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Actualité
2 décembre 2008

Infos sur l’œuvre

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La question revient chaque année en décembre. Quel cadeau de Noël offrir, quand on aime l’opéra, à son meilleur ami ? Et à son meilleur ennemi ? La rédaction de Forum Opéra répond.

 

 

Les cadeaux de Noël de…                                                                     

 

 Sylvain Fort

Heureuse année 2008 ! Elle nous aura porté une belle moisson. Voici pour votre meilleur ami une œuvre trop souvent ignorée: Le Paradis et la Péri de Schumann. Nous vivions sur des disques insatisfaisants. Harnoncourt change la donne. Rutilance, splendeurs, chatoiements, une céleste Röschmann ! On vous remerciera !

A vos ennemis favoris, offrez un lot de tickets pour Am Anfang d’Anselm Kiefer, célébrant les 20 ans de l’Opéra Bastille – cela s’annonce, comment dire ? burlesque.

     

 Romain Louveau

 

Noël célèbre le règne du concept-coffret. On en trouve à la Fnac des étalages d’une surabondance quasi-indécente : Coffret-intégrale de Grey’s anatomy, coffret-hommage de Jacques Brel, coffret-spécial-muffins-avec-moules-en-silicone-intégrés et son livre de recettes, et, pour ravir mon meilleur ami : coffret-anniversaire de Leonard Bernstein. On a l’embarra du choix : je retiens un regroupement en 5 DVD de différentes captations du chef-compositeur, parmi lesquelles on retrouve évidemment le concert Beethoven pour la chute du mur de Berlin en 1989, mais aussi la neuvième de Bruckner et le concerto n°17 de Mozart qui méritent certainement de s’y attarder. 

 

Mon meilleur ennemi n’aime pas Mozart, d’ailleurs il n’aime pas l’opéra, et je ne lui souhaite bien évidemment pas. Comme nous ne sommes jamais à l’abri d’une révélation et d’une passion nouvelle pour le bel canto, je l’encourage à regarder les interviews de Natalie Dessay et lui offre une place à 5 euros pour la production de la Flûte Enchantée à l’Opéra Bastille : des mesures qui devraient suffire à le tenir encore à l’écart du monde lyrique pour l’année à venir.

  

 Jean Cabourg

 A mon meilleur ami j’offrirais l’un des six volumes (ou les six) de la somme Rosa Ponselle publiée par Naxos. Callas saurait vous dire pourquoi. S’il n’en faut choisir qu’un, que ce soit le volume 3, pour ce « Nume Tutelar » de la Vestale, à pleurer.

 A mon meilleur ennemi, j’offrirais le DVD De Macbeth, si bien dirigé par Levine que l’incurie de la Guleghina et du metteur en scène sont comme un coup de poignard dans le dos du chef et les tympans de l’auditeur. A pleurer là aussi….

   

 Sophie Roughol

A mon meilleur ami, qui a un sérieux besoin de décrasser ses oreilles lyriques, j’offrirais Alice in Wonderland de Unsuk Chin, pour une non-fête délirante fomentée par Achim Freyer et dirigée par Kent Nagano, qualifiée de néant musical et de non-opéra par certains, de fête abracadabrantesque et décomplexée par d’autres. Comme cela j’obligerai mon ami (qui ne le restera peut-être pas…) à se faire tout seul une opinion, tant l’objet est polémique, au lieu de suivre les avis des sommités de la chose musicale. DVD Medici Arts (distr. Naxos).

A mon meilleur ennemi, je refile le Nobel du nanar lyrique, la biographie pince-sans-rire – réalisée par Donald Collup – et surtout le récital de Florence Foster Jenkins le 25 octobre 1944 au Carnegie Hall, devant un parterre de célébrités, avec uniquement des plans fixes, sans sous-titres, et commentaires en anglais non sous-titrés. Il devrait tellement rire qu’il me remercierait et deviendrait illico mon ami. Ou pas… Florence Foster Jenkins « Un monde en soi » DVD VAI 4431 (distr. Codaex).

 
 

 Brigitte Cormier

 

A mon meilleur ami : Donizetti, L’elixir d’amour “Live from the Met“ 1981 – DVD DECCA 2008
Pour partager avec lui le bonheur de réentendre et revoir Luciano Pavorotti au zénith de ses moyens vocaux dans l’un de ses meilleurs rôles. Non content d’éblouir par son chant, le tenorissimo émeut par une interprétation sensible et fine. Les gros plans permettent de saisir toutes les nuances. Il sait être drôle sans cabotinage. En buvant ses premières gorgées d’élixir avec une gourmandise enfantine pleine d’espoir, Luciano fait franchement rire ; l’instant d’après, son envolée lyrique le « De’miei sospiri non si stanchi per or » est d’anthologie !

