon meilleur ennemi ne parle pas un mot d’anglais et le livre n’est pas encore traduit ? Tant pis pour lui.

Peter Conrad, Verdi and/or Wagner : Two Men, Two Worlds. Thames & Hudson

 

   

 

Maurice Salles

Pour mon meilleur ami, un livre à choisir dans le catalogue des Editions Symétrie. Entre partitions et ouvrages inédits, nul doute que ce passionné de musique y trouvera son bonheur.

 

Editions Symétrie, Livres et partitions. Édition multimédia. www.symetrie.com

Pour mon meilleur ennemi, que j’ai longtemps taxé de mauvaise foi, les ressources de la technique. Egalement sourd aux défauts de ses idoles et aux qualités des chanteurs qu’il débine, il a droit à un sonotone, évidemment dernier cri.

 

 

  

 

Jean-Philippe Thiellay

A mon meilleur ami, j’aurais aimé offrir un livre sur Rossini… mais qui sortira seulement en mars aux Editions Actes Sud… Alors, je me rabats sur un abonnement à Qobuz : pour, chaque mois, un prix inférieur à un seul CD, c’est la possibilité d’écouter – et même d’emporter en voyage – les plus grandes références, comme les dernières nouveautés ! Qobuz est la garantie de retrouver les CD que l’on aime en qualité supérieure et aussi de faire des découvertes… Le cadeau de ce Noël 2011, sans l’ombre d’un doute ! Et pour démarrer, je lui conseillerai vivement d’écouter et de réécouter le Guillaume Tell dirigé par Pappano, sorti chez EMI au printemps. Pour une première intégrale depuis 20 ans, ce CD est une indéniable réussite, en particulier grâce aux forces de l’Académie de Santa Cecilia.

 

www.qobuz.com, Ecoute illimitée de 7 à 29€ par mois [en savoir plus]

A mon meilleur ennemi, j’offrirais une place de première catégorie à Bastille (180 euros !), en mars 2012, pour aller voir Paata Burchuladze en Commendatore (!) et Patricia Petibon en Donna Anna (!!), car il y a de bonnes chances qu’il soit dégoûté dès la première scène de Don Giovanni… ce qui me permettra de récupérer sa place après l’entracte pour profiter de la direction de Philippe Jordan, que l’on attend avec impatience, mais aussi de Véronique Gens et Peter Mattei.

 

Wolfgang Amadeus Mozart : Don Giovanni, Opéra National de Paris, du 15 mars au 21 avril 2012 [en savoir plus]

  

 

Christophe Schuwey

 

Me voilà bien ennuyé, cette année, pour offrir un cadeau lyrique à mon meilleur ami. Vivaldi m’ennuie, les récitals s’enchaînent et se ressemblent. Alors, en ces temps de crise mondiale, je ressortirai peut-être les Sept péchés capitaux de Weill avec Brigitte Fassbaender, je lui mettrai la traduction du texte sous les yeux, et laisserai ce terrifiant chef-d’œuvre du XXe siècle lui déchirer les tripes, lui arracher des larmes, et, peut-être, le sauver.

Kurt Weill : Die Sieben Todsünde. Cord Garben (direction), Brigitte Fassbaender – Harmonia Mundi

 

A mon meilleur ennemi, je cacherai que Leonard Bernstein a enregistré un quatuor pour piano de Mozart, et je l’empêcherai de connaître Christiné, Yvain et Lady in the Dark. Je lui volerai son coffret des sonates de Schubert par Kempf, et je lui infligerais l’écoute entière de Die Aeolsharfe de Justin Heinrich Knecht, un opéra où le sujet, magnifique, est traité par le livret avec une infinie platitude, et où les développements musicaux sont invariablement frustrants.

Justin Heinrich Knecht : Die Aeolsharfe. Frieder Bernius (direction) – Carus Verlag

 

 

 

Nicolas Derny

 

Mon ami, tu recevras la réédition (en téléchargement) du Reigen de Philippe Boesmans. Indisponible depuis longtemps, cet unique enregistrement est le seul témoignage sonore de ce chef d’œuvre absolu de l’opéra moderne. Sachons gré à Cyprès de nous le rendre à nouveau accessible via Qobuz. Vu le cours de l’or et la conjoncture actuelle, tu comprendras que j’aie préféré t’offrir ce petit bijou-là, dont la valeur marchande est bien ridicule comparée à sa préciosité musicale…
 
Philippe Boesmans, Reigen. Sylvain Cambreling (direction) – Cyprès / Qobuz [En savoir plus]

 

