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GOUNOD, Faust – Paris (Bastille)

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Spectacle
27 septembre 2024
Et Pati conduit le bal !

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opéra en cinq actes de Charles Gounod
Livret de Jules Barbier et Michel Carré, d’après l’œuvre de Goethe
Créé à Paris (Théâtre lyrique) le 19 mars 1859

Détails

Mise en scène
Tobias Kratzer
Décors, Costumes
Rainer Sellmaier
Lumières
Michael Bauer
Vidéo
Manuel Braun

Faust
Pene Pati
Méphistophélès
Alex Esposito
Valentin
Florian Sempey
Wagner
Amin Ahangaran
Marguerite
Amina Edris
Siebel
Marina Viotti
Dame Marthe
Sylvie Brunet-Grupposo
Faust âgé
Marc Diabira

Orchestre et chœur de l’Opéra national de Paris
Chef des Chœurs
Alessandro Di Stefano
Direction musicale
Emmanuel Villaume

Paris, Opéra Bastille, jeudi 26 septembre, 19h

Lien de cause à effet ? La mise en scène de Faust par Tobias Kratzer, créée en streaming durant la pandémie, nous a toujours semblé pensée pour l’écran autant que pour la scène. Sa reprise à l’Opéra Bastille jusqu’au 18 octobre confirme l’impression. L’acte du jardin, transposé dans une HLM de banlieue, la scène de l’église dans un wagon de métro, les changements de tableau servent de prétexte à des projections gigantesques, sensationnelles mais préjudiciables au théâtre. Avantage est encore donné au cinéma à travers les nombreuses références qui émaillent la lecture scénique : Shinning, Rosemary’s Baby, Orange mécanique et d’autres encore que nous n’avons pas forcément perçues tant fourmillent les allusions et les clins d’œil. Cette abondance d’idées n’entrave pas la lisibilité du propos. Seuls les puristes s’offusqueront des quelques incursions à la lettre. Damnation de Faust ou de Siebel ? Quelle importance lorsque l’opéra se fait machine à grand spectacle, assumant la démesure qui depuis sa création est une des raisons de son succès, et de sa survie à travers les siècles.

Dans le même esprit, la direction d’Emmanuel Villaume adopte un parti non exempt d’emphase, solennel voire pesant, qui prend son sens au fur et à mesure que le drame s’installe. Le chef-d’œuvre de Gounod se positionne ainsi dans le sillage de Meyerbeer, grand opéra que « Gloire immortelle de nos aïeux » magnifié par un chœur masculin sous stéroïdes achève d’ériger en pilier du répertoire.

© Franck Ferville / OnP

D’une distribution renouvelée, on écartera Amin Ahangaran, Wagner trop exotique, et Alex Esposito, basse d’obédience rossinienne fourvoyée dans une interprétation grand-guignolesque et peu idiomatique de Méphistophélès. Florian Sempey impose un Valentin héroïque, tout d’une pièce. Sylvie Brunet-Grupposo reste une Dame Marthe d’excellente facture, dont la vis comica s’exerce sans outrance. Confier Siebel à Marina Viotti serait gâchis si la romance du quatrième acte, « Versez vos chagrins dans mon âme » n’avait été rétablie afin que le personnage gagne en épaisseur et que la chanteuse puisse jouer sur une palette plus étendue de sentiments d’une voix dont on apprécie une fois encore la chaleur et l’égalité d’une extrémité à l’autre de la tessiture.

Amina Edris gagne en confiance et en souplesse au fil de la soirée. D’abord prudente mais toujours intelligible, Marguerite s’épanouit peu à peu jusqu’à trouver davantage d’assise dans le grave et, dans l’aigu, atteindre le niveau d’intensité exigé par la scène de la cathédrale puis de la prison. Pour son premier Faust, Pene Pati se place au-dessus de la mêlée, dès le premier acte où la beauté du phrasé et la qualité de la déclamation pourraient laisser penser – à tort – que sa langue maternelle est le français. Radieuse, la voix appelle ce qualificatif de « solaire » auquel peu de ténors peuvent prétendre, mais plus encore et plus essentiel dans le rôle de Faust, se distingue la maîtrise de la demi-teinte – la manière de mixer les registres pour déployer un large éventail de couleurs comme autant d’intentions, avec en guise d’estocade, quelques notes interminables lancées à la volée par-dessus l’orchestre, le diminuendo sur l’ut de la cavatine et sur le si de la déclaration d’amour au deuxième acte, une messa di voce à prendre son billet pour la prochaine représentation.

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Opéra en cinq actes de Charles Gounod
Livret de Jules Barbier et Michel Carré, d’après l’œuvre de Goethe
Créé à Paris (Théâtre lyrique) le 19 mars 1859

Détails

Mise en scène
Tobias Kratzer
Décors, Costumes
Rainer Sellmaier
Lumières
Michael Bauer
Vidéo
Manuel Braun

Faust
Pene Pati
Méphistophélès
Alex Esposito
Valentin
Florian Sempey
Wagner
Amin Ahangaran
Marguerite
Amina Edris
Siebel
Marina Viotti
Dame Marthe
Sylvie Brunet-Grupposo
Faust âgé
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Orchestre et chœur de l’Opéra national de Paris
Chef des Chœurs
Alessandro Di Stefano
Direction musicale
Emmanuel Villaume

Paris, Opéra Bastille, jeudi 26 septembre, 19h

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