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Ludovic Tézier et les mises en scène « extravagantes »

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Brève
13 août 2022
Ludovic Tézier et les mises en scène « extravagantes »

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L’entretien accordé au Corriere della Sera à l’occasion de son passage à Vérone, où il incarne Germont dans La traviata, centre surtout son intéressant et émouvant propos sur le lien qu’il fait entre ce personnage, les pères chez Verdi et tout ce qu’il doit par ailleurs au sien dans sa découverte de l’opéra. C’est cependant par sa pique adressée à certaines mises en scène que Ludovic Tézier suscite des commentaires.

Evoquant combien, après ces deux dernières années si difficiles pour les artistes et leur public, la vue de gradins très remplis à Vérone, et particulièrement de jeunes, l’a ému, le baryton marseillais souligne que son propre fils, adolescent et assidu à l’opéra, en sort « souvent un peu désorienté, parce que ce qu’on y chante semble avoir peu de choses en commun  avec ce qui se passe sur scène. »

« Par exemple, il (ndlr : son fils) avait vu La traviata à Paris dans une production où tout se passait sur écrans, avec des SMS, entre Violetta et Alfredo (ndlr : il s’agit de la mise en scène de Simon Stone, présentée en 2019). Un petit jeu « actuel » qui émoussait la tension et l’émotion de l’action. A l’arène de Vérone, la mise en scène de Zeffirelli, un peu ancienne mode, lui a plu, ainsi qu’à ses amis : ils ont tout compris. Et ils se sont même divertis car, comme dans les séries à costumes, l’attrait est lié aux charmes d’une époque. Les théâtres, toutefois, ne le comprennent pas. Ils font du jeunisme (ndlr : librement traduit de inseguono i giovani dans l’article d’origine) sans se rendre compte que ceux qui écoutent un opéra pour la première fois ont besoin de clarté. L’avant-garde, c’est bien pour les vieux qui, connaissant l’histoire, peuvent accepter les extravagances ».

L’article revient également sur l’amitié déjà ancienne entre le baryton et le ténor Jonas Kaufmann, encore renforcée durant la pandémie, lorsqu’ils ont à la fois imaginé la lettre ouverte et le lancement d’une collecte pour aider les artistes, mais aussi la confection et la réalisation d’un très attendu disque de duos avec l’Académie Sainte-Cécile à Rome, qui sortira le 7 octobre prochain.

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Ludovic Tézier en Germont à Vérone ©ennevifoto

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