Mon ennemi, tu recevras Wozzeck ou l’opéra révélé, analyse pénétrante de la composition de Berg par Gérard Gubisch, habile exégète de l’œuvre du maître viennois. Bien sûr, comme tu ne lis pas la musique, tu te trouveras bien penaud devant ce brillant décryptage d’une partition ô combien complexe dont tu admires la puissance dramaturgique sans pour autant comprendre pourquoi. Gubisch, lui, le sait et le démontre à merveille ! Ce beau cadeau ne te sera donc accessible qu’après quelques années de solfège…
 
G. Gubisch, Wozzeck ou l’opéra révélé. Editions l’île bleue

 

 

 

Sylvain Angonin

Très cher meilleur ami, en souvenir de ton premier opéra que tu as vu à mes côtés, je t’offre le DVD Il Trittico mis en scène par Lucca Ronconi. Malgré des propositions scéniques discutables, rien n’a gâché cette soirée où tu as pu découvrir un nouveau monde, celui de l’art lyrique.

 

Giacomo Puccini, Il Trittico, Ricardo Chailly (direction) – DVD Hardy

Cher meilleur ennemi, toi qui reste enfermé dans ta suffisance et dans tes certitudes, le vent tourne et rien en ce monde n’est insubmersible. Pour t’en persuader, je t’offre le film E la nave va.

 

Federico Fellini, Et vogue le navire – DVD Gaumont

 

 

Réal Boucher

 

Je pense que mon meilleur ami appréciera sans aucun doute Fiesque d’Édouard Lalo chez Deutsche Grammophon pour les raisons suivantes. D’abord la richesse de l’ouvrage, sa rareté mais aussi sa relative nouveauté ; vient ensuite la qualité de la distribution avec en tête un Alagna en grande forme dans le rôle éponyme et la direction musicale enflammée et toute en nuances d’Alain Altinoglu.
 
Edouard Lalo, Fiesque. Alain Altinoglu (direction) – DG [En savoir plus]

 

À mon meilleur ennemi, qui n’est pas un mordu d’opéra baroque, j’offre Farnace de Vivaldi dirigé par Diego Fasolis chez Virgin Classics, histoire de le narguer un peu en lui rappelant que, moi, j’aime ce répertoire.

 

Antonio Vivaldi : Farnace, Diego Fasolis (direction) – Virgin Classics [En savoir plus]

 

 

Antoine Brunetto

A mon meilleur ami, j’offre non pas un mais trois albums, que dis-je, une trilogie, une odyssée au sein de l’opéra français : Tragédiennes 1, 2 et 3. Il musardera ainsi en 2012 au gré de ses humeurs, de Lully en Massenet, en compagnie d’une ambassadrice de charme, au tempérament fiévreux et au timbre pulpeux. Véronique Gens et Christophe Rousset ont réinventé la machine à voyager dans le temps !

 

Véronique Gens, Tragédiennes 1, 2 et 3 – Virgin Classics [en savoir plus]

Cette année je serai magnanime avec mon meilleur ennemi. Pour fêter nos retrouvailles, je vais lui offrir une indispensable nouveauté lyrique : Lucrezia Borgia de Donizetti par une jeune soprane slovaque, à la voix ample et fruitée, à l’interprétation épurée, toute en retenue, à la justesse exemplaire. Ah, on me glisse dans l’oreillette que j’aurais rêvé… Tant pis la réconciliation sera pour l’an prochain !

 

Gaetano Donizetti, Lucrezia Borgia avec Edita Gruberova – Nightingale Classics

 

 

Jean-Marcel Humbert

À mon meilleur ami, fin gourmet devant l’éternel, j’offrirai le coffret de 23 CD regroupant tous les récitals enregistrés par Joan Sutherland dans les studios Decca, ne serait-ce que pour lui rappeler notre émotion mâtinée d’incrédulité lorsque nous écoutions par cette belle journée de l’automne 1959, sur le tourne disque familial relié au poste de radio, le microsillon qui contenait les deux airs de Lucia di Lammermoor. Même s’il lui manque la présence magnétique de la Stupenda, ce chef d’œuvre  éditorial, qui survole l’art lyrique de Mozart à Wagner en passant par le Bel Canto et le concerto pour soprano et orchestre de Glière, constitue un monument digne de la haute stature de Dame Joan.

 

Joan Sutherland, Complete Decca Recitals – Decca

À mon meilleur ennemi, qui aime tout autant le whisky que Maria Callas, j’ai décidé d’offrir une canette de Canada Dry et le CD d’Angela Gheorghiu « Hommage à Maria Callas », car il me paraît que ces deux mets vont fort bien ensemble : sucrés l’un et l’autre, le Canada Dry comme Angela peuvent chatouiller qui le palais, qui les oreilles. Mais quand on est obligé d’ajouter l’étiquette « Maria Callas » pour arriver à vendre des produits insipides, c’est que vraiment l’art est tombé bien bas. Et que l’indigestion, dans les deux cas, n’est pas loin…

 

 

Angela Gheorghiu, Homage to Maria Callas – EMI Classics 

 

 

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