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Un jour, une création : 25 juillet 1976, Einstein est sur la plage, je répète, Einstein est sur la plage…

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25 juillet 2021
Un jour, une création : 25 juillet 1976, Einstein est sur la plage, je répète, Einstein est sur la plage…

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Ou plutôt non, il n’y est pas. D’ailleurs, il n’y a pas de plage. Et Einstein lui-même est là sans être là. Quel est donc cet ovni qui est présenté au Théâtre municipal d’Avignon voici 45 ans, dans le cadre du Festival, et qui y remporte un immense succès ?

Mais est-ce un opéra, d’ailleurs ? « Oui, répondait en novembre dernier le critique du Los Angeles Times, Mark Swed : c’est un opéra, dès lors que vous considérez qu’il s’agit de théâtre qui s’en remet à la musique. »

Lorsqu’il rencontre Robert Wilson, de 4 ans son cadet, en 1973, Glass lui explique qu’il aborde la musique et la composition comme une équation mathématique. Wilson comprend donc qu’ils sont faits pour s’entendre. Il pense donc à un travail collaboratif sur les mêmes bases de ce que le metteur en scène avait déjà réalisé autour de deux personnages historiques, Freud et Staline… Après avoir hésité entre Chaplin, Gandhi ou… Hitler (!), Glass et Wilson arrêtent leur choix sur Einstein, pour parler de science, de technologie et d’écologie. Il n’y a pas vraiment d’histoire : il s’agit plutôt d’une série de références à la vie et aux travaux du scientifique (théorie de la relativité, théorie des champs de force unifiés…) mais aussi à ce à quoi ils ont conduit ou contribué : le nucléaire, la radio… jusqu’au final, hanté par la peur de l’apocalypse atomique.

L’œuvre se construit avant tout à partir de la mise en scène de Wilson (mais aussi d’esquisses musicales qu’il a lui-même conçues), qui a plusieurs cadres successifs ou alternatifs : un train, une salle d’audience, un vaisseau spatial, un supermarché, une prison, un immeuble et même un lit. L’œuvre fait quatre actes, neuf scènes et cinq « genoux », autrement dit, des articulations musicales ; dans une chorégraphie de Lucinda Childs. Des interludes, comme on dirait à l’opéra. Outre le chant (une soprano et un ténor solistes, un chœur mixte à 4 voix avec 4 choristes à chaque pupitre, qui prononce essentiellement des chiffres et des lettres), l’œuvre compte de longs passages de textes récités par deux femmes, un homme et un enfant, et des passages pour instruments solistes. Einstein est symbolisé par un violon.

Glass déploie des thèmes répétitifs caractéristiques de la musique dite minimaliste, terme que le compositeur n’aime guère, qui finissent par vous ensorceler dans un cycle hypnotique. Comme le tout dure 4h30 sans entracte, les spectateurs sont autorisés à entrer et à sortir à volonté.

Après le triomphe initial, l’œuvre fera le tour du monde, rencontrant autant de succès que d’attaques vives, de commentaires désabusés et de proclamations sur le caractère révolutionnaire de cet opéra unique en son genre. C’est en tout cas une expérience étonnante dont voici un extrait dans la production du Châtelet, qui a restitué en 2014 la création avignonnaise, avec le Philipp Glass ensemble.

 

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