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LEHÁR, Die lustige Witwe – Zurich

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Spectacle
14 février 2024
Koskyssime !

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

Franz Lehár (1870-1948)
Die lustige Witwe

Opérette en trois actes
Livret de Victor Léon et Leo Stein
d’après la comédie «L’Attaché d’ambassade» d’Henri Meilhac


Mise en scène

Barrie Kosky
Scénographie et lumières

Klaus Grünberg
Collaboration aux décors

Anne Kuhn
Costumes

Gianluca Falaschi
Chorégraphie

Kim Duddy

Dramaturgie 

Fabio Dietsche

Baron Mirko Zeta
Martin Winkler
Valencienne
Katharina Konradi
Graf Danilo Danilowitsch
Michael Volle
Hanna Glawari
Marlis Petersen
Camille de Rosillon
Andrew Owens
Vicomte Cascada
Omer Kobiljak
Raoul de Saint-Brioche
Nathan Haller
Bogdanowitsch
Valeriy Murga
Sylviane
Maria Stella Maurizi
Kromow
Chao Deng
Olga
Ann-Kathrin Niemczyk
Pritschitsch
Andrew Moore
Praškowia
Liliana Nikiteanu
Njegus
Barbara Grimm

 

Philharmonia Zürich

Chor der Oper Zürich
Chef de chœur 

Ernst Raffelsberger

Direction musicale 

Patrick Hahn

Nouvelle production
Opernhaus Zurich

Février-Mars 2024

11 Février 2024, 19h00

 

On y allait pour les retrouvailles de Barrie Kosky avec Marlis Petersen, sa Marschallin de Munich, et Michael Volle, son Hans Sachs de Bayreuth. Pas de doute, la rencontre vaut le voyage. Kosky scintille dans ce qui est devenu son univers de prédilection, l’opérette (depuis qu’il est devenu le directeur du Komische Oper de Berlin – auparavant, il affectait de dédaigner le genre, bien qu’étant tombé dedans tout petit grâce à une grand-mère qui écoutait Richard Tauber en boucle…)
Quant au duo Hanna-Danilo, il est délicieusement désassorti – donc parfait ! Félins l’un et l’autre, elle plutôt siamoise, lui vieux lion bourru. Après s’être chamaillés pendant deux heures – chamaillés et frôlés sur fond de valse, évidemment -, ils se tomberont dans les bras l’un de l’autre comme deux vieux amoureux protégés par les Dieux de l’opérette, avant de se chamailler sans doute toute le reste de leur vie. Happy end de comédie musicale, teinté d’une indispensable touche de mélancolie, distillée avec art par Barrie Kosky.

Marlis Petersen © Monika Rittershaus

Remémoration

Tout commence dans la nuit complète. Après un long silence, dans un imperceptible crescendo lumineux blafard, apparaît, coté gauche, un grand Steinway. Au clavier, très seule, Hanna Glawari en longue combinaison de soie noire et pieds nus, fait mine de jouer. Mais ce qu’on entend, c’est Lehár lui-même dans une improvisation sur L’Heure exquise, enregistrée sur des rouleaux de piano pneumatique. Avec infiniment de nostalgie. Comme une réminiscence.
Barrie Kosky raconte avoir été ébloui par la liberté de phrasé, par l’esprit de cet enregistrement, par « ce sentiment fantomatique que Lehár est dans la pièce » et s’en être inspiré pour créer « eine märchenhafte Welt », un monde de conte de fées.

On ne le sait pas encore, mais tout ce qu’on va voir ensuite se placera sous le signe de la remémoration, du bonheur enfui, de la parenthèse enchantée… jusqu’à l’image finale que je vous raconterai peut-être tout-à-l’heure.

L’entrée de Hanna Glawari (Marlis Petersen) © Monika Ritterhaus

Un rien queer…

Mais, outre la nostalgie, c’est le spectacle le plus capiteux, le plus vif, le plus emballant qu’on puisse voir (délire du public à la fin !). Une manière de concentré de tout ce qu’on aime depuis toujours (du moins le signataire de ces lignes).
Inventaire : les girls et les boys, les plumes, les décors qui tournent (il y a du Busby Berkeley dans l’air), les fracs noirs et les robes vaporeuses (Fred Astaire et Ginger Rogers bien sûr), les films de Joseph von Sternberg (et d’abord L’impératrice rouge), les revues à grand spectacle, les opérettes berlinoises de l’Admiralpalast d’avant la catastrophe… et les théâtres à promenoir, les costumes glamourous, le champagne, et cette esthétique camp, donc un rien queer

Avant que ne commence enfin la fête chez le baron Mirko Zeta, Hanna à son piano aura été rejointe d’abord par six danseuses en robes blanches puis six danseurs en tenue de soirée, pour une lente valse voluptueuse, et puis le grand rideau rond qui sera l’essentiel du décor les emportera.

