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VERDI, Falstaff – Liège

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Spectacle
2 mars 2024
Réjouissante soûlographie

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Mise en scène
Jacopo Spirei

Décors
Nikolaus Webern

Costumes
Silvia Aymonino

Lumières
Fiammetta Baldiserri

 

Sir John Falstaff
Pietro Spagnoli

Mrs Alice Ford
Carolina López Moreno

Mistress Quickly
Marianna Pizzolato

Mrs Meg Page
Marie-Andrée Bouchard-Lesieur

Ford
Simone Piazzola

Nannetta
Francesca Benitez

Fenton
Giulio Pelligra

Pistola
Patrick Bolleire

Bardolfo
Pierre Derhet

Caius
Alexander Marev

 

Orchestre et chœurs de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège

Direction Musicale

Giampaolo Bisanti

Chef des chœurs

Denis Segond

Konzertmeister

Julien Eberhardt

Liège, mercredi 28 février 2024, 20h, Première

 

Détails

Comédie lyrique en trois actes de Giuseppe Verdi, sur un livret d’Arrigo Boito, tiré des Joyeuses Commères de Windsor et Henry IV  de Shakespeare
Création à la Scala de Milan le 9 février 1893

Production Fondazione Teatro Regio di Parma

L’Opéra Royal de Wallonie-Liège accueille en ce début d’année un Falstaff produit par la Fondazione Teatro Regio di Parma et offre ainsi aux Liégeois un spectacle enthousiasmant, rythmé, pétri d’intelligence.

« Le monde entier est une farce, et l’homme est né bouffon », mais comme toujours avec ce type de répertoire, c’est d’une précision millimétrique que naissent la légèreté et une impression de grande liberté. Jacopo Spirei, remarquable metteur en scène, ne s’y est pas trompé.

Le sol se dérobe sous les pieds de Falstaff dès l’ouverture. Dès lors, s’imposent les perspectives saoules du fantastique décor de Nikolaus Webern qui évoquent les paysages de Chaïm Soutine, le drame en moins. Ici, alcool et pulsions suffisent à biaiser notre vision du monde. Cette plongée dans l’inconscient est superbement rendue dans la scène du parc où les façades s’envolent dans une image délicieusement surréaliste pour dévoiler les bosquets sauvages : sous le vernis social, l’animalité mène le monde.

La pénible prise de conscience que fait Falstaff, Pietro Spagnoli la porte avec une gouaille enthousiasmante et une lucidité désabusée particulièrement touchantes. Si le timbre est clair, l’autorité vocale n’en n’est pas moins impérieuse ; le legato suave, le jeu des couleurs, des nuances, d’une liberté qui régale l’oreille. Face à lui, pour sa première incursion dans le répertoire comique, Carolina López Moreno fait merveille. Les graves poitrinés sont sensuels et sonores, les registres unifiés et la projection altière : son lyrico-spinto, corsé, bellement maîtrisé, chatoie autant que son abattage en impose. Son mari n’a rien a lui envier : la prestance de Simone Piazzola, sa justesse de comédien comme son excellente technique en font un Ford distingué.

Aux époux répondent le couple grunge de Nannetta et Fenton qui pétille de jeunesse et d’allant. Tous deux colorent leurs incarnations d’une notable poésie quand ils en ont l’occasion : c’est le cas de Giulio Pelligra – bien qu’un peu court de souffle – dans son chant d’extase « Dal labbro il canto ». Francesca Benitez, propose pour sa part une partition mutine aux aigus glorieux et aux graves bien campés avec un beau sens de la ligne mélodique dans « Sul fil d’un soffio ». Dès ses premières interventions, ses contre-notes pianissimi donnent le frisson.

Falstaff@ J Berger
@ J. Berger

Le Caius d’Alexander Marev tient lui aussi parfaitement sa partie, sans oublier Marianna Pizzolato qui emporte tous les suffrages en Mistress Quickly et son « Reverenza » aussi équilibré vocalement que drolatique.

Il faut dire que la direction d’acteurs ne mérite que des éloges. Chaque personnage est parfaitement dessiné, prenant un relief et une humanité singulière, jusqu’au chœur et aux figurants qui donnent vie à ce Windsor de fantaisie. Certains chanteurs s’en trouvent magnifiés comme la rayonnante Meg de Marie-Andrée Bouchard-Lesieur dotée d’un timbre soyeux et d’une belle conduite de la ligne mélodique. L’on aurait aimé plus l’entendre, tout comme les impayables Pistola de Patrick Bolleire et Bardolfo de Pierre Derhet. Le premier possède une émission franche et directe. le second, de brillants aigus. Tous deux, transfuges égarés de the Full Monty sont proprement hilarants.

Dans la fosse, Giampaolo Bisanti dirige l’Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège avec son intelligence habituelle, même si le premier acte, survitaminé, tout en couleurs chaudes et en son généreux, s’avère finalement un peu uniformément sonore, comparativement aux raffinements délicats expérimentés avec succès dans la dernière partie du spectacle, notamment par le biais d’incursions assez magiques des vents et des cuivres.

La synergie visible au sein de toute l’équipe artistique emporte l’adhésion de bout en bout pour cette très jolie version de l’ultime opéra d’un Verdi octogénaire, qui choisit si joliment de terminer sa carrière sur une note légère.

Un spectacle à l’affiche de la Maison liégeoise jusqu’au 9 mars avant une représentation à Charleroi le 16 mars prochain.

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Jacopo Spirei

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Mrs Alice Ford
Carolina López Moreno

Mistress Quickly
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Francesca Benitez

Fenton
Giulio Pelligra

Pistola
Patrick Bolleire

Bardolfo
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Alexander Marev

 

Orchestre et chœurs de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège

Direction Musicale

Giampaolo Bisanti

Chef des chœurs

Denis Segond

Konzertmeister

Julien Eberhardt

Liège, mercredi 28 février 2024, 20h, Première

 

Détails

Comédie lyrique en trois actes de Giuseppe Verdi, sur un livret d’Arrigo Boito, tiré des Joyeuses Commères de Windsor et Henry IV  de Shakespeare
Création à la Scala de Milan le 9 février 1893

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