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ROSSINI, Il Turco in Italia – Aix-en-Provence (streaming)

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Spectacle
23 août 2023
Personnages fignolés, irrésistibles

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Dramma buffo en deux actes

Livret de Felice Romani

Créé le 14 août 1814 au Teatro alla Scala de Milan

Détails

Mise en scène

Christopher Alden

Décors

Andrew Lieberman

Costumes

Kaye Voyce

Lumière

Adam Silverman

Selim

Adrian Sâmpetrean

Fiorilla

Olga Peretyatko

Don Geronio

Alessandro Corbelli

Narciso

Lawrence Brownlee

Prosdocimo

Pietro Spagnoli

Zaida

Cecelia Hall

Albazar

Juan Sancho

 

Ensemble vocal Aedes

Les Musiciens du Louvre Grenoble

Festival d’Aix-en-Provence, Théâtre de l’Archevêché

Vendredi 11 juillet, 21h30 – streaming

 

Après avoir jeté l’ancre à Bad Wildbad pour un délectable Il Signor Bruschino (compte-rendu ici), puis au ROF de Pesaro pour  l’annuel Il Viaggio a Reims et ses précieuses découvertes vocales, Operavision revient au Festival d’Aix pour leur réjouissantissime Il Turco in Italia de 2014.

Voici notre avis sur ce streaming, vu et entendu en direct à l’époque, avis assez différent de celui de Christophe Rizoud, (lire ici le compte-rendu de la représentation du 13 juillet au Théâtre de l’Archevêché.

Quid de la mise en scène de ce Turco par Christopher Alden ? « Marthalérienne » (di qua), « rien » (di la), « jubilatoire » (si, si ! ), « potache » (aussi), « intelligente » (ah oui ! ), ainsi gazouillent nos gazettes… Permesso ! La direction des chanteurs-acteurs de Christopher Alden est soignée aux petits oignons et domine l’ensemble de cette production. Le cocon esthétique dans lequel s’ébattent nos trublions rossiniens en devient presque secondaire tant nous sommes happée par la force de leurs personnages. Le plus épatant est le Prosdocimo de Pietro Spagnoli, incontournable fil conducteur de cette affaire ; c’est le poète en mal d’inspiration qui tire des évènements autour de lui le texte du dramma buffo qui lui a été commandé, tout en s’autorisant à orienter l’avenir de ses héros bien réels. Tout de silence et de chant, de mime et de contemplation, les mains volant dans les airs ou en rythme sur sa petite machine à écrire, le regard toujours en éveil, un corps très expressif, Pietro Spagnoli nous embarque dans ses élucubrations d’écrivain, musicien impeccable et grand comique. Son compère en italianità est THE maestro di sillabato, l’inusable et encore frais Alessandro Corbelli, ici Don Geronio ; c’est toujours par le sérieux le plus invraisemblable que Corbelli se transforme en buffo absolu pour nous surprendre. Mais le turco un beau jour débarque ; le Selim d’Adrian Sâmpetrean a tout du beau gosse de banlieue. Pourtant son ramage vaut largement son plumage, toute la technique du séducteur rossinien dans les notes comme dans le jeu, « Bella Italia alfin ti miro » et « Perchè una fiamma insolita » nous révèlent les profondeurs d’un timbre sombre et grisant. La Fiorilla d’Olga Peretyatko ne s’y est pas trompée, elle qui, délaissant son barbon de mari Don Geronio, poursuit notre turc de ses charmes irrésistibles. Œil vif, aigus assassins, rubato de la hanche, sexy-épanchements, vocalises con fuoco, Olga brûle cœurs et planches de son Rossini décapant. Narciso, Lawrence Brownlee, soupire après la belle Fiorilla qui ne fait pas cas de lui. Ici Narciso est un malade mental léger dont le haut du corps reste voûté et figé dans ses déplacements. Chanter ce rôle dans une telle mise en scène s’avère difficile, la position corporelle demandée n’étant pas recommandée pour un buon canto. Lawrence Brownlee relève le défi et nous émerveille par sa saisissante incarnation ; parfois on remarque tout de même moins de brillance et d’insolence dans la voix qu’à l’accoutumée. Et c’est finalement la plus moche de tout le quartier, la Zaïda de Cecelia Hall, qui fait chavirer le cœur du beau gosse Selim. Joli mezzo, semblant manquer de confiance en elle, Cecelia Hall s’améliore nettement au cours de la représentation. L’enthousiaste Albazar de Juan Sancho, soupirant délaissé par Zaïda, nous touche par ses talents scéniques, malgré une technique vocale encore jeune. Zingari et Coro par l’Ensemble Vocal Aedes font montre d’un métier solide. Mis à part quelques décalages vite surmontés, Marc Minkowski et les Musiciens du Louvre-Grenoble nous délivrent un Rossini bien balancé aux mille sentiments, rondeurs, couleurs, pointes d’ironie, mais auquel manque un zeste de légèreté. A déguster à partir de ce 25 août et jusqu’à la fin de l’année sur Operavision.

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Dramma buffo en deux actes

Livret de Felice Romani

Créé le 14 août 1814 au Teatro alla Scala de Milan

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Christopher Alden

Décors

Andrew Lieberman

Costumes

Kaye Voyce

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Adrian Sâmpetrean

Fiorilla

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Don Geronio

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Narciso

Lawrence Brownlee

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Pietro Spagnoli

Zaida

Cecelia Hall

Albazar

Juan Sancho

 

Ensemble vocal Aedes

Les Musiciens du Louvre Grenoble

Festival d’Aix-en-Provence, Théâtre de l’Archevêché

Vendredi 11 juillet, 21h30 – streaming

 

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