Il y a aussi un côté vaudeville dans cette histoire, un magasin d’accessoires issu de la comédie de Meilhac : vingt millions dont a hérités la Veuve et dont a besoin le Pontevedro pour sauver ses finances, un mariage avec le Comte Danilowitch que le Baron Mirko Zeta, ambassadeur à Paris, un Paris imaginaire, a pour mission de comploter, une histoire compliquée d’éventail sur lequel une main a écrit « Ich liebe dich », une suite de quiproquos qui seront enlevés avec fougue, avec tous les clins d’yeux qu’il faut.

Njegus (Barbara Grimm) et Mirko Zeta (Martin Winkler) © Monika Rittershaus

Martin Winkler, lui aussi chanteur wagnérien (qui a chanté Alberich un peu partout !) compose un Baron très « culotte de peau » réjouissant, crâne chauve et barbiche, un jeu caricatural à la Christian Eck et le gimmick d’un salut militaire de soldat de plomb chaque fois qu’est évoqué le Vaterland.
Côté comédie, on nommera, d’autant qu’ils apparaissent aussitôt la très piquante Valencienne de Katharina Konradi, une Susanna, une Adele, une Adina, qui joue ici très habilement le registre acidulé de la divette, et qui chante dans une robe noire à froufrous qu’elle est « ein anständ’ge Frau – une femme respectable » et le Rosillon d’Andrew Owens, très jolie voix de ténor lyrique léger – et sa romance au deuxième acte, « Sieh dort den kleinen Pavillon », timbre clair, très lumineux, legato parfait, sera idéale (son répertoire, c’est Arturo de Lucia ou Gualtiero d’Il Pirata).

Katharina Konradi et Andrew Owens © Monika Rittershaus

Falbalas

L’entrée d’Hanna, sa vraie entrée, annoncée par un chœur de danseuses piaillantes à souhait, sera une déferlante de boys, de plumes, de strass, de brandebourgs, elle en long fourreau noir scintillant et la tête couronnée d’un éventail de plumes d’autruche noires très music-hall. S’il n’y a, on l’a dit, aucun décor, hormis le grand rideau rond des apparitions-disparitions, qui tourne comme tourne la tournette qui emmène lentement le piano, les costumes dessinent la vraie scénographie, luxueuse et virtuose, et Gianluca Falaschi s’est de toute évidence inspiré des grandes heures de Hollywood, quand Travis Banton, Adrian ou Jean-Louis habillaient et mythifiaient Garbo, Hedy Lamarr ou Marlene.

Marlene, le nom est lâché. C’est bien à elle que fait constamment penser Marlis Petersen, élégante, mi-sourire, sculpturale, désabusée, retenue, suggérant très finement sa peur de retomber amoureuse d’un Danilo avec qui elle a vécu une première love affair il y a longtemps.
Autre référence cinématographique, les lumières de Klaus Grünberg se souviennent sans doute que Marlene exigeait que les chefs opérateurs (Lee Garmes par exemple) éclairent son front, pour creuser les joues (elle avait appris cela de Sternberg et allait s’en souvenir jusqu’à ses derniers récitals au Café de Paris dans une robe cousue sur elle…)

Michael Volle et Marlis Petersen © Monika Rittershaus

On repensait à cela quand Marlis Petersen vint s’asseoir sur le trou du souffleur, pour échapper aux récriminations de Danilo. Le personnage que dessine Michael Volle, dès son entrée, semble se nourrir de tous les Falstaff, Barak, Golaud et bien sûr Hans Sachs qu’il a incarnés… Un peu grondeur, tendrement grotesque, cabotin au second degré, fragile et considérable, maladroit et pataud, d’une humanité touchante. Dans l’univers artificiel et miroitant que Barrie Kosky dessine autour d’eux, Marlis Petersen et lui suggèrent quelque chose de vrai, de ténu, de précieux. « Tiefmenschlich » (profondément humain) comme le dit Kosky.

