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Questionnaire de Proust : Stéphanie d’Oustrac

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Interview
16 mars 2015

Infos sur l’œuvre

Détails

Comédienne ou cantatrice ? Stéphanie d’Oustrac se veut les deux. Si dès sa plus tendre enfance, cette arrière-petite-nièce de Francis Poulenc et de Jacques de La Presle a chanté, l’opéra reste pour elle théâtre autant que musique. Son talent n’attend pas un premier prix au Conservatoire National Supérieur de Lyon. Déjà, William Christie a reconnu la tragédienne. Médée dans Thésée de Lully à l’Académie d’Ambronay sera son baptême des planches. Le tempérament à l’image de la chevelure, sauvage, déborde vite du cadre baroque dans lequel il s’est d’abord épanoui. La voix est mezzo-soprano puisqu’il faut accoler des étiquettes, ce que l’on imagine ne pas être forcément du goût de Stéphanie d’Oustrac. La féminité n’interdit pas le travesti : Ruggiero, Cherubino, Idamante et surtout Sesto qu’elle interprétait il y a peu à Strasbourg. Mais c’est Carmen à Lille en 2010 qui consacre son talent. « Jeune, naturelle, spontanée, vraie », écrivions-nous au sortir du spectacle, « chaque mot est pensé, chaque intonation vécue. La recherche constante de couleurs ne repose jamais sur l’utilisation d’effets discutables. Aucune facilité ou trivialité ne vient gâter la fraicheur de cette première incarnation, marquée aussi – et peut-être d’abord – par l’excellence de l’élocution, l’écueil, avec celui de la vulgarité, contre lequel butent le plus souvent les interprètes de Carmen ». Cinq ans après cet « avènement », Stéphanie d’Oustrac retrouve le rôle de la cigarière au festival de Glyndebourne, du 23 mai au 11 juillet, dans une mise en scène de David McVicar (plus d’informations).  

La qualité que vous préférez chez un chanteur ?

La générosité.

Celle que vous appréciez chez une chanteuse ?

La générosité toujours.

Votre principal défaut ?

L’exigence.

Votre occupation favorite (à part chanter bien sûr) ?

Lire ou jardiner.

Votre idée du bonheur ?

Travailler entourée de ceux que j’aime.

Quel serait votre plus grand malheur ?

Je ne peux même pas l’écrire…

Votre truc contre le stress ?

Se recentrer grâce à la respiration.

Votre livre de chevet ?

Mon Bel Oranger* (jamais un livre ne m’a fait autant pleurer ado et pas seulement).

Votre opéra favori ?

Tosca , Médée , La Clémence de Titus, Pelléas… Pourquoi choisir ?

Votre plus beau souvenir lyrique ?

Psyché ( mes débuts de comédienne-chanteuse avec Bill Christie), Mélisande ( équipe juste formidable) , Armide , Carmen, Sesto… Je ne peux pas choisir ...

Quel CD écouter sur une île déserte ?

Le Requiem de Mozart.

Votre héros dans la vraie vie ?

Willy Decker ( devenu Bouddhiste, il m’a montré comment aider les autres et le travail personnel qu’il faut faire pour être ouvert aux autres et les aider à sortir d’eux le meilleur ).

Le chanteur avec lequel vous voudriez chanter ?

Jonas Kaufmann.

Et la chanteuse ?

Joyce DiDonato.

L’air que vous sifflez sous la douche ?

« Mes longs cheveux descendent jusqu’au seuil de la tour… ». Mais en général , la radio me convient mieux !

Le rôle que vous rêvez d’interpréter ?

Charlotte (Werther), Octavian (Le Chevalier à la Rose), Cassandre (Les Troyens)…

Et celui que vous n’accepteriez pour rien au monde ?

On m’a proposé plusieurs fois Poppée (NDLR : l’héroine de L’incoronazione di Poppea de Monteverdi) mais je n’aime pas la personnalité de cette femme, calculatrice, froide… Il me serait désagréable de vivre avec, même quelques mois ! La beauté de la musique ne fait pas tout, Ottavia est beaucoup plus attachante…

Avec qui aimeriez-vous être coincé dans un ascenseur ?

Lambert Wilson, Guillaume Gallienne, Dame Janet Baker (superbe entretien avec Joyce Di Donato), Willy Decker, Alain Garichot, Yannis Kokkos… Vive les pannes d’ascenseur !

Votre menu pour un dîner presque parfait ?

Cela dépend de la saison…

Et vos convives ?

Un petit nombre pour pouvoir vraiment profiter les uns des autres !

Votre note de musique favorite ?

Le La, l’unisson de l’orchestre avant le lever de rideau, le cœur bat fort, l’excitation est à son comble !

Votre devise

« Mens sana in corpore sano » et « on ne connaît bien qu’avec  le cœur »

 

* Roman de José Mauro de Vasconcelos publié en 1968
 

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