A mon meilleur ennemi : Antonio Vivaldi, Stabat Mater, Andreas Scholl –ensemble 415 – 1995
Quoi de plus apaisant, de plus émouvant de plus inspirant…qu’Andreas Scholl à son plus haut : ligne sublime, timbre de velours, à la fois superbe et généreux ! Voila un bon moyen de nous réconcilier et clore définitivement nos éternelles disputes sur le sexe des voix. Celle-ci est celle d’un ange ! Ange ou magicienne…Quelle importance, pourvu qu’on ait l’extase ?

 
 

 Clément Taillia

A mon meilleur ami, j’offrirais un billet pour Don Carlo à Milan. Assister à l’inauguration de la saison de la Scala est un privilège qui ne se refuse, a fortiori quand Daniele Gatti est au pupitre, dirigeant un casting de rêve : Furlanetto, Filianoti, Jenis, Cedolins, Zajick, et le Grand Inquisiteur luxueux de Matti Salminen !

A mon pire ennemi, j’offrirais deux billets pour Don Carlo à Milan : le sien,… et le mien ! Il subirait toute la soirée durant mes soupirs de pâmoison et mes larmes d’émotions, que je tenterais vainement de réfrener en me mouchant bruyamment, l’empêchant au passage d’apprécier l’orchestre et les chanteurs. Un véritable cauchemar !

 
 

 François Lesueur

 

Parce qu’il est bon de rappeler le passé et de fêter le présent, je conseillerai à mon meilleur ami d’écouter la voix immense de Marilyn Horne, époustoufflante dans l’intégrale de ses récitals pour Decca (11 CD) et de découvrir la relève avec deux interprètes d’exception, Jonas Kaufmann et Anna Maria Antonacci, inoubliables dans Carmen (Londres 2006 Decca).

 

Parce que je sais que mon pire ennemi déteste les fausses gloires et les divas de pacotilles, je lui offrirai le dernier album d’Anna Netrebko pompeusement intitulé « Souvenirs » (DG). Il va enrager et moi, je vais jubiler.

 
 

 Christophe Schuwey

A mon meilleur ami, j’offrirais Le Ring de Böhm, parce que c’est pour moi le meilleur bilan global, alliant une direction de rêve, une excellente qualité de son, et un plateau vocal de tout premier ordre, avec Théo Adam au sommet, Windgassen dans ses plus belles années, et Nilsson dans la splendeur de sa jeunesse.

Avec le Don Giovanni de René Jacobs, je serais assuré que mon meilleur ennemi ne prendra pas son pied. Comment apprécier l’air du champagne quand il est joué comme un mouvement lent et la magie du « Dalla Sua Pace » si l’orchestre se plait à imiter le bruit d’une menuiserie.

 
 

 Christian Peter

A mon meilleur ami, j’offrirais le dernier récital d’Anna Netrebko « Souvenirs » parce qu’il s’agit d’une vraie grande voix dotée d’un timbre capiteux et d’un aigu facile et brillant et que le programme, très éclectique, comporte une palette d’airs suffisamment variés pour séduire quel que soit l’état d’esprit dans lequel on l’écoute.

Une place pour la représentation de La Flute enchantée du 25 décembre parce que mon meilleur ennemi est forcément un Bobo ou un snob qui ne manquera pas de crier au génie devant les matelas qui servent de décor dans la production de La Fura dels Baus mais qu’il n’avouera jamais qu’il s’y est profondément ennuyé.

 
 

 Maurice Salles

A mon meilleur ami, j’offrirais « Le Théâtre italien de Paris (1801-1831) » de Jean Mongrédien. Malgré les réserves exprimées ici même par Yonel Buldrini, une mine d’informations puisées à la source dans les publications de cette époque, une caverne d’Ali Baba pour passionnés de musique et de petite histoire.

A mon meilleur ennemi, je réserve la vidéo de l’entreprise de la fratrie Alagna partie à l’assaut de l’Orphée de Gluck. Encore que cela ne rendrait aucun service au compositeur et ne ferait qu’enrichir les complices.