Vocalement, Marlis Petersen est la finesse même. Si la voix n’apparait pas très grande, du moins ce soir-là, elle est exquise de musicalité, de souplesse, et de brillance dans le registre supérieur., Dès son entrée éméchée (Danilo sort de chez Maxim’s où il a passé la nuit avec Lolo, Dodo, Jou-Jou, Clo-Clo, Margot, Frou-Fou, et il masse ses pieds douloureux avant d’aller ronfler sous le piano…), Michael Volle choisit de chanter en acteur, de jouer le jeu de la comédie, de créer un personnage, une silhouette.

© Monika Rittershaus

« How did Lubitsch do it ? »

La divinité tutélaire qui plane au dessus de ce spectacle, c’est Ernst Lubitsch, réalisateur d’une Merry Widow de rêve en 1934 (avec Jeanette MacDonald et Maurice Chevalier, un Danilo à l’opposé de celui de Michael Volle…). Barrie Kosky dit très justement : « Son style [celui de Lubitsch] est intelligent, rapide et incroyablement charmant avec son insolence ironique. Le profond est complètement caché, mais il est là. Lubitsch ne montre jamais le sous-texte. Vous devez le ressentir et le ressentir vous-même. C’est exactement la juste approche de l’opérette : on joue la façade et la surface. Il faut sentir la profondeur avec son nez [sic], l’entendre avec ses oreilles et la lire dans les yeux des acteurs. Mais on ne la joue pas ». Billy Wilder, Berlinois devenu Hollywoodien, avait affiché au-dessus de son bureau : « How did Lubitsch do it ? – Qu’aurait fait Lubitsch ? »

Allusive, telle sera la valse qui réunira le couple à la fin du premier acte. Valse incarnation du désir bien sûr, comme dans le Rosenkavalier… Ultime image d’un final du premier acte lancé par le fameux « Damenwahl ! » et porté par la baguette toujours habile de Patrick Hahn, aux tempos très souples, sachant écouter ses chanteurs, et ralentir la battue quand il faut les suivre, s’alanguissant sur la valse de Danilo « Wie die Blumen… » avec la pointe indispensable de rubato, puis scandant la polka de Valencienne, « Der junge Mann tanzt Polka… », pour enfin accompagner le trouble d’Hanna : « Sie abscheulicher Mann ! Wie prächtig Sie tanzen ! – Espèce d’homme ignoble ! Tu danses magnifiquement ! »

Michael Volle et Marlis Petersen © Monika Rittershaus

Résolument kitsch

La deuxième partie montera de quelques crans dans l’extravagance et dans la folie costumière. La fête hongroise chez Hanna la verra apparaître surmontée d’une invraisemblable coiffe en forme d’éventail, vaporeuse dans ses tulles et ses plumes et suivie par la danse serpentine d’une douzaine de danseurs en justaucorps noirs et argent (qui se lanceront dans une Czardas décoiffante).
La chorégraphie chic et choc de Kim Duddy penche résolument côté queer de même que les costumes qui semblent se souvenir de ceux qu’Erté dessinait pour les Folies-Bergère durant les Années folles, notamment les huit modèles qu’on verra tourner lentement, empanachés d’autruche, enguirlandés de perles et de paillettes, dans une palette fuschia-violet-émeraude, tels une volière d’énormes oiseaux fantastiques, d’un kitsch vigoureux autant qu’intrépide… On en reste pantois, tout sens critique estourbi ! C’est d’ailleurs le but…

© Monika Rittershaus

Le Philharmonia Zurich est impeccable de pulsation et d’énergie et le chœur à bouche fermée qui l’interrompt un instant voluptueux à souhait. Le Chœur de l’Opernhaus, mobilisé pour représenter la foule des invités, est comme à l’habitude irréprochable musicalement et très impliqué théâtralement, suggérant l’impression que chaque personnage a été dessiné individuellement. Ils seront les comparses d’une chanson de Vilja touchante, peut-être aussi parce que la voix de Marlis Petersen y semblera imperceptiblement fragile, chantant délicieusement mais manquant un peu de projection, quelque précautionneux soit ici Patrick Hahn.

L’intrigue fera différents détours qu’on ne tentera pas de résumer, prétextes à quelques ensembles délectables, comme le duetto du « dummen Reiter », un peu aigre-doux de sentiment – et de voix aussi -, ou le très réussi septuor de voix mâles sur un rythme de marche, « Wie die Weiber », Michael Volle jouant les meneurs de revues entouré de six comparses dont quelques-uns des excellents seconds rôles, parmi lesquels Omer Kobiljak (Cascada) et Nathan Haller (Saint-Brioche), tous aussi enjoués dans leur chorégraphie que martiaux vocalement (jubilation dans le public sur les truculents « Weiber, Weiber, Weiber »).
On citera aussi le court duo entre Valencienne-Rosillon, « Mein Freund, Vernunft », très étonnant d’écriture puisqu’il semble pasticher Puccini, de même que la romance « Sieh dort den kleinen Pavillon » déjà évoquée.

