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19 avril 1774 : le chevalier Gluck à Paris

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19 avril 2024
Il y a 250 ans, Gluck créait son premier opéra en français à Paris

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Gluck a déjà bien plus de 50 ans et bien peu de choses à prouver lorsqu’il devient le professeur de clavecin de la jeune archiduchesse Marie-Antoinette à Vienne. Il s’était à nouveau installé dans la capitale des Habsbourg après un long périple européen qui avait achevé de le rendre célèbre et où il peut développer à loisir, depuis le début des années 1760 et son Orfeo ed Euridice, sa nouvelle conception de l’opéra et du drame lyrique.

Christoph Willibald Gluck en 1775, par Duplessis

Alors que les négociations pour les fiançailles entre la jeune archiduchesse et le Dauphin de France battent leur plein sous l’égide de l’ambassadeur de France à Vienne, Aimeric Joseph de Durfort-Civrac, Gluck fait la connaissance d’un des attachés de l’ambassade, François-Louis Gand Le Bland, bailli Du Roullet.  Homme plein d’esprit, très apprécié par les milieux diplomatiques viennois, Du Roullet suggère à Gluck d’écrire un opéra en français, d’autant que les échos de sa réforme, soutenue par les philosophes des Lumières, sont très bons dans le royaume. Le diplomate se propose même d’adapter la pièce de Jean Racine, Iphigénie, elle-même tirée d’Euripide, en livret d’opéra.

Gluck se laisse convaincre et les deux hommes se mettent au travail. Gluck décide alors de se rendre en France à partir de l’automne 1773. Il y bénéficie d’emblée du très bienveillant accueil de son ancienne élève, devenue Dauphine de France. Marie-Antoinette le protège, ce qui lui ouvre les portes de la Cour et l’aide à monter ce premier opéra.

La première a donc lieu voici tout juste 250 ans au théâtre du Palais-Royal. L’accueil est très mitigé. Seule l’ouverture est acclamée, et le restera d’ailleurs très longtemps, suscitant l’admiration de Wagner et de Berlioz (qui la trouvait supérieure à toutes les autres, et en particulier à celle d’Orphée que notre Hector national, pourtant grand fan de Gluck, jugeait carrément « ridicule »).

Portrait présumé de Sophie Arnould, première Iphigénie, par Greuze

L’œuvre vivote néanmoins pour quelques représentations jusque début mai quand tout est soudain interrompu par la mort du roi Louis XV, le 10 mai. Tous les spectacles sont interrompus pour 6 mois et Iphigénie en Aulide, nom définitif de l’opéra, ne revient à l’affiche qu’à partir de janvier 1775, avec quelques modifications de la partition et du livret, avec un succès plus affirmé. Il sera ainsi joué chaque année à Paris pendant 50 ans.

Wagner l’aimera suffisamment pour le monter à Dresde en 1847, mais en proposant sa propre version du livret (en allemand) et de la musique. Puis, l’œuvre, originale ou wagnérisée, s’effacera quelque peu devant sa concurrente directe, Iphigénie en Tauride, que Gluck composera cinq ans après la première. Le retour en grâce de celle-ci ne date que des trente dernières années, sous l’impulsion de John Eliot Gardiner, qui en gravera une intégrale qui fit date et dont voici la fameuse ouverture, que Berlioz disait « immortelle » et qui se termine en enchainant directement sur le début du premier acte, quand Wagner rajoutera près de 4 minutes de musique.

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