 
 

 Philippe Ponthir

A mon meilleur ami, l’album « Sicilien » de Roberto Alagna, car qu’il a-t’il de meilleur que d’offrir un bon fou rire en ce temps de crise ? …

A mon pire ennemi, l’album « Souvenirs » de Netrebko, ajoutez 100 grammes de Leonidas ou autre praline belge, crise de foie garantie…

 
 

Antoine Brunetto

En cette année de crise, c’est décidé : je serai généreux ET économe. Car j’offre à mon meilleur ami une série de coffrets « Legendary performances of… » qui regroupent chacun environ 7 enregistrements live intégraux (14 CDs) regroupés par artiste, et ce pour un prix défiant toute concurrence : une quinzaine d’euros le coffret ! Alors oui, pour le prix, on ne sait pas trop d’où ils sortent, qui est l’éditeur, il n’y a pas de livret, certains enregistrements doublonnent, le son est parfois limite… Mais qu’importe, on y trouve des bonheurs extrêmes pour un prix ridicule… Faites vos choix parmi les Caballé, Callas, Carreras, Corelli, Di Stefano, Domingo, Freni, Gencer, Scotto, Tebaldi…

Mon meilleur ennemi est décidément bien agaçant… Il se plaint continuellement, pour lui c’était toujours mieux avant ! Mais j’ai peut-être trouvé la parade. Mon cadeau ne se distinguera pourtant pas par son originalité : ce récital « Romantic arias » n’est pas loin du produit marketing, son programme est plutôt rebattu… Oui, mais il y Jonas ! Son timbre légèrement rugueux, mais accrocheur, pourra lui rappeler Vickers, sa grande versatilité et sa prononciation française excellente, Gedda, son élégance, Wunderlich… Mon meilleur ennemi en restera coi !

 
 

 Viet-Linh Nguyen

Pour mon meilleur ami, sans aucune hésitation, ce sera le magnifique DVD de Cadmus & Hermione de Lully par Benjamin Lazar et Vincent Dumestre. Même le plus acharné adversaire du Surintendant retrouvera un sourire d’enfant émerveillé devant ses élégantes couleurs pastels baignant dans la chaleur dorée des bougies, ces costumes chamarrés et exotiques, ces timbres purs et nobles rehaussés d’un français restitué chantant. Voilà qui est fort joliment tourné, d’une théâtralité sensuelle et pleine d’humour à laquelle nul ne saurait résister.

Pour mon pire ennemi, Le DVD de Castor & Pollux version 1754 de Rameau par les Talens lyriques a de quoi charmer musicalement, si l’on excepte le Castor totalement insuffisant voire carrément pénible de Finnur Bjarnason. On retrouve la grâce d’Anna Maria Panzarella, Véronique Gens ou Anders J. Dahlin. Mais la pomme empoisonnée réside en la mise en scène glaciale et aseptisée de Pierre Audi, partisan du vide absolu et des formes géométriques géantes, sorcier maléfique métamorphosant le monde merveilleux de la tragédie lyrique en plateau désertique sur lequel des figurants d’une série de science-fiction 70’s cherchent leur chemin. Pour une vengeance terrible, sauf si votre ennemi aime les coulisses du tournage de Star-Trek.

 
 

 Juliette Buch

A mon meilleur ami, j’offrirais Measha Brueggergosman « Surprise », parce que la dame est époustouflante d’humour, de punch et d’intelligence, parce que la voix est superbe, pulpeuse, pêchue et colorée, parce que le programme choisi est passionnant, exigeant, et sort totalement des sentiers battus… Une vraie surprise !

A mon meilleur ennemi, surtout s’il aime Schubert, le dernier disque Schubert de Bernarda Fink. Malgré le respect que j’ai pour cette artiste, il faut bien reconnaître que sans être indigne, cet enregistrement dégage un ennui assez sévère, et qu’on l’a connue plus inspirée. Dommage…

 
 

 Christophe Rizoud

A mon meilleur ami, je réserve une sacrée surprise : « Romantic arias« , le dernier enregistrement de Jonas Kaufmann qui, à mille lieux du produit préfabriqué auquel il aurait pu s’attendre, le fera bondir au plafond.

 

A la figure de mon meilleur ennemi, je jette « Scandales ! Scandales ! Scandales ! », une petite anthologie des spectacles les plus hués que vient de rassembler aux Editions JC Lattes Hélios Azoulay, un auteur qui maîtrise son sujet : il s’est rendu célèbre en parasitant à l’aide d’un microphone une représentation de Giulio Cesare en 2002 au Palais Garnier.

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