Le septuor-marche © Monika Rittershaus

Petites femmes de Paris

Le Finale du deuxième acte, se souvient-il des finales de Mozart, des Noces ou de Cosi ? En tout cas, démarré sur les chapeaux de roue par Patrick Hahn, il s’offre quelques jolis pas de côté, le « Wie eine Rosenknospe » de Rosiilon où à nouveau on remarque le timbre et la sensibilité d’Andrew Owens ou le très mélancolique « Verlieb’Dich oft » de Danilo, arioso en dialogue avec le basson, le hautbois, puis la flûte, d’une écriture très fine (Michael Volle semble y hésiter entre le velouté de sa voix et un sprechgesang expressif). Interrompu par le trépidant « Das hat Rrrrass’ ! So, tralalala la la la ! » de Hanna (ici une Petersen sur-vitaminée !) il reviendra pour le subtil « Es waren zwei Königkinder ! » où il sera merveilleux, tout à tour amer, grandiose, sardonique, blessé, avant de s’éloigner en reprenant son « Ich gehe zu Maxim’s », donnant un très émouvant poids d’humanité à cette réminiscence.

Une des trouvailles les plus farfelues et réjouissantes de Barrie Kosky sera d’avoir donné le rôle (parlé) de Njegus, l’homme-à-tout-faire du Baron Zeta, complice de ses manigances burlesques, à la très inattendue Barbara Grimm, forte personnalité du théâtre suisse-allemand, à la longue expérience, qui dessine une silhouette non-genrée saugrenue et cocasse, suivie de sa longue chevelure grisonnante. C’est lui-elle qui manigancera d’inviter à la fête un cabaret de grisetten pour circonvenir le rétif Danilo…

Die Grisetten et, en tête, Valencienne (Katharina Konradi) © Monika Rittershaus

Leur entrée sur un rythme de cake-walk, en robe jaune de « petites femmes de Paris » sera un nouveau moment de jubilation, emmené par une Katharina Konradi, perruquée de roux et déchainée, et leurs voix pointues feront merveille, avant que ne les rejoignent les garçons, eux aussi en robe jaune, pour un can-can absolument réglementaire et unisexe, tous-tes levant la jambe en cadence et exhibant leur culotte, comme de bien s’accorde. Emballant, bien sûr !

L’heure sera venue des ultimes mises au point. Hanna révélera qu’elle n’avait jamais eu l’intention d’épouser Rosillon comme un quiproquo l’avait fait croire, on apprendra qu’elle est ruinée et donc que Danilo pourra l’épouser pour ses beaux yeux (et son charme) et non plus pour ses millions…

L’heure des adieux

Le violon langoureux du concertmeister Bartlomiej Niziol pourra s’élever de la fosse d’orchestre et commencer L’Heure exquise… Texte original : « Lippen schweigen, ’s flustern Geigen : Hab’mich lieb ! » – Les lèvres se taisent, les violons murmurent : Aime-moi ! »

Michael Volle à mi-voix, Marlis Petersen aux limites de la sienne, le duo est très émouvant, très subtil, tout en demi-teintes, beau de sa tristesse, conduit avec infiniment de délicatesse par Patrick Hahn.

Michael Volle et Marlis Petersen © Monika Rittershaus

Le final avec toute la troupe sera évidemment aussi trépidant qu’on peut l’imaginer. On remarquera au passage que les costumes auront été gagnés par la couleur pour proclamer que « Ja, das Studium der Weiber ist schwer – Oui, ce n’est pas facile de comprendre les femmes… »

Mais, surprise, tout s’interrompra en plein milieu d’une phrase, pour laisser place à un épilogue drolatique, une éternelle querelle de vieux amoureux autour du piano, sur le thème de la marche-septuor arrangé par Patrick Hahn…

Puis à nouveau le violon jouera (très tendrement) « Lippen schweigen ».

Et sur le plateau devenu désert, on verra Hanna, doucement, étreindre une photographie, où l’on croira deviner Danilo…

Image mélancolique refermant le spectacle comme il avait commencé.

Grande réussite.

© Monika Riitershaus

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Dramaturgie 

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