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MOZART, Don Giovanni — Dijon

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Spectacle
24 mars 2013
La relève est assurée

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Wolfgang Amadeus MOZART

Don Giovanni
Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni K.527
Dramma giocoso en deux actes
Livret de Lorenzo da Ponte
Créé à Prague (Théâtre des États) le 29 octobre 1787

Mise en scène
Jean-Yves Ruf
Scénographie
Laure Pichat
Costumes
Claudia Jenatsch
Lumières
Christian Dubet
Chorégraphie
Caroline Marcadé

Don Giovanni
Edwin Crossley-Mercer
Leporello
Josef Wagner
Donna Anna
Diana Higbee
Don Ottavio
Michael Smallwood
Le Commandeur
Timo Riihonen
Donna Elvira
Ruxandra Donose
Zerlina
Camille Poul
Masetto
Damien Pass

Chamber Orchestra of Europe
Chœur de l’Opéra de Dijon
Direction musicale
Gerard Korsten

Opéra de Dijon, 24 mars 2013

 

Don Juan est un des opéras dont la présentation a le plus évolué pendant ces trente dernières années : entre les productions hyper classiques de Cassandre à Aix, ou tout récemment de Zeffirelli à Vérone, on a vu Don Giovanni s’installer dans les bas-fonds new yorkais (Sellars) ou en haut d’un building de bureaux (Haneke). Donc pourquoi ne pas le situer en pleine nature, où il pourra librement courser les belles et, juste retour des choses, devenir à son tour gibier ?
 

C’est le choix qu’ont adopté la scénographe Laure Pichat, et le metteur en scène Jean-Yves Ruf qui explique : « J’ai choisi de présenter un Don Giovanni libre, errant, sans territoire propre, une sorte de chasseur toujours aux aguets de nouvelles proies possibles, au gré de ses rencontres et de son appétit. Le plateau est un morceau de nature, une pente herbeuse, traversée de sentes. C’est un lieu de croisement, lieu propice aux rencontres hasardeuses. » Donc, point de palais, point de ruelles obscures, c’est en espace ouvert que se déroule l’action ; on est bien sûr tout d’abord dérouté par cette quasi absence de décor, puis peu à peu celui-ci prend tout son sens, jusqu’à la scène du cimetière. Ce choix de mise en scène de privilégier le jeu des acteurs au poids du décor s’avère extrêmement payant, et l’on a ainsi tout loisir de suivre la progression du caractère des personnages qui parfois sont trop gommés. Les costumes de Claudia Jenatsch sont simplement actuels, et l’ensemble prend vie sous de magnifiques éclairages de Christian Dubet. A noter également quelques éléments chorégraphiques de Caroline Marcadé, for bien venus, notamment les pas de danse succédant au « Viva la Liberta ».
  
Le choix s’est porté sur la version de Prague, c’est-à-dire celle qui est la plus communément représentée, avec tous les airs et le final. Dès la première attaque orchestrale, on est emporté sur des sommets. La direction de Gerard Korsten est fluide et nerveuse (on pense à Giulini), les tempi très soutenus, bien en phase avec les chanteurs. Quant au Chamber Orchestra of Europe, c’est une merveille : je ne sais pas si c’est, comme l’a dit BBC2, « le meilleur orchestre de chambre du monde », mais il est vraiment excellent, on entend tous les pupitres, la clarté sonore et l’équilibre avec le plateau sont parfaits, bref, un enchantement. Et cela est d’autant plus intéressant que les prestations en fosse de cet orchestre sont fort rares.

Pour la distribution, le choix s’est délibérément porté sur une troupe internationale et très jeune (rappelons que Luigi Bassi avait 22 ans lorsqu’il créa le rôle principal). Edwin Crossley-Mercer est un beau Don Giovanni, élégant, souple et sexy ; vocalement, la voix est parfaitement adaptée au rôle, et même si le style devrait encore acquérir un peu plus d’assurance, notamment dans les départ d’airs, l’ensemble est d’une grande force. Le Leporello de Josef Wagner est peut-être plus intéressant encore, en jeune décontracté, avec un bonnet et un sac informe en bandoulière ; la voix est magnifique, et l’aisance scénique parfaite. Le couple ne présente ici aucune ambigüité, et se brise à la fin sur un moment d’émotion quand Leporello porte pour le coucher à l’avant-scène le corps ensanglanté de son maître. Quant à la Donna Anna de Diana Higbee, elle est tout simplement irréelle de perfection et de facilité vocale : un art du chant exceptionnel.

Le reste de la distribution, sans atteindre ces sommets, est d’une très haute qualité. Michael Smallwood est un Don Ottavio viril et sans mièvrerie, qui arrive à donner du corps à un personnage en général assez falot. Damien Pass en Masetto est également excellent, bien à l’unisson de la vivacité générale et de sa Zerluina, Camille Poul, à la voix de soprano qui colle peut-être mieux au rôle que celle des mezzos habituellement distribuées. Juste un petit bémol pour une Donna Elvira (Ruxandra Donose) un peu moins à l’aise et un Commandeur (Timo Riihonen) à la voix fort belle mais pas encore tout à fait assez mûre pour ce rôle (vu son jeune âge), mais le pari est gagné et l’ensemble est magnifique.

Diffusion TV et édition DVD des deux dernières représentations prévues.

 

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Wolfgang Amadeus MOZART

Don Giovanni
Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni K.527
Dramma giocoso en deux actes
Livret de Lorenzo da Ponte
Créé à Prague (Théâtre des États) le 29 octobre 1787

Mise en scène
Jean-Yves Ruf
Scénographie
Laure Pichat
Costumes
Claudia Jenatsch
Lumières
Christian Dubet
Chorégraphie
Caroline Marcadé

Don Giovanni
Edwin Crossley-Mercer
Leporello
Josef Wagner
Donna Anna
Diana Higbee
Don Ottavio
Michael Smallwood
Le Commandeur
Timo Riihonen
Donna Elvira
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Opéra de Dijon, 24 mars 2013

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