Forum Opéra

Rameau sans ronds de jambe à Lyon

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Brève
21 mars 2013
Rameau sans ronds de jambe à Lyon

Infos sur l’œuvre

Détails

Il y a quelque paradoxe à donner une comédie-ballet sans comédie ni ballet. C’est pourtant ce que proposait vendredi 15 mars, à la Chapelle de la Trinité à Lyon, l’ensemble de musique ancienne Les Nouveaux Caractères dans une version de concert des Surprises de l’amour (1758). Dans cette œuvre plusieurs fois remise sur le métier, Jean-Philippe Rameau enchaîne trois pièces – L’Enlèvement d’Adonis, La Lyre enchantée et Anacréon – qui constituent autant un hymne à l’amour qu’à la musique et au chant. Dès l’ouverture, exécutée à un tempo ébouriffant par un orchestre en grande forme, le chef Sébastien d’Hérin place la barre très haut. Si la soprano Virginie Pochon (L’Amour) semble dans le premier volet économe de ses aigus, c’est qu’elle a plusieurs parties exigeantes à tenir tout au long du spectacle, et sa voix de belle rondeur gagne progressivement en intensité. Caroline Mutel prête à Vénus une présence souveraine et le timbre lumineux de son soprano, tandis que Karine Deshayes confirme ici son talent expressif et une maîtrise consommée du souffle qui lui permet de donner une délicate sensibilité à sa voix de mezzo par ailleurs très riche. Du côté des hommes, un peu plus statiques sur le podium, le lyrisme du ténor Anders Dahlin se déploie en fines nuances qui s’opposent au timbre puissant du baryton Pierre-Yves Pruvot, doté d’une voix au volume parfois trop élevé dans ce contexte où Rameau crée des sonorités nouvelles et expérimente des alliances à l’époque inédites. Mais c’est sans doute aussi une manière de montrer comment Anacréon ouvre la voie à l’opéra-comique à venir. On se prend à regretter plus d’une fois, vu l’entrain des cantatrices, que le spectacle ne soit pas mis en espace – mais le lieu ne s’y prête évidemment pas. L’exécution orchestrale et le chant – incluant le chœur solide et bien équilibré – sont suffisamment expressifs et suggestifs pour laisser imaginer ce que pouvaient être ces divertissements au milieu du XVIIIe siècle. [Fabrice Malkani]

Jean-Philippe Rameau, Les Surprises de l’Amour, Lyon, chapelle de la Trinité, vendredi 15 mars 2013, 